Dans l’île, la fête de la Vierge est synonyme de ferveur et de joie. C’est chaque année une occasion pour des familles de passer un bon moment, de bien manger et de célébrer Marie autour d’un bon gâteau blanc et bleu. Hélas, avec la fermeture des frontières, beaucoup qui devaient rentrer au pays se retrouvent loin de leurs proches...
Moment de fête, de prières et de rassemblement familial… Le samedi 15 août prochain – jour férié cette année –, la communauté catholique à travers le monde rendra hommage à la mère de Jésus-Christ dans le cadre de la fête de l’Assomption, «une des grandes fêtes de la vie chrétienne» quand «Marie, après sa mort, a été enlevée de la vie terrestre pour entrer dans la vie en Dieu».
Pour beaucoup de Mauriciens de foi catholique, cette journée spéciale commence généralement par la messe, avant de se retrouver en famille autour d’un déjeuner ou d’un dîner et du traditionnel gato Marie blanc et bleu. Les cœurs seront à la fête, les belles tenues seront de sortie, les tables seront bien garnies et les assiettes colorées. Mais cette année, avec la crise sanitaire et les mesures restrictives pour empêcher que le virus se propage, dont la fermeture des frontières, de nombreuses personnes se retrouvent coincées dans des pays étrangers, loin de leur famille, et ne peuvent donc pas vivre cette célébration avec leurs proches.
Parmi, Géraldine Paynee, actuellement en Australie. «Pour moi, ce sera un 15 août très triste. Je n’ai pas vu ma fille depuis cinq mois. J’aurais bien aimé être avec elle pour partager un moment spécial», nous confie celle qui n’a qu’une hâte : rentrer au plus vite. «J’aimerais que cela se fasse très vite. Je suis supposée rentrer en septembre mais je ne sais pas comment cela va se passer avec les nouvelles restrictions en Australie !» En effet, le pays gardera ses frontières fermées pendant au moins quelques mois encore en raison d’une résurgence des cas de coronavirus dans le pays. Ce qui ne rassure pas Géraldine et d’autres Mauriciens qui se languissent de retrouver leur famille.
Dylan Medar se retrouve dans la même situation. Bloqué sur un bateau de croisière, il pensait, après une longue attente, qu’il allait être avec les siens pour célébrer cette belle fête en hommage à la Vierge Marie. Hélas, son retour a encore été repoussé. «Ça me rend triste de ne pas être avec ma famille. Je devais retourner à Maurice dans le vol du 29 juillet, malheureusement, ça ne s’est pas fait. Mon retour a été reporté au 29 août.» Après plusieurs mois coincé sur un paquebot, le jeune homme doit prendre son mal en patience et célèbrera l’Assomption différemment : «J’avais déjà tout planifié mais je dois encore attendre. Loin de ma famille, je fêterai à ma façon. Mama Zezi li dan nou leker et je prierai la Vierge pour pouvoir retrouver les miens le plus vite possible et en bonne santé.»
Loin des yeux, c’est toutefois près du coeur, en communion avec ses proches, qu’il passera cette journée de fête...