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Amputé des jambes après un accident, Brandon Arlapen, 20 ans, n’a pas survécu - Sa compagne Kimberly, enceinte : «Il se réjouissait à l’idée de devenir père pour la première fois»

Les parents et la soeur de Brandon envisagent de porter plainte pour négligence médicale.

Dans quelques mois, son enfant viendra au monde. Cependant, Brandon Arlapen, 20 ans, ne connaîtra jamais les joies de la paternité. Ce lundi 5 février, il a poussé son dernier soupir au bout de quatre jours d’hospitalisation, ayant subi d’atroces blessures après un accident de la route. Anéantis, les membres de sa famille lui rendent hommage, mais font aussi part de leurs interrogations. 

«J’étais convaincu qu’il s’en sortirait. Mo ti ena boukou lespwar.» Ces mots emplis d’émotion sont de Julio Arlapen, un père brisé après le décès soudain et tragique de son fils à la fleur de l’âge. Brandon Arlapen, 20 ans, s’est éteint aux petites heures du matin, le lundi 5 février, à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, où il était admis depuis quatre jours suivant un grave accident de la route. Le jeune homme a rejoint sa dernière demeure avant même d’avoir pu vivre l’un des plus heureux événements de sa courte vie : la naissance de son premier enfant dans trois mois. Le personnel du département des soins intensifs de l’hôpital a pratiqué plusieurs interventions chirurgicales sur lui dans l’espoir de lui sauver la vie mais les graves blessures subies par Brandon ont fini par avoir raison de lui. Au grand désespoir de sa famille qui espérait une tout autre issue. «Après qu’il a été amputé des deux jambes, les médecins m’avaient affirmé qu’il n’avait aucun autre problème de santé, si ce n’est des caillots de sang à la tête qui finiraient par se dissiper. J’étais loin de m’imaginer que je le perdrais», lâche Julio Arlapen, bouleversé et amer. Après que l’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer (PPMO), a démontré que le jeune homme a succombé à un respiratory defect syndrome, sa famille envisage sérieusement de consigner une déposition pour négligence médicale.

 

Le jeudi 1er février, jour férié dans l’île à l’occasion de la commémoration de l’abolition de l’esclavage, Brandon avait fait la grasse matinée après avoir passé la soirée à faire la fête avec ses amis en boîte de nuit. Ce n’est qu’aux alentours de 11 heures que ses camarades et lui, tous des motards, se sont retrouvés dans le but de se rendre au Morne, où devait avoir lieu une série d’activités. Cependant, en chemin, soit dans les parages de Cascavelle, ils ont dû changer leurs plans à cause des barrages routiers, étant bien trop nombreux. Un communiqué, rappelons-le, avait été émis par le commissaire de police les jours précédents pour interdire tout public procession ce jour-là. Le groupe d’amis, féru de motos et de road trips, avait donc décidé de se rendre à la plage de Blue-Bay en empruntant une autre route. Mais alors que la troupe était arrivée à la hauteur de Gros Billot, à New Grove, peu avant 13 heures, le drame est survenu.

 

Lorsque les forces de l’ordre sont arrivées sur les lieux, elles ont trouvé Brandon Arlapen, grièvement blessé, gisant sur l’asphalte à côté de son deux-roues. Il a dû être conduit à l’hôpital le plus proche dans une ambulance. D’après les témoignages des autres motards qui l’accompagnaient à la police, la moto du jeune homme aurait dérapé et il se serait retrouvé sur le sol. Au même moment, un camion empruntant cette route lui aurait roulé sur les jambes et aurait poursuivi sa route en direction de Plaine-Magnien. Ce n’est qu’après plusieurs jours que le conducteur responsable, âgé d’une trentaine d’années, s’est présenté au poste de police de Rose-Belle accompagné de son homme de loi. Après avoir été entendu par les enquêteurs, il a été traduit devant le tribunal sous une accusation provisoire d’homicide involontaire, avant d’obtenir la liberté conditionnelle contre une caution de Rs 8 000 et après avoir signé une reconnaissance de dette de Rs 50 000. 

 

Plongé dans le coma

 

«Ce sont ses amis qui m’ont contacté pour m’informer de son accident. Zot inn dir mwa pa tarde, degaze vini, lerla enn vwazin inn pran mwa dan loto inn amenn mwa. J’étais arrivé dans les environs de Nouvelle-France lorsqu’ils m’ont appelé à nouveau pour me dire qu’un camion lui avait écrasé les jambes, que je devais me dépêcher d’arriver à l’hôpital pour signer l’autorisation permettant l’amputation de ses membres», relate Julio, qui en a encore des frissons. C’est à contrecoeur que le père du jeune homme dit avoir donné son accord pour cette intervention : «Mo ti pe demann dokter gete si kapav sov so lipie parski li ankor zen. Monn rod persiste. Lerla mo madam inn dir mwa les li, ki seki pli importan se ki nou zanfan res vivan.»

 

Si, selon ses camarades, Brandon Arlapen était encore conscient à son arrivée dans l’établissement, après cette délicate opération, il s’est retrouvé plongé dans le coma. Et son père se pose beaucoup de questions concernant l’attitude du personnel hospitalier : «Kan li ti ankor admet, monn gagn boukou version avek so bann dokter. Zot ti dir mwa ki apar so lipie tou korek ; ki so leker, so poumon, tou pe fonksyon bien.» Laeticia, la petite soeur de la victime, abonde dans ce sens. «Zot ti dir nou ki ti ena zis inpe disan dan so latet me ki sa pou fini par disparet. Zot ti pe fer nou krwar ki li pou korek, me se pa sa kinn pase.» Après que Brandon Arlapen a succombé à des problèmes respiratoires, sa famille s’interroge : «Eski zot inn fer zot travay kouma bizin ? Kifer zot pann trouve ki li ti ena lezot problem depi avan ?» D’où l’intention des Arlapen de réclamer une enquête approfondie en ce sens. Ils se demandent aussi si le jeune homme aurait pu être sauvé si le SAMU, que ses amis auraient sollicité durant les minutes ayant suivi l’accident, était arrivé sur les lieux à temps pour lui attribuer les premiers soins.

 

Le plus grand regret des membres de son entourage, néanmoins, est le fait que Brandon ne verra pas naître son premier enfant ; un événement qu’il attendait avec impatience. Sa compagne Kimberly, avec qui il était en couple depuis un an, est enceinte de six mois. Et la jeune femme est complètement désemparée depuis la mort de son amoureux. «Il se réjouissait à l’idée de devenir père pour la première fois. Toultan li ti anvi gagn enn garson. Mem si mo ti pe sir ki se enn garson, mo ti pe badinn ek li, mo ti pe dir li kitfwa se enn tifi. A sak fwa, li ti pe dir mwa : “Aret fer mofinn, dan Arlapen se toultan garson ki vinn premye. Mo pou gagn enn garson mem mwa”.» Elle est d’autant plus triste de n’avoir pu lui annoncer que son rêve allait se réaliser, ayant eu la confirmation du sexe du bébé deux jours après l’accident alors qu’il était dans le coma. Avec l’arrivée de leur enfant, le jeune couple envisageait, cette année, de trouver une maison et de vivre ensemble. Kimberly confie, bouleversée : «Li ti enn garson bien trankil. Mo ti pe lager ek li souvan akoz mo ti zalou, me linn touzour tret mwa bien. Lorsque nous nous disputions, il n’insistait jamais et attendait toujours que je me calme pour me parler. Li ti enn bon garson, pena nanye ki mo kapav repros li.» Il en est de même pour les autres membres de sa famille, qui ne tarissent pas d’éloges à son sujet.

 

Julio raconte que son fils, cadet d’une fratrie de trois enfants et employé comme technicien dans une société, «était un jeune homme extraordinaire. A sak fwa ki mo ti pe koz avek li, mem si nou ti pe gagn nou bann diskision, li ti pe ekout mwa». Il poursuit, ému : «Il m’aidait beaucoup financièrement. Li pe pe touzour koopere, parey kouma so gran frer.» Même son de cloche du côté de Jessica Adélaïde, la mère de Brandon : «Li ti enn bon zanfan ki finn touzour respekte so fami.» Très proche de son fils, elle explique, en souriant : «Chaque matin, je devais le coiffer et lui attacher les cheveux car il ne savait pas comment s’en occuper». Ses longs cheveux lui avaient même valu le surnom de «Ti Yanky», le jeune homme étant un très grand fan du groupe Joker Kartel. À noter que le jour de la veillée mortuaire et celui des funérailles, les membres du groupe avaient fait le déplacement jusqu’à son domicile, à Chebel, pour lui rendre un dernier hommage. Ils lui ont également adressé un message sur leur page Facebook disant : «To pou res touzour dan nou panse» ; un geste qui a beaucoup touché les proches de la victime.

 

L’accident de Brandon, qui était très connu dans son quartier ainsi qu’aux quatre coins de l’île, a aussi suscité la controverse. D’un côté, l’entourage du jeune homme se dit ému qu’autant de personnes soient venues assister à ses funérailles, qui se sont tenues le mardi 6 février. «Mo pa kone si enn zour dan mo lavi mo pou retrouv enn lanterman koumsa. Sa kantite dimoun inn vini-la, zis la mwatie kinn kapav rant dan legliz. Zot tou ti pe anvi trouv li enn dernye fwa parski li ti pe viv bien ek zot. So bann kamarad ti koumadir fami ek nou», raconte Julio. Tous ceux présents ont aussi pu assister au gender reveal ; le sexe du bébé ayant été symboliquement dévoilé devant tous les proches juste avant que le jeune homme ne rejoigne sa dernière demeure. De l’autre côté, sa famille déplore la multitude de commentaires haineux partagés par des «inconnus» sur les réseaux sociaux à l’encontre de Brandon. L’un d’eux est même allé jusqu’à souhaiter la mort du jeune homme pendant qu’il luttait encore pour sa survie. Ce n’est pas tout. Sa compagne Kimberly confie : «Après son décès, j’ai reçu un message avec des injures d’un compte anonyme sur TikTok me disant qu’il méritait ce qui lui était arrivé, qu’il était arrogant, et nous demandait de cesser de prétendre qu’il était quelqu’un de bien alors que ce n’était pas le cas.» Cette semaine, elle s’est rendue au Central Criminal Investigation Department (CCID) afin de consigner une plainte en ce sens.

 

Quoi qu’il en soit, au-delà de cette succession de malheurs, la famille Arlapen cherche à se rassurer en se disant que le jeune homme s’en est allé en faisant ce qu’il aimait ; la moto étant «so premye madam». Aimé et adulé par certains, critiqué et détesté par d’autres, le jeune homme aura certainement eu un gros impact dans la vie de tous ceux ayant croisé son chemin dans sa courte vie.

 


 

Collision entre deux motos sur l’autoroute : Sambajee Ganoo Bapjee décède au lendemain de son hospitalisation

 

Il s’est battu jusqu’au bout mais les blessures qu’il a subies à la tête après un accident de la route ont eu raison de lui. La tragédie remonte à la matinée du samedi 3 février, sur l’autoroute à Port-Louis, près de Food Canners. Lorsque les limiers des Casernes centrales se sont rendus sur les lieux, ils ont trouvé Sambajee Ganoo Bapjee, 61 ans, gisant sur le sol avec de graves blessures, à côté de son deux-roues. Ils ignoraient alors dans quelles circonstances son accident s’était produit. Conduit à l’hôpital Jeetoo par le SAMU, le sexagénaire a été admis au département Neuro Intensive Care Unit, son état de santé inspirant de vives inquiétudes. Un peu plus tard le même jour, un trentenaire domicilié à Pailles s’est présenté aux Casernes centrales dans le cadre de cet accident. Aux enquêteurs, il a indiqué qu’il circulait également à moto au moment des faits lorsque son deux-roues et l’autre moto se sont heurtés. Également blessé après la collision, les policiers lui ont recommandé de se rendre à l’hôpital pour des soins mais il a catégoriquement refusé. Le lendemain, le sexagénaire admis a succombé à ses blessures, conduisant à l’inculpation provisoire de l’autre motocycliste pour homicide involontaire. L’autopsie pratiquée par le Dr Sanasee, médecin légiste de la police, a attribué le décès de la victime à des cranio cerebral injuries. L’enquête suit son cours.

 

Carambolage à Laventure : le motocycliste Visham Ramloll, 38 ans, tué sur le coup

 

Il a connu une triste et tragique fin ce vendredi 9 février. Visham Ramloll, un habitant d’Ecroignard âgé de 38 ans, n’a pas survécu après un violent accident de la route à Laventure. Sollicité, le personnel du SAMU n’a pu que constater son décès en arrivant sur les lieux. Une autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane, Police Medical Officer, a attribué sa mort au choc de ses multiples blessures. L’accident ayant coûté la vie à ce trentenaire, qui travaillait comme soudeur pour la compagnie Alteo, est survenu aux alentours de 16h30 sur la route principale de Laventure, non loin du Fitness Centre. Lorsque les forces régulières de Brisée-Verdière sont arrivées sur place, ils ont trouvé la victime qui gisait sur l’asphalte, inconsciente, à côté de sa moto. Deux autres véhicules, soit une voiture et un camion transportant des marchandises, étaient également impliqués. D’après les images des caméras de surveillance, le motocycliste circulait en direction de Flacq au moment des faits. Lorsqu’il est arrivé à proximité du Fitness Centre, il a été heurté de plein fouet par le camion qui venait du sens inverse et venait de prendre la route latérale sur sa droite. Le motocycliste n’a pas été en mesure de l’éviter et a été projeté contre la voiture après la collision. Conduit au poste de police, le conducteur du camion – un habitant de Montagne-Blanche âgé de 54 ans – a expliqué aux enquêteurs qu’il avait mis son clignotant avant de tourner à droite lorsqu’il a entendu un bruit sourd. C’est après être descendu de son véhicule qu’il aurait trouvé le motocycliste sur le sol avec des blessures. Bien que son alcotest se soit avéré négatif, il a passé la nuit en détention policière en attendant sa comparution devant le tribunal pour homicide involontaire. Notons que le conducteur de la voiture impliquée dans l’accident a dû être conduit à l’hôpital par le SAMU, souffrant d’atroces douleurs. Après avoir été examiné par un médecin, il a pu regagner son domicile.