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COP28 : entre annonces, attention, attentes et espoir

«Des faits concrets montrent que les pertes et dommages sont une réalité urgente pour Maurice», dit Krishna Pentayah, président de Sov Lanatir,  chercheur à l’Université de Maurice et ingénieur mécanique.

L'observatoire européen Copernicus a confirmé que l'année 2023 serait bien la «plus chaude» de l'histoire... et au même moment, les participants à la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) ont discuté durant la semaine écoulée des conditions pour une «sortie ordonnée et juste des énergies fossiles», entre autres. Les défenseurs de l'environnement de leurs côtés, suivent avec beaucoup d'attention cette réunion annuelle des Nations unies...

Energies renouvelables et nucléaire, méthane, aides financières, paquets forestiers… Les annonces pour lutter contre le réchauffement climatique se multiplient depuis le coup d’envoi de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) le 30 novembre et qui durera jusqu’au 12 décembre. La 28e conférence des Nations Unies sur le climat qui a lieu sur l’immense site de l’Expo City 2020 de Dubaï, aux Émirats arabes unis, et dont l’objectif est de faire le point sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris de 2015 et d’évaluer l’accélération des efforts, est considérée par les organisateurs de l’événement comme la plus grande jamais organisée, avec 80 000 participants inscrits et près de 200 pays représentés.

 

«Maurice participe à ce rassemblement dans le but de trouver des solutions durables pour freiner le problème du changement climatique», a annoncé dans le cadre du sommet,  Kavi Ramano, le ministre de l’Environnement, de la Gestion des déchets solides et du Changement climatique. Il a aussi évoqué les attentes de notre île à l’égard de ce sommet mondial, exhortant les pays industrialisés à honorer les promesses cruciales de financement pour le renforcement de la résilience des pays en développement.

 

Si à la conférence, la plupart des engagements  concernent les énergies, quelques participants ont aussi montré de l’intérêt et de l’inquiétude pour les pays en développement. Ces derniers sont le plus souvent touchés par les effets du dérèglement climatique. Et certains participants à la conférence ont ainsi annoncé de nouvelles aides à ces États qui n’ont généralement pas de moyens financiers pour faire face aux changements liés au climat.

 

Dans cette optique, le président français,  Emmanuel Macron, a parlé de deux partenariats : une aide de l’ordre de 100 millions d’euros destinés à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il a aussi annoncé qu’une somme de 50 millions sera également allouée à la République du Congo  afin de les aider  à protéger leurs forêts.
L’objectif : leur permettre de continuer à absorber et stocker du CO2, principal gaz à effet de serre responsable du changement climatique. Kamala Harris, la vice-présidente des États-Unis a, pour sa part, annoncé une contribution de trois milliards de dollars au Fonds vert pour le climat ; cela pour aider les pays en développement à investir pour essayer de limiter le réchauffement climatique. Autre annonce importante du sommet, entre autres mesures qui ont été annoncées : 118 pays, soit plus de la majorité des nations présentes à Dubaï, ont dit espérer tripler leurs capacités d’énergies renouvelables d’ici 2030, que ce soit le solaire, l’éolien, ou encore l’hydroélectricité. Il y a aussi de nombreux engagements qui ont été pris, notamment pour décarboner le secteur énergétique et freiner la consommation des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, et en particulier le CO2. Par exemple, Fumio Kishida, le Premier ministre japonais, a fait savoir que son pays ne construirait plus «de nouvelles centrales électriques au charbon sans captage de CO2» dans l’air.

 

Avec l’année 2023 qui a été celle de tous les records, avec les thermomètres qui se sont affolés notamment avec la hausse des températures, les défenseurs de l’environnement abordent la conférence avec beaucoup d’intérêt. C’est le cas de Krishna Pentayah, président de Sov Lanatir, chercheur à l’Université de Maurice et ingénieur mécanique. Les propos de Sulta Al Jaber, président de la COP28 ont particulièrement retenu son attention. «La récente déclaration du président de la COP28, Sultan Al Jaber, suscite une préoccupation légitime. En tant que PDG de la compagnie pétrolière d’État des Émirats arabes unis, Adnoc, ses affirmations selon lesquelles il n’y aurait "aucune science" justifiant l’abandon progressif des combustibles fossiles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C soulèvent des questions sérieuses sur son impartialité. Cela est d’autant plus préoccupant lorsqu’on considère son rôle dans la prise de décision concernant le Fonds vert pour le climat et le processus de sortie des énergies fossiles, une cause majeure de la crise climatique», nous confie Krishna Pentayah qui bien évidemment se sent concerné par le sort des petits États. «Cette crise a des répercussions graves sur les Petits États Insulaires en Développement (PEID) tels que Maurice. En tant que citoyens mauriciens, nous devons nous sentir concernés, car notre pays est particulièrement vulnérable aux effets dévastateurs du changement climatique. Actuellement, les efforts de mitigation climatique de notre pays sont louables, mais aussi, nous méritons et avons un besoin spécifique du "Fonds d’Adaptation au Climat" pour nous adapter aux changements climatiques, ainsi que du "Fonds pour les Pertes et Dommages". Ce dernier est crucial, car il concerne les situations où les communautés ne peuvent plus s’adapter aux impacts climatiques, les dommages étant déjà faits», souligne cet amoureux de la nature.  Pour lui, notre petite île peut avoir un rôle important à jouer dans le combat contre le changement climatique. «Des faits concrets montrent que les pertes et dommages sont une réalité urgente pour Maurice. Des communautés entières se sont déplacées en raison des inondations ou de la montée du niveau de la mer, nécessitant des fonds substantiels pour la reconstruction et la réhabilitation. Maurice a le potentiel de devenir un leader en gestion de ces fonds, en les distribuant non seulement à notre propre nation mais également à d’autres PEID et pays africains confrontés à des défis similaires. C’est une opportunité pour notre pays de montrer l’exemple et de jouer un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique au niveau mondial. En conclusion, la COP28 revêt une importance cruciale pour Maurice. C’est l’occasion de plaider en faveur d’une action mondiale concertée, de défendre nos intérêts nationaux, et de contribuer activement à la création d’un avenir plus durable pour notre île et le monde entier», conclut-il, entre attente et espoir...