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Rencontre avec Dylan Redy : La force tranquille du cyclisme

Bon sang ne saurait mentir. Issu d’une famille de cyclistes connus à Maurice, Dylan Redy a permis à son équipe de gratter la médaille de bonze aux Championnats d’Afrique. 

Fonceur et doué. Telles sont les caractéristiques de ce cycliste de 17 ans qui se prénomme Dylan Redy. Le jeune homme s’est récemment fait remarquer sur les routes égyptiennes en permettant à son équipe de remporter la médaille de bronze aux Championnats d’Afrique.

 

Cette breloque, le Mauricien l’a gagnée lors du contre-la-montre par équipe aux côtés de ses amis de la sélection juniors qui sont Adriano Azor, Fabio Catherine et Benito Beemul. Ce métal représente aussi le courage et la ténacité affichés par Dylan Redy pour aller chercher un podium alors que son équipe était réduite à trois coureurs suite à l’abandon d’Adriano Azor sur ennui mécanique. 

 

Réputé pour être un bon rouleur, le Portlouisien ne se fait pas prier et comme un grand a assumé pleinement ses responsabilités en se démenant comme pas possible, tout en motivant ses coéquipiers pour les emmener sur la ligne d’arrivée. Une prestation remarquable pour le sociétaire du Faucon Flacq Cycling Team-KFC, qui plusieurs jours après, se dit lui-même impressionné par ce qu’il a fait. «C’est incroyable. Je suis moi-même étonné par ma prestation. Quand nous avons perdu Adriano, j’ai su que nous allons devoir travailler plus et je me suis donné à fond pour cela. C’était dur, mais j’ai réussi à faire ce qu’on attendait de moi», commente Dylan Redy. 

 

Une belle revanche pour ce grand timide qui se dit déçu d’avoir terminé 5e au sprint, son point faible, lors de la course en ligne et 4e sur le contre-la-montre individuel. C’est compréhensible  puisque c’est sa dernière année junior et notre baroudeur passera chez élite l’année prochaine. Mais ce jeune résident de Pointe-aux-Sables trouve quand même quelques points positifs pour avoir fait mieux que sa 8e place glanée au Maroc en 2016.«J’ai beaucoup progressé par rapport à l’année dernière et c’est encourageant», remarque le cycliste qui veut s’affirmer encore plus sur les routes mauriciennes.

 

Une lignée de cyclistes

 

Amateur des parcours vallonnés contrairement aux tracés plats, Dylan vient d’une famille de cyclistes. Ses oncles Woodley, et, en particulier, Alain Denis sont des figures très connues de la petite reine. Et que dire de Steward Pharmasse, le bouillonnant cousin qui continue à hanter le peloton. A ne pas oublier son frère aîné, Didier qui l’a entraîné dans cette aventure. 

 

Il faut dire qu’à l’époque de ses 11 ans, Dylan, le petit gros de la famille n’avait qu’un  seul objectif, perdre ses quelques kilos de trop. Inspiré par son cousin Steward et l’ambiance qui règne à chaque course, le garçonnet décide alors de se mettre au vélo. «Je voulais perdre du poids», dit-il en regardant une photo accrochée au mur où on le voit très jeune. Un sourire et il poursuit, «j’étais fasciné de voir la joie qu’on éprouve lorsqu’on est sur le podium et celle de ses proches. En plus de cela on passe à la télévision, on est dans les journaux. Voir tout ça était impressionnant.»

 

Notre jeune coureur donne ses premiers coups de pédales au Centre de Formation de Cyclisme (CNFC) à Belle-Vue. Guidé par José Achille, l’entraîneur national, il se rend au centre avec son frère mais lorsque ce dernier met de côté sa carrière pour ses études, le jeune Dylan n’hésite pas à braver seul les kilomètres entre Port-Louis et Belle-Vue. 

 

De quoi donner des sueurs froides à ses parents en particulier sa mère, Maryse. «Je viens d’une famille de cyclistes donc je sais comment c’est. Mais, c’est toujours inquiétant de le voir partir s’entraîner tout seul. Des fois il part rouler le matin et tarde à rentrer, alors il nous envoie toujours un texto pour nous rassurer que tout va bien», avoue la maman. 

 

Son père Gilbert est, tout aussi de cet avis, mais le paternel est également fier de son fils. Pour l’avoir suivi depuis ses débuts il connaît ses réactions. «C’est un fonceur. Il ne s’est jamais plaint, ni n’a baissé les bras. Au début, c’était dur, mais même quand il était dernier ou loin derrière, il terminait toujours ses courses. Il ne s’est jamais laissé démoraliser, a toujours persévéré. Aujourd’hui je suis impressionné par ce qu’il a accompli»,révèle le chef de famille. 

 

Membre de l’équipe de Faucon Flacq et de la sélection junior, Dylan Redy et ses proches savent combien de sacrifice il en coûte pour arriver à ce niveau. Les fêtes et les sorties en familles en sont le prix à payer et il y en aura d’autres que le jeune homme va manquer dans sa quête de perfection. Il le sait mais le cycliste qui est en lui désire également se faire un nom dans le milieu. C’est pour cela qu’il enfourche son vélo cinq fois la semaine pour aller s’entraîner avec comme espoir de laisser son empreinte dans l’histoire locale.

 


 

José Achille : «Un coureur à suivre»

 

Ayant formé le jeune coureur pendant quatre ans, José Achille, l’entraîneur national, ne tarit pas d’éloges envers Dylan Redy. Lors de l’échéance africaine, le tacticien national a remarqué une belle marge de progression chez le jeune homme. Selon lui, ce garçon a un grand potentiel et est promis à un bel avenir dans le cyclisme mauricien. «Il s’est encore amélioré et a gagné en maturité. Il a manqué de peu le podium dans la course en ligne, car il a eu a ffaire à des coureurs plus véloces que lui au sprint. Dans le contre-la-montre individuel, il termine quatrième après avoir manqué un virage. Ce n’est pas beaucoup mais suffisant pour perdre quelques secondes. Mais cela ne l’a pas empêché de se rattraper dans l’épreuve par équipe. Malgré ces deux revers, il est resté lucide et c’est justement là son point fort. Ce qu’il a fait après pour aller chercher la troisième place nous donne une idée de son potentiel. C’est un coureur que nous devons suivre dans les prochaines années», analyse José Achille.