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Insuffisance rénale : tout savoir sur la dialyse

Le Dr Zaher Gendoo, néphrologue, conseille un dépistage précoce pour  une meilleure prise en charge.

Cette technique est au cœur des débats depuis que plusieurs patients dialysés de l’hôpital de Souillac ont été testés positifs à la Covid-19 ou alors se sont retrouvés en quarantaine. Mais qu’est-ce que la dialyse ? Le Dr Zaher Gendoo, néphrologue au Wellkin Hospital, nous éclaire sur le sujet…

L’insuffisance rénale chronique est responsable de 2,4 millions de morts par an et l’insuffisance rénale aiguë, source importante des insuffisances rénales chroniques, concerne plus de 13 millions de personnes dans le monde. À Maurice, entre 1 300 et 1 400 personnes ont des reins qui ne fonctionnent plus et doivent donc avoir recours à la dialyse. «Il se peut même que le taux soit plus élevé. Lorsque les reins ne fonctionnent pas convenablement, on ne s’en rend pas forcément compte. Car il est difficile de repérer le moindre indice de dysfonctionnement alors que les reins sont déjà atteints. Ce qui fait que la maladie rénale, elle, évolue et s’aggrave tranquillement. Et c’est souvent au dernier stade que la maladie est détectée. Au stade de l’insuffisance rénale terminale, les reins ne sont plus capables d’assurer leur rôle de filtres et de nettoyeurs du sang. En cas d’insuffisance rénale sévère, les reins ne peuvent plus assurer cette fonction, il est donc nécessaire de recourir à la dialyse», explique le néphrologue Zaher Gendoo qui exerce au Wellkin Hospital. À moins de bénéficier d’une greffe rénale, les personnes souffrant d’insuffisance rénale ont recours à la dialyse à vie.

 

Mais qu’est-ce que la dialyse ? En somme, elle remplace la fonction du rein qui est celle de traiter près de 200 litres de sang par jour, filtrant près de 2 litres de toxines et d’excès d’eau, qui se transforment ensuite en urine, précise le médecin. «Si les reins ne fonctionnent pas bien, les déchets s’accumulent dans le sang et peuvent nuire à l’organisme. C’est pourquoi il est important pour une personne qui souffre d’insuffisance rénale d’avoir recours à la dialyse.» Quant à la durée de la séance de dialyse, cela dépend des conditions de santé d’une personne : «Une séance de dialyse peut durer 3 heures pour certains patients et 4 heures/4h30 pour d’autres. C’est lié à l’état du rein de la personne.»

 

Toutefois, souligne le néphrologue, les reins ne servent pas uniquement à nettoyer le sang. «Les reins jouent aussi d’autres rôles cruciaux pour le bon fonctionnement de l’organisme. Ils régulent les taux de minéraux comme le calcium dans le corps, produisent une hormone qui stimule la production de globules rouges, aident à réguler la tension artérielle, à maintenir une bonne santé cardio-vasculaire, entre autres choses. Il est essentiel que toutes les personnes ayant le diabète et des problèmes d’hypertension artérielle fassent évaluer régulièrement leur fonction rénale et les maintiennent en parfaite santé pour une plus longue durée de vie.»

 

Pour un dialysé, poursuit le Dr Zaher Gendoo, il est tout à fait possible de mener une vie quasi normale. «Il est vrai qu’il y a les séances de dialyse à faire trois fois par semaine mais à côté de cela, les gens peuvent mener une vie normale : travailler, faire des activités, etc. La dialyse redonne des forces à un patient à 80/95 %. Mais ce n’est pas général car cela dépend aussi de l’état de santé général du dialysé. S'il a d’autres problèmes de santé majeurs, c’est plus délicat.»

 

Comment donc conserver un bon état physique en dialyse ? Il est essentiel de bien manger et surtout d’avoir une alimentation saine et variée, recommande  le Dr Zaher Gendoo. «Il est important de respecter certaines règles diététiques quand une personne fait la dialyse. L’alimentation doit être adaptée en fonction des besoins nutritionnels des patients, de la qualité de la dialyse qu’ils reçoivent, de leur éventuelle fonction rénale restante, entre autres.» Par exemple, le potassium, minéral présent dans les aliments, est nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. Mais s’il est accumulé, il peut avoir des conséquences parfois graves chez les patients dialysés, fait ressortir notre interlocuteur.

 

Symptômes et dépistage

 

Le potassium, souligne-t-il, est présent en grande quantité dans les légumes secs, les fruits secs, les oléagineux, certains légumes et fruits frais, le chocolat et les boissons instantanées. En hémodialyse, ces aliments sont à limiter. Des régimes pauvres en sel sont aussi recommandés en cas de dialyse pour éviter de développer de l’hypertension. Puis, il faut limiter la quantité d’eau que l’on boit. Car, lorsque les reins fonctionnent moins bien ou ne fonctionnent plus du tout, l’eau ne peut plus être correctement éliminée. Pour éviter d’en arriver là, le Dr Zaher Gendoo conseille d’avoir recours à un dépistage précoce et d’adopter un mode de vie sain.

 

Gonflement des pieds, sensation de faiblesse, tension artérielle qui grimpe ou qui baisse trop, besoin fréquent d’uriner, notamment la nuit… Ce sont autant de symptômes qui peuvent indiquer un problème rénal. «Les gens ne s’imaginent pas que ces symptômes peuvent être liés à un problème rénal et banalisent la situation. Dans ces cas-là, la maladie s’aggrave. D’où l’importance du dépistage précoce», fait ressortir le Dr Zaher Gendoo.

 

Le dépistage se fait rapidement et facilement. Avant de procéder à tout test, le néphrologue pose une série de questions au patient. Après la phase de questionnement, le médecin opte pour l’une des deux méthodes utilisées pour déceler une défaillance des reins. «Deux tests sont utilisés pour déceler un mauvais fonctionnement des reins et déterminer s’il y a lieu d’aller plus loin dans le diagnostic. Le premier, c’est l’analyse d’urine qui permet de déceler la présence de sang et d’une protéine appelée albumine. L’autre test est une prise de sang qui permet de mesurer la quantité de substances normalement éliminées par les reins, comme l’urée ou la créatinine. Si les résultats démontrent qu’elles ont tendance à s’accumuler dans le sang, cela mettra en évidence un dysfonctionnement rénal.»

 

Dans certains cas, lorsque l’insuffisance rénale est détectée, une biopsie rénale, qui consiste à prélever deux petits fragments du rein, est effectuée afin de préciser la nature et évaluer l’évolution éventuelle des dégâts au niveau des reins pour définir les soins. «Ces tests sont à effectuer une fois par an dès l’âge de 25 ans pour les personnes qui sont à risques, comme celles souffrant de diabète, d’hypertension artérielle, de maladie cardio-vasculaire, celles qui ont des antécédents familiaux de maladies rénales, de diabète ou d’hypertension et aussi les personnes âgées de plus de 60 ans. Toutefois, cela n’empêche pas les autres personnes de tout âge, même en bonne santé, d’effectuer un dépistage pour s’assurer du bon fonctionnement de leurs reins car on note de plus en plus un rajeunissement et une hausse des maladies rénales souvent liées aux facteurs externes», observe Zaher Gendoo. Mieux vaut prévenir que guérir.

 

Mesures de prévention

 

Faites vérifier votre pression sanguine régulièrement et, si vous êtes atteint de diabète, assurez-vous qu’il est bien contrôlé. «L’hypertension artérielle, si elle n’est pas maîtrisée, peut accélérer l’évolution naturelle d’une maladie rénale, tout comme le diabète. À noter que ces deux maladies sont très répandues à Maurice.» Évitez l’automédication, surtout la prise d’anti-inflammatoires sans ordonnance. «Avant de prendre tout médicament en vente libre, il est conseillé de consulter un médecin. Car certains médicaments sont prescrits pour une période spécifique. Si nous les consommons sans un avis médical, il y a le risque d’ignorer les effets secondaires ou d’en abuser par rapport à la dose requise. Et cela affectera les reins.» Revoyez votre mode de vie. «La sédentarité gagne du terrain et il est temps de changer la donne. Privilégiez une activité physique régulière et repensez votre alimentation pour qu’elle soit plus saine et équilibrée.»

 

Un brin d’histoire

 

La journée mondiale du rein, célébrée le 11 mars, a été lancée à l’initiative de l’International Society of Nephrology il y a 14 ans. Elle aide à sensibiliser le public aux maladies rénales qui sont souvent sous-estimées dans le monde. Alors qu’un diagnostic tardif multiplie les conséquences sur la santé. Il arrive souvent que bon nombre des facteurs ne soient dépistés qu’à l’approche du stade terminal et, dans ce cas, le recours à la dialyse ou la greffe est obligatoire. D’où la résolution de l’International Society of Nephrology de dédier une journée mondiale à cette maladie pour mettre en lumière cet organe vital à la survie de l’homme.

 

Les reins en question

 

Se situent-ils au bas du dos ? Eh bien non !  En réalité, les reins sont placés plus hauts, sous le diaphragme, de chaque côté de la colonne vertébrale. Ils ressemblent à deux haricots d’environ 180 g chacun, soit la grosseur d’un poing fermé. Ils sont reliés à la vessie par deux conduits qu’on surnomme les uretères qui transportent l’urine des bassinets vers la vessie. À ne pas confondre avec l’urètre qui, lui, part de la vessie et sert à évacuer l’urine.

 

L’urine, ce liquide jaune un peu acide et qui dégage une forte odeur, est en effet produit par les reins. Il contient tous les déchets toxiques filtrés à partir du sang, notamment l’urée, qui provient de la destruction des protéines, et l’ammoniaque. Chaque jour, nous en éliminons environ 1,5 à 2 litres. Ainsi, le sang ressort du rein filtré, nettoyé et débarrassé de ses déchets. Restent dans le sang uniquement les éléments dont le corps a besoin pour fonctionner (sucres, protéines, vitamines, eau, sels minéraux, etc.).

 

Mais les reins ne servent pas uniquement de station d’épuration. Ils maintiennent l’équilibre hydrique de l’organisme aussi bien que les minéraux nécessaires pour le corps. Leur déséquilibre peut être à l’origine de complications sévères. Dès qu'il y a des excès, les reins s’occupent de les éliminer via l’urine. Ils produisent aussi des hormones, des enzymes et des vitamines.

 

Source : sante.journaldesfemmes.fr