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Absence des marchands ambulants à Port-Louis : Les pour et les contre

Cela fait plusieurs mois qu’ils n’ont plus le droit d’opérer dans les rues de la capitale. À l’heure des fêtes de fin d’année, il y a d’une part ceux qui déplorent le relogement des marchands ambulants, et de l’autre, ceux qui sont contents de cette décision. Témoignages.

 

«Le changement est flagrant.»Alors qu’à pareille époque, l’année dernière, les rues de Port-Louis étaient envahies par les marchands ambulants, cette année, la circulation dans la capitale est un peu plus fluide que d’habitude. Ce mercredi 14 décembre, aux alentours de 10h30, des membres de l’équipe Tornado de la police (NdlR : une unité dont la mission est d’arrêter les colporteurs opérant dans l’illégalité) veillent au grain. Depuis le relogement des marchands ambulants à la place de l’Immigration, Decaen, Ruisseau du Pouce et Monneron en avril, cette unité sévit, avec la collaboration de la mairie de Port-Louis.

 

Mais l’absence des marchands ambulants en cette période festive n’est pas au goût de tous. «Ce n’est pas habituel de voir la capitale sans marchands ambulants. C’était un moyen pour les familles modestes de faire leurs achats de Noël»,explique Valérie Colas, 26 ans.  «Tout le monde ne peut se permettre de faire des achats en magasins. Puis, les espaces qui ont été mis à la disposition des marchands ambulants sont tellement éloignés que je ne me vois pas y aller. C’était plus simple auparavant», poursuit cette habitante de Riambel.

 

Un peu plus loin, nous rencontrons  Varsha Constant. Cette habitante du Nord abonde dans le même sens que Valérie. «Tous les ans, je viens faire des achats à Port-Louis et cette année, le changement est flagrant. Je suis déçue. À la rue La Chaussée, on avait de tout. En sortant du bazar, on pouvait faire quelques emplettes pour les enfants, acheter des jouets, etc. Mais à présent, ce n’est plus le cas et c’est dommage.»

 

En revanche, pour Francis Payendee, 71 ans, l’absence des colporteurs est «un vrai soulagement» : «Je fais mes achats sans contrainte alors qu’auparavant, c’était stressant, sans compter la présence des pickpockets et des voleurs.»Il ajoute que les produits disponibles en magasins sont vendus à des prix abordables.

 

Abdul Mohamed, 35 ans, est du même avis, à quelques exceptions près. «Certains commerces proposent néanmoins des produits au coût élevé.» Reste que cet habitant de Grande-Rivière trouve que le relogement des marchands ambulants est une bonne chose.«Les rues sont plus praticables, la circulation est moins dense, il y a moins de foule dans les rues et c’est plus sécurisant pour les piétons. Et puis, les trottoirs, c’est fait pour les piétons et non pour les marchands ambulants.»

 

Alors pour lui, même si le changement est flagrant dans la capitale, c’est pour le meilleur.

 


 

«Nous devons travailler pour gagner notre pain»

 

Que le gouvernement les laisse opérer dans la capitale durant la période festive. Tel est le souhait des marchands ambulants. «Les autorités doivent réaliser que nous avons des familles à nourrir. Dominer pe fer ar nou. La polis pe bizin galoup deryer nou», explique Ludovic Sophie, marchand ambulant depuis cinq ans.

 

Roukaya Akam, 51 ans et marchand ambulant depuis plus de 30 ans, en a assez de cette situation. «On en a marre. On accepte que les autorités fassent leur boulot mais nous devons travailler pour gagner notre pain.»