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Expatriés : les confinés d’ailleurs

Ils réalisent leur carrière sportive à l’étranger, mais leur train-train habituel est chamboulé à cause du Covid-19, qui bouleverse le monde. Les expatriés partagent avec nous leur réalité loin des terrains.

Widaad Gukhool (Suède) : «La vie se déroule normalement et dans la discipline»

 

Contraste entre son pays natal et là où elle se trouve. La pongiste mauricienne est en Suède, plus particulièrement dans la région de Karlskrona, où elle poursuit ses études en ligne tout en vivant sa passion pour sa discipline sportive. Là-bas il n’y a pas de couvre-feu ou de confinement obligatoire, dit-elle mais les précautions d’usage sont de rigueur.

 

«Actuellement seuls ceux qui ont la fièvre et les personnes âgées doivent rester à la maison. A part ça, la vie se déroule normalement et dans la discipline. Seuls quelques Chinois portent des masques dans les rues. Ça n’a rien de comparable avec ce qui se passe à Maurice et cela m’interpelle», raconte-t-elle.

 

La sociétaire du club suédois Lyckeby BTK poursuit ses entraînements. «On évite les contacts, telles les accolades ou les poignées de main. On doit se laver les mains avant et après les entraînements», ajoute Widaad Gukhool.

 


 

Adel Langue (Portugal) : «C’est dur de ne pas pouvoir être sur les terrains pour pratiquer ce que tu aimes»

 

En mode pause et à domicile. Il n’a pas trop le choix actuellement et doit suivre les consignes. Au Portugal, comme partout dans le monde, les compétitions de football sont à l’arrêt actuellement, et Adel Langue doit prendre son mal en patience. Ayant rejoint le club amateur de Lusitano FC depuis quelques mois, Adel Langue ne néglige pas ses entraînements malgré le confinement.

 

Il est rentré à Maurice le 13 mars en raison de la trêve dans le championnat du Portugal, et ne savait point s’il allait être confiné à domicile comme de nombreux Mauriciens depuis le 19 mars. C’est donc chez lui, à la résidence Kennedy, que le footballeur mauricien entretient sa forme physique. «Tous les matins, c’est entraînement, en suivant un plan de travail fourni par mon club. J’essaie de le respecter pour que je puisse rester en forme le plus longtemps possible et être prêt dépendant de la reprise des compétitions. C’est dur de ne pas pouvoir être sur les terrains pour pratiquer ce que tu aimes, mais actuellement la priorité est autre à travers le monde. Nous sommes obligés de respecter les consignes. De l’autre côté, cela me permet de passer du temps avec ma famille à la maison avant de repartir.»

 

Adel Langue a un message pour ses compatriotes. «J’en profite pour demander aux Mauriciens de rester solidaires en cette période très difficile. Respectez les consignes des autorités car c’est votre santé qui est en jeu», dit le milieu de terrain mauricien. Un appel nécessaire par les temps qui courent.

 


 

Jonathan Drack (France) : «On essaye de respecter le confinement et de sortir le moins possible»

 

Le triple sauteur, Jonathan Drack, est entouré de sa petite famille en France. Cela fait trois semaines que le sympathique double champion des Jeux des îles (2015 et 2019) et de France (2016 et 2020) est confiné à Balma dans la banlieue de Toulouse.

Le sportif profite pleinement de ce petit moment avec ses proches. «C’est inédit comme situation, et on essaye de respecter le confinement et de sortir le moins possible. La famille va bien, c’est l'essentiel. J'ai la chance de pouvoir faire du télétravail pendant que ma femme fait l'école à nos enfants. Je peux compter sur mon épouse qui ne travaille pas en cette période de crise. On a peu de temps pour nous deux, mais on profite au maximum de ces moments à quatre. Habituellement, je suis en compétition loin de la maison, du coup les enfants sont contents d'avoir leur papa avec eux», lance Jonathan Drack.

 

Le confinement n’a pas trop chamboulé le quotidien du sportif. La matinée étant réservée au travail, Jonathan Drack s’accorde un moment pour les entraînements à la mi-journée avant de reprendre le boulot pour terminer en fin d’après-midi.

 

«Je fais avec les moyens du bord. Les footings sont courts et peu nombreux. Je fais aussi du vélo d'appartement et du renforcement musculaire, après j’ai beaucoup de travail, donc je jongle comme je peux. Vu que les compétitions sont décalées pour 2021, je me laisse aussi un peu de temps en attendant que la situation s’améliore», explique le pensionnaire du CA de Balma.

 

Sachant qu’il restera éloigné du bac à sable pendant un moment, Jonathan Drack demande aux Mauriciens de faire preuve de patience et de se montrer solidaires en ces temps de crise.

 

«Il faut vraiment respecter les consignes, c’est essentiel pour notre sécurité. Nous n'avons qu'une seule chose à faire, c’est de prendre notre mal en patience, en attendant que la situation évolue et
en priant pour que ça soit le plus rapide possible», conclut le sportif.

 


 

Rheea Dookhee (Malaisie) : «Je me concentre plus à me conditionner physiquement»

 

Elle fait partie de ces nombreux jeunes qui sont à l’étranger pour des études universitaires. La badiste Rheea Dookhee fait son «Bachelor in Sports and Exercise Science» en Malaisie. Depuis que toutes les activités sont à l’arrêt, la jeune femme a trouvé d’autres moyens pour rester active et garder la forme dans son appartement à Kuala Lumpur.

 

«Le COVID-19 nous a tous pris de court et a entraîné la cessation de toutes les activités économiques, sportives, religieuses et éducationnelles. Cela fait deux semaines que les entraînements sont à l’arrêt, et en tant que sportifs nous avons besoin de nous maintenir en forme. Tous les jours je m’entraîne sur l’aire de stationnement de l’immeuble où j’habite. Je me concentre plus à me conditionner physiquement vu qu’il n’y a pas de court de badminton. C’est un gros handicap pour les badistes, car cela peut affecter notre toucher de raquette», souligne Rheea Dookhee.

 

Parallèlement, la joueuse de la sélection nationale de Maurice suit des cours en ligne en attendant que les classes reprennent. Elle trouve que cette initiative lui convient parfaitement en ce temps de confinement vu qu’elle peut sauvegarder les vidéos et les visionner en cas de besoin.

 

Même si elle est en sécurité, la jeune femme reconnaît qu’elle se sentirait mieux si elle était avec sa famille. «Mes parents et mon frère me manquent. Dans des moments difficiles, on est plus rassuré quand on est avec ses proches. C’est tout à fait normal, d’avoir ce sentiment quand vous êtes cloîtré à la maison, alors que d’ordinaire vous  avez plein de choses à faire», déclare  la jeune femme.

 

Le COVID-19 a déjà franchi la barre des 3 000 personnes atteintes en Malaisie, ce qui est très inquiétant, estime Rheea Dookhee mais elle avance que des mesures préventives sont mises en place pour contrer la propagation du virus. En attendant un retour à la normale, elle suit des cours de cuisine et de yoga en ligne pour mieux meubler ses temps libres.

 

Textes : Rehade Jhuboo et Qadeer Hoybun