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PEM des Bois

 Un artiste au destin fort.

L’incontournable sculpteur est la vedette du deuxième numéro du magazine Mauritius Visual Arts Review, lancé le 14 mars au Blue Penny Museum. Rencontre avec un gars dont la bonne humeur ne faiblit jamais.

Une branche, un tronc. Qui deviennent quelques heures plus tard un visage, un corps. C’est cela le monde de Philip Edwin Marie qu’on connaît aussi sous le nom de PEM. L’homme de 66 ans a de quoi se réjouir en ce moment : le magazine Mauritius Visual Arts Review lui a consacré entièrement son deuxième numéro, où on découvre ses origines, son art, bref, tout sur lui.

L’artiste, abandonné à l’âge de 2 ans puis adopté par une famille qui ne lui fait de cadeau, garde les pieds bien sur terre tout en caressant son rêve le plus cher : ouvrir une galerie PEM ! «Vous savez, quand je me mets à sculpter, je suis comme une femme qui accouche, ça se fait dans la douleur. Mais quand j’ai fini ma sculpture, je suis tellement content de moi ! Et c’est encore plus dur quand je vends l’œuvre. Oh que c’est dur ! C’est comme un enfant qui s’en va. Mais je dois bien gagner ma vie. Mon rêve serait d’avoir un lieu où toutes mes œuvres seraient exposées et où les gens viendraient les voir après avoir payé un droit d’entrée. Dans ce cas, je gagnerais de l’argent et mes œuvres resteraient avec moi», confie ce père de deux enfants.

Déjà, pour arriver là où il est maintenant, dans mon petit antre en plein air au Caudan Waterfront, PEM en a bavé : «J’ai rencontré des gens bienveillants et d’autres beaucoup moins. J’ai quitté le couvent de Belle-Rose à l’âge de 13 ans, recueilli par une famille qui me traitait comme un petit “boy”, toujours à faire les corvées. Je suis parti peu de temps après, j’ai dû dormir dans une voiture près du cinéma Hall, avant de rencontrer un homme qui m’a aidé, m’a fait avoir un boulot à la municipalité de Port-Louis. J’ai alors pu louer une chambre et, peu après, j’ai rencontré celle qui est devenue ma femme.»

C’est à cette période que le jeune PEM, alors fan des chanteurs comme James Brown (il adoptera même la coupe de cheveux de son idole), va découvrir la sculpture. «Je ne savais même pas qu’on appelait cela de la sculpture, j’ai juste pris un petit tronc et j’ai fait un visage dessus. Plus tard, on m’a dit que c’était Mandela, et que je pouvais le vendre. Ça a été comme un déclic.» En 1979, PEM fait sa première expo.

Laboureur le matin à la municipalité, il se transforme en sculpteur dans l’après-midi. Avant qu’il ne soit repéré par l’hôtel Veranda qui le prend sous son aile en 1982. 17 ans plus tard, c’est au Caudan Waterfront qu’il trouve sa place. En attendant que son rêve se réalise…