• Consommation : les petits business en mal… d’œufs
  • Women Entrepreneur Awards 2024 : le défi de Kirti Sheonarain
  • Jeux olympiques & paralympiques : la France dans les starting-blocks
  • Il a joué dans «Indiana Jones», «The Walking Dead», «Fiasco» et «La Recrue» : les vacances mauriciennes de l’acteur Ethann Isidore
  • Deadpool & Wolverine : les super-héros Marvel s’amusent
  • Il a été jugé coupable du meurtre de Vanessa Lagesse après 23 ans : débats chargés d’émotion autour de la sentence de Bernard Maigrot
  • Jeux olympiques 2024 : nos athlètes en mode conquérant
  • Elle crée une cagnotte en ligne et a recours à l’expertise étrangère pour soigner son enfant gravement malade - Isabel Alves : «Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils»
  • La Mauricienne Kamla Beechouk, 62 ans, tuée chez elle à La Réunion - Sa meilleure amie Françoise Virama : «Elle était tout pour moi»
  • Adrien Duval nommé Speaker : analyses autour d’une «stratégie digne d'un jeu d'échec»

Conflit israélo-palestinien : ces vagues de soutien à travers le monde

«Mon épouse Fatima est Palestinienne et depuis que la guerre a commencé, elle est traumatisée par les images qui circulent. Elle est affectée par ce qu’elle voit et par ce qui se passe actuellement», nous confie Me Assad Peeroo qui, avec son épouse, a participé à une marche contre la guerre à Plaine-Verte le vendredi 20 octobre.

Alors que les attaques sans précédent du Hamas ont résulté en une guerre avec Israël, des milliers de pros-israéliens et de pro-palestiniens manifestent dans plusieurs pays ces derniers jours en faveur de la paix...

Face à l’horreur : la révulsion et la sidération. Et les différentes images qui circulent parlent d’elles-mêmes. En Israël, avec leur routine quotidienne qui a volé en éclats en quelques secondes après des attaques surprises, des enfants et des familles déplacés cherchent refuge dans des écoles ou des abris d’urgence mis en place. Dans la bande de Gaza, après de violentes ripostes, 600 000 personnes se retrouvent sans toit ; ils ont dû fuir leur lieu de vie, car leur domicile, leur maison et d’autres infrastructures essentielles ont été détruits. Dans les deux cas de figure, de la souffrance avec des enfants et des innocents qui se retrouvent au coeur d’un conflit qui les dépassent.

 

Depuis le 7 octobre, le monde est ainsi confronté à une triste réalité. Ce jour-là, l’interminable conflit entre Israël et l’État de Palestine a pris une tournure horrible. Dramatique même. Avec une montée effroyable de la violence et des conséquences sans pareilles affectant les populations qui, depuis, doivent fuir les bombes et se battre pour rester en vie. Alors que des deux côtés, les arguments se succèdent pour défendre un pays face à l’autre, les victimes de cette guerre s’allongent. Et les récits et images sont sans équivoque. Selon des données et des analyses, l’escalade des hostilités qui durent depuis plus de 20 jours en Israël et dans la bande de Gaza est la plus meurtrière depuis 2006. D’après des chiffres datant du 24 octobre, un bilan déjà très lourd faisait état d’au moins 1 400 morts et plus de 5 000 blessés en Israël. Dans la bande de Gaza, les données faisaient état, il y a quelques jours, du décès de 4 385 personnes, dont 1 756 enfants. Et sur les 13 561 blessés, près de 4 385 sont aussi des enfants.

 

Et alors que depuis bientôt trois semaines, les yeux du monde sont tournés vers cette partie du globe, ces derniers jours, des partisans d’Israël et de la Palestine ont marché dans les rues de plusieurs pays avec comme message principal de dire stop à cette guerre, car le conflit israélo-palestinien continue plus que jamais de faire réagir. Au cours des semaines écoulées donc, quelques milliers de pros-israéliens et de pro-palestiniens ont manifesté en Allemagne, en Suisse, en Espagne, en Angleterre ou encore au Danemark. S’il y a un appel urgent pour la paix, les manifestations dénoncent aussi, d’un côté, les massacres du Hamas, et de l’autre, appellent à un renforcement du soutien en faveur d’Israël.

 

Aux États-Unis, au fil des jours écoulés, des partisans de la cause palestinienne se sont rassemblés à Chicago pour dénoncer la riposte israélienne sur Gaza tandis qu’en Amérique du Sud, ce sont des manifestations pro-israéliennes qui ont animé les rues. Au Chili, ces derniers temps, de nombreuses personnes sont également descendues dans les rues de Santiago pour rendre hommage aux victimes des attaques terroristes du 7 octobre dans le sud d’Israël. En Allemagne, c’est de façon pacifique que des rassemblements pro-israéliens se sont déroulés à Francfort et presque en même temps, à Düsseldorf, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, environ 700 personnes s’étaient réunies lors d’un rassemblement pro-palestinien, pour ne citer que ces quelques pays parmi d’autres qui ont fait entendre leur voix dans les rues ainsi que leurs sentiments par rapport au conflit qui fait couler beaucoup d’encre, mais aussi, et surtout, beaucoup de larmes et de sang.

 

Solidarité

 

Dans notre île également, le conflit ne laisse pas insensible. C’est aussi à travers des marches que des compatriotes se sont exprimés. Il y a eu la marche de soutien à la Palestine, organisée par le Mauritius Muslim Awakening, et le rassemblement du vendredi 20 octobre en signe de solidarité avec le peuple palestinien dans les rues de Plaine-Verte auxquels ont participé des personnalités, dont le vice-Premier ministre Anwar Husnoo, le Deputy Speaker Zahid Nazurally, le lord-maire Mamode Issop Nujuraully, le député rouge Shakeel Mohamed ainsi que d’autres parlementaires.

 

«Beaucoup d’enfants sont morts. C’est un génocide qui a lieu en Palestine», a déclaré le ministre Anwar Husnoo. Me Assad Peeroo et son épouse, qui se sent très concernée par ce qui se passe actuellement en raison de ses origines, ont également participé à cette marche. «Mon épouse Fatima est Palestinienne et depuis que la guerre a commencé, elle est traumatisée par les images qui circulent. Elle est affectée par ce qu’elle voit et par ce qui se passe actuellement. On voit ces vidéos, ces photos de bébés, d’enfants qui se retrouvent à vivre un horrible drame. C’est inhumain», nous confie l’homme de loi qui suit de très près cette triste actualité. «Ces marches de soutien pour le peuple palestinien, qui ont lieu dans le monde entier, y compris dans des pays occidentaux comme l’Angleterre, les États-Unis, l’Allemagne ou la France, démontrent que le sort des Palestiniens est au coeur des préoccupations. On voit le nombre de protestants un peu partout qui se réunissent en solidarité avec les victimes. Même en Corée et au Japon, il y a eu des marches de soutien. On voit qu’il y a une révolte internationale contre les injustices.»

 

Pour lui, c’est difficile de ne pas se sentir concerné par cette guerre. «Ce qui se passe actuellement doit forcément intéresser les Mauriciens et le monde entier. Jérusalem est la capitale des trois religions monothéistes, et ce sont les religions les plus pratiquées au monde. Il y a le christianisme, l’islam et le judaïsme. C’est une terre sainte pour les musulmans, les chrétiens et les juifs. Je suis un pratiquant, un croyant et, en même temps, je m’intéresse beaucoup à l’Histoire. Ça représente une partie importante de ma vie parce que I keep on reading pour m’informer des mouvements géopolitiques dans le monde. Par exemple, j’ai suivi, entre autres, la position du Vatican. Le pape a pris un stand très courageux depuis le début du conflit pour dire qu’il ne faut pas qu’il y ait des crimes de guerre et qu’il faut arrêter ces attaques des deux côtés. C’est un soutien très important. Je condamne le fait que malgré la position du pape, Joe Biden a été le voir pour justifier la politique américaine vis-à vis de l’État d’Israël. Ça va à l’encontre de ce que le pape a dit», souligne Me Assad Peeroo.

 

Comme lui, de nombreux Mauriciens se disent attristés par le sort des victimes de cette guerre. C’est le cas de Christopher Durhone qui était en Israël en 2014 et avait ainsi pu s’imprégner de la beauté de ce pays. «J’étais à Tel Aviv, Jerusalem et Masada. Même à l’époque, il y avait des soldats armés partout et j’avais senti que c’était un pays où il y avait une tension continuelle», souligne le jeune homme, membre d’En Avant Moris. Dans ces moments sombres, il pense surtout aux victimes de ce conflit. «C’est vraiment triste et désolant ce qui se passe en Israël et en Palestine. On voit combien de personnes perdent la vie chaque semaine. On est impuissants face à cette situation. J’ai une pensée particulière et soutenue pour les civils, notamment les enfants, qui se retrouvent malgré eux, sans n’avoir rien demandé, au coeur de cette guerre. Tout cela est politiquement motivé. C’est chagrinant parce que les victimes de ces guerres n’ont pas d’autre choix que de subir car ils n’ont nulle part où aller. Je ne suis pas là pour juger. Je n’ai pas envie de savoir qui a raison ou qui a tort, pour moi, il faut tout simplement arrêter cette guerre. Nous ici, à Maurice, on doit garder la tête froide et celle-ci bien sur les épaules. Car si on commence à agir motivé par la colère par rapport à ce qui se passe, on risque de perdre notre harmonie», dit le jeune homme qui a, comme beaucoup de Mauriciens en ce moment, le coeur tourné vers toutes les victimes de cette horrible guerre...