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Magalie Leblanc : mon face-à-face avec l’endométriose

«Certes, la maladie est toujours là mais aujourd’hui, c’est moi qui prends le contrôle sur elle. Merci à la vie et si vous êtes comme moi, battez-vous», nous confie Magalie Leblanc, en nous racontant sa réalité...

«Malgré plusieurs opérations, c’était toujours pareil. Il n’y avait pas d’évolution. Ma vie était devenue un vrai cauchemar. Ma réalité était : maison, docteur, opérations. L’endométriose m’avait tout pris : ma joie de vivre, mon sourire. Il y avait aussi la perte de mes cheveux, la prise de poids, entre autres. La maladie m’avait pris ma vie de femme.» Courageuse, et pour donner du courage à toutes celles qui vivent la même situation, Magalie Leblanc, 30 ans, nous raconte sa bataille contre cette maladie qui la ronge. Même si elle a subi une autre intervention cette semaine, elle garde le sourire. Témoignage...

Il est question de douleurs, de grandes souffrances. Mais aussi d’une bataille constante et sans relâche contre la maladie. Il est également question de courage, de foi et de force... Telle est la réalité de Magalie Leblanc, qui, comme une forme de thérapie, a bien voulu nous raconter le long et difficile combat qu’elle mène depuis plusieurs années contre l’endométriose. Malgré les épreuves, la jeune femme a décidé de regarder le mal qui la ronge droit dans les yeux, sans jamais baisser les bras.

 

Avant de poursuivre avec l’interview, une explication s’impose : qu’est-ce que l’endométriose ? Selon une définition médicale, il s’agit d’«une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer qui se caractérise par le développement d’une muqueuse utérine (l’endomètre) en dehors de l’utérus, colonisant d’autres organes avoisinants. Maladie complexe aux symptômes variés selon les femmes touchées, elle se traduit le plus souvent par des douleurs durant les règles, les rapports sexuels, des douleurs pelviennes et est une source fréquente d’infertilité. Ses causes sont également mal connues, associant plusieurs facteurs, qu’ils soient liés aux menstruations, facteurs hormonaux génétiques ou environnementaux».

 

C’est de son lit, en convalescence après une hospitalisation où elle a subi une nouvelle intervention, ce mardi 5 août, dans le cadre de son traitement, que Magalie Leblanc nous donne de ses nouvelles et nous ouvre son coeur. Elle a beaucoup pleuré mais elle a quand même trouvé la force de nous parler de sa réalité. «C’est mon histoire. J’ai 30 ans», commence-t-elle avant de poursuivre. «Tout a commencé à l’âge de 13 ans, dès mes premières règles. C’est là que le calvaire a débuté. J’avais mal au ventre, des nausées, des maux de tête et je ne comprenais pas d’où cela venait. Je voyais plusieurs médecins et gynécologues. C’était tout le temps la même chose, la même chanson : “Mademoiselle, c’est normal d’avoir mal, vous êtes une femme et c’est ainsi.” J’étais constamment malade à l’école pendant mes règles et même après. J’avais toujours des fortes douleurs. Je m’absentais souvent de l’école car c’était dur de sortir du lit avec les douleurs atroces qui me paralysaient», raconte la jeune femme en revenant sur ces moments difficiles : «Mon entourage ne comprenait pas pourquoi j’étais dans cet état. Ça a continué jusqu’à mes 15 ans et à un moment, j’étais même tombée dans les pommes à la maison à cause des fortes douleurs. Je me suis rendue dans une clinique privée et le gynécologue qui m’a examinée m’a annoncé que j’avais un kyste de 8 cm sur mes ovaires et que j’allais devoir me faire opérer en urgence.»

 

Difficile pour Magalie de repenser à cette période mais, malgré tout, elle poursuit son récit. «L’opération s’est bien passée. On a pu enlever le kyste et le médecin m’a assuré que tout irait pour le mieux pour moi maintenant. Hélas, c’est juste le contraire qui est arrivé car c’est à partir de là que la maladie s’est manifestée encore plus. Après trois mois de convalescence, j’avais repris le chemin de l’école mais c’était de mal en pis. En classe, j’arrivais à peine à m’asseoir correctement car par moment des douleurs vraiment insupportables m’obligeaient à quitter les cours pour rentrer à la maison. Durant les années suivantes, ça a été ainsi : des visites régulières chez le médecin où on me disait encore et encore que c’était tout à fait normal d’avoir des douleurs», raconte Magalie qui, au fil des années, a transformé ses épreuves en force.

 

«Un choc»

 

C’est alors qu’elle était en visite à l’île Soeur qu’elle a enfin compris de quoi elle souffrait. «Un jour, alors que j’étais à La Réunion pour des vacances, je suis tombée à nouveau malade et ma cousine, avec qui j’étais, m’a emmenée voir un médecin pour avoir un avis médical. Le docteur m’a fait passer une IRM et le verdict est tombé : j’étais atteinte de l’endométriose au stade 4. La maladie avait déjà touché mon intestin, ma vessie, mes ovaires et mon utérus. Ça a été un choc. D’un coup, le monde s’était arrêté autour de moi. Je ne pouvais pas m’arrêter de pleurer. Puis, le médecin m’a prescrit des médicaments et m’a parlé d’une opération qui s’appelle une laparoscopie. En tout cas, ce jour-là, j’ai enfin pu mettre un nom sur la maladie que j’avais : l’endométriose», poursuit la courageuse Magalie qui, à ce moment là, n’était pas au bout de ses peines : «À mon retour à Maurice, je suis allée voir un autre gynécologue et j’ai évoqué l’opération avec lui. Après celle-ci, tout s’est bien passé pendant trois mois. J’avais moins de douleurs et je commençais à vivre normalement quand sans crier gare, la douleur a refait surface. Le médecin m’a alors annoncé que je devais me faire opérer tout de suite, me disant que l’endometriose s’était vite propagée. Malgré plusieurs opérations, c’était toujours pareil. Il n’y avait pas d’évolution. Ma vie était devenue un vrai cauchemar pendant plusieurs années. Ma réalité était : maison, docteur, opérations. L’endométriose m’avait tout pris : ma joie de vivre, mon sourire. Il y avait aussi la perte de mes cheveux, la prise de poids, entre autres. La maladie m’avait pris ma vie de femme.»

 

Heureusement que Magalie a pu compter sur le soutien de ses proches : «Ma famille, c’est mon pilier. J’ai la chance d’avoir une famille formidable qui me soutient depuis le début de la maladie. Il y a ma maman, cette femme forte et courageuse qui se bat avec moi contre cette fichue maladie, pour prendre soin de moi, me donner mon bain quand je peux à peine me lever ou encore préparer mes plats préférés, tout en ne me laissant pas voir qu’elle a peur pour moi. Il y a aussi mon papa, ce héros qui, lui, essaie tant bien que mal de me protéger et qui au fond de lui, je le sais, est triste de voir sa fille dans cet état. Il me dit souvent : “Ma fille, si j’avais pu prendre ta maladie pour ne plus te voir souffrir.” Je peux aussi compter sur mon frère d’amour. C’est lui qui gère tout le stress de la famille, qui nous guide et nous encourage à affronter chaque épreuve encore et encore. J’ai aussi la chance d’avoir à mes côtés un homme merveilleux pour partager ma vie. Il partage mes joies et mes peines, et a même accepté de vivre la maladie avec moi. Il se réveille à chaque moment de la nuit pour prendre soin de moi quand ça ne va pas. Il a passé des jours et des nuits à mes côtés à la clinique. Il m’encourage à aller jusqu’au bout peu importe la situation. Ma belle-sœur est aussi une femme formidable qui veille à ce que je ne manque de rien. Aujourd’hui, je peux dire que c’est grâce au soutien et à l’amour de ma famille, de mes amis, tantes, oncles, cousins et cousines que j’arrive à surmonter chaque épreuve de ma maladie malgré des rechutes, mais je sors tout le temps victorieuse. J’ai aussi une grande pensée pour ma sœur de coeur Stéphanie qui m’appelle tous les jours...»

 

Face à tout ce qu’elle a vécu et vit toujours, Magalie a choisi de ne jamais baisser les bras. «Je n’étais jamais découragée. J’avais l’encouragement de mon entourage, ma famille, mon mari et mes amis. J’avais certes perdu foi en Dieu à un moment. Je me demandais : pourquoi moi ? Je ne faisais que des va-et vient entre la clinique et la maison. Mais malgré tout cela, j’ai gardé espoir et j’ai subi une autre opération. Et j’y ai survécu. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai eu une deuxième chance. J’ai commencé à travailler, à voir des gens et j’ai même recommencé à sortir. Malgré mes cicatrices sur le corps, aujourd’hui, je peux dire que j’y suis arrivée. Je me suis relevée par la grâce de Dieu. Ce qui m’amène à dire, même si je sais que ce n’est pas facile, qu’il ne faut jamais abandonner quoi qu’il arrive... Certes, la maladie est toujours là mais aujourd’hui, c’est moi qui prends le contrôle sur elle. Merci à la vie et si vous êtes comme moi, battez-vous.»

 

Ce sont là les paroles d’une combattante qui a choisi de regarder sa maladie droit dans les yeux et de continuer à se battre, encore et encore..