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Activités à l’arrêt : Entre désespoir et résilience

Karen Ah Thien propose pour le moment des cours en ligne.

Maurice a entamé le samedi 1er mai, sa deuxième phase de réouverture. Malgré cela, plusieurs restrictions restent d’actualité et de nombreuses activités ne pourront pas reprendre tout de suite. Comment est-ce que ceux qui évoluent dans ces secteurs gèrent-ils la situation ? Réponse. 

Encaisser les coups durs et lutter contre vents et marées afin de maintenir son entreprise à flots et de préserver son personnel. Depuis le début de la crise sanitaire, ce sont là les principales préoccupations des chefs d’entreprises, plus particulièrement de ceux qui gèrent des petites et moyennes entreprises. Comme en 2020, cette année encore, le scénario se répète. Après un confinement et une première phase de réouverture, le pays a entamé le samedi 1er mai, sa deuxième phase de réouverture. Si de nombreux Mauriciens ont repris le chemin du travail, que le WAP et l’ordre alphabétique ne sont plus applicables et que plusieurs secteurs économiques ont redémarré, d’autres activités restent pour le moment interdites.

 

Parmi, les salles de sport et les gymnases, les plages, les jardins publics, jardins d’enfants et parcs, les food courts, les cinémas, casinos, bars et discothèques, les concerts, les foires et les salles de réception resteront, jusqu’à nouvel ordre, interdits d’accès. Autant d’activités économiques et d’emplois qui se retrouvent, une fois de plus, dans le rouge. Après plusieurs semaines de confinement, ces hommes et ces femmes qui, soit travaillent à leur compte, soit gèrent leurs affaires, doivent s’armer de patience et de courage pour faire face aux jours à venir, des jours qui s’annoncent remplis d’incertitude, de stress et de peur.

 

Pour Rajesh Callicharan, directeur de Mont Ida Films, société propriétaire de plusieurs salles de cinéma à Maurice, dont MCiné à Trianon, surmonter ce second confinement et tout ce que cela implique sera, cette fois, bien plus compliqué. «C’est très dur. Après le premier confinement, nous avions réussi à nous débrouiller et les choses avaient plutôt bien repris. Mais cette fois, c’est beaucoup moins sûr. Il y a beaucoup de grosses difficultés contre lesquelles on n’arrive pas forcément à se battre», dit-il. Alors que les rentrées d’argent sont inexistantes, les charges, elles, continuent de s’accumuler. «Nous avons un gros loyer à payer et notre charge d’électricité est énorme puisque nous utilisons de grosses capacités d’énergie. Il y a des charges de maintenance et des dépenses quotidiennes que nous devons continuer à honorer, même si nous n’opérons pas. Si on regarde bien, ça fait un an à peu près qu’il n’y a pas vraiment de travail.»

 

Face à toutes ces difficultés, Rajesh Callicharan n’a eu d’autre choix que de se séparer à contrecœur d’une partie de son personnel. Une décision difficile mais nécessaire. «Nous faisons de notre mieux pour sauver le business et préserver les emplois mais c’est impossible dans de telles conditions. Nous n’avions pas d’autre choix.» Malgré ces coups durs et l’incertitude qui entoure les jours à venir, il reste confiant par rapport à l’avenir. «Nous attendons la réouverture pour pouvoir recommencer à opérer. Ce ne sera pas aussi facile que l’an dernier mais je pense que ça va reprendre lentement mais sûrement. C’est une situation mondiale. Partout, des cinémas et des scènes sont temporairement fermés. Les producteurs attendent de pouvoir sortir leurs films. Les blockbusters s’accumulent. On doit s’accrocher.»

 

Pas aussi facile...

 

Se montrer fort et patient face à une crise sanitaire qui chamboule le monde, c’est aussi l’état d’esprit de Patrick Julien, entrepreneur. Avec son entreprise Island Vibe Nter-Tainment, il opère depuis dix ans dans le domaine de l’événementiel en organisant des concerts et des événements musicaux, entre autres. Si survivre au premier confinement, n’a pas été chose facile, dit-il, la suite a été bien plus remplie d’espoir pour sa boîte et pour l’industrie. «Après le premier confinement, les Mauriciens semblaient friands de sorties. De notre côté, nous avons profité de cette occasion pour innover. Nous avons travaillé en collaboration avec le Riu Creole Club and Resort Hotel en proposant un nouveau concept appelé le week-end en folie. Le but était de donner un coup de main aux artistes mais aussi pour redémarrer l’industrie hôtelière. Au début de cette année, on est venus avec un autre concept, La fiesta morisien, qui regroupe plusieurs activités dont une mini-foire des artisans, un défilé de mode, un spectacle, de la comédie et un concert en live. Sauf que le second confinement est arrivé et que tout a été mis sur pause.»

 

Depuis début mars, c’est donc zéro activité économique pour son entreprise. Une situation compliquée et pas évidente à gérer, confie-t-il. «Ce n’est pas facile de rester sans travail et sans salaire. J’ai avec moi une équipe de cinq personnes et on essaie de s’accrocher. Heureusement, nous pouvons compter sur l’aide mise en place par le gouvernement mais ça reste difficile.» Malgré cela, Patrick Julien se dit positif par rapport aux jours d’après la crise. «Je pense que ça va reprendre, même si ce n’est pas dans un futur proche. Il y a beaucoup d’incertitude mais nous devons attendre et rester positifs malgré le stress.»

 

Faire face à une telle crise lorsqu’on est nouveau sur le marché peut être bien plus préjudiciable. Karen Ah Thien a créé Amplify Studio il y a tout juste un an. Cette salle de sport, qui se trouve à Beau-Bassin, propose des classes de fitness (pilates, yoga, pound fit, danse, post-natal rehabilitation, kids gymnastics, aerial hoop) pour adultes et enfants mais aussi des workshops créatifs et éducatifs. «Compliqué», c’est le mot qui lui  vient à la bouche lorsqu’on aborde les défis du confinement. «Nous étions encore en train de faire face aux conséquences du premier confinement lorsque le second est arrivé. Plusieurs de nos projets ont été mis en attente et il a fallu se réadapter et réorganiser notre travail avec des classes en ligne via Zoom.»

 

Alors que les salles de sport n’ont pas la permission d’ouvrir leurs portes, les coûts, malgré cette fermeture, ne sont pas pour autant annulés, souligne la jeune femme. «Nous avons toujours des overhead costs mensuels : eau, électricité, loyer, syndic et salaire, par exemple. Ces coûts sont permanents. Nous n’avons pas fait appel à l’aide du gouvernement et comme notre principale source de financement est l’abonnement des membres à nos cours, les mois passés en confinement étaient un challenge car malheureusement, il y a des membres qui ne pouvaient pas continuer avec les solutions que nous avions mises en place.»

 

En attendant le feu vert des autorités pour la reprise des activités, Karen Ah Thien refuse de baisser les bras. «Nous ne savons pas quand nous pourrons recommencer à travailler et l’inquiétude commence à s’installer mais nous devons garder espoir. Nous avons déjà en place des mesures sanitaires : désinfections, prises de température, gants, hand sanitizers, distanciation, fenêtres ouvertes pour l’aération afin de s’assurer que les gens puissent reprendre leurs activités physiques en toute sécurité.» Bien que le sport, dit-elle, ne soit pas perçu comme un service essentiel, les bénéfices sur notre état physique, mental et émotionnel, surtout en ces temps de crise, sont indéniables.