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Mystérieuse disparition à Montagne Jacquot : L’angoisse des proches d’Ali Ibrahim Dawood, 17 ans

Le jeune homme ne donne plus signe de vie depuis le 7 décembre.

À l’heure où nous mettions sous presse, les recherches se poursuivaient toujours en mer pour retrouver Ali Ibrahim Dawood, 17 ans. Cet habitant de Pointe-aux-Sables ne donne plus signe de vie depuis le 7 décembre, jour où il a mystérieusement disparu du côté de Montagne Jacquot.

Ils sont habités par la peur. Mais aussi par un sentiment de découragement qui va croissant à mesure que les jours passent. Les membres de la famille Ibrahim Dawood, des habitants de Pointe-aux-Sables, essaient de garder l’espoir malgré tout mais c’est de plus en plus difficile. Pour cause : ils sont sans nouvelles d’Ali depuis le 7 décembre, une semaine déjà. Ce jour-là, le jeune homme de 17 ans a quitté la maison pour aller faire une virée à moto mais il n’est jamais rentré et ne donne plus signe de vie depuis. Selon les dires d’un ami et voisin, âgé de 16 ans, il aurait été emporté par une grosse vague lors d’une baignade du côté de Montagne Jacquot.

 

Alertée, la police a dépêché les plongeurs de la National Coast Guard sur place pour entamer des recherches. Cependant, à ce jour, toutes les tentatives pour retrouver le jeune homme sont restées vaines alors que ses effets personnels, comprenant sa paire de savates et son casque, ont été repêchés. Des morceaux d’une chaîne lui appartenant ont également été retrouvés sur des rochers.

 

Shaheen, la sœur d’Ali, rongée par l’angoisse, revient sur le jour fatidique de cette disparition. «Il est sorti vers 7h30 sur la moto de notre père en disant qu’il allait fer enn letour. Un voisin l’accompagnait. Ils travaillent d’ailleurs ensemble. Puis, l’autre garçon, âgé de 16 ans, est rentré à la maison, seul. Intriguée, ma mère lui a demandé où se trouvait Ali. Il lui a répondu que mon frère l’avait déposé à un arrêt d’autobus avant d’aller récupérer un autre ami. Ma mère a commencé à s’inquiéter vers 9h30 en ne voyant toujours pas Ali rentrer.»

 

La sœur d’Ali, pas rassurée, décide de se rendre au poste de police de la localité pour signaler sa disparition. Les officiers sur place l’informent alors qu’il est trop tôt pour entamer des recherches. Peu après, Shaheen se met en route avec son fils de 9 ans pour des recherches. «Nous avons marché jusqu’à La Pointe mais rien. Je suis rentré vers 15 heures. Puis, je suis sortie à moto en compagnie de mon frère Zaid mais nous n’avons toujours pas retrouvé Ali. Mon père est finalement allé consigner une déposition à 17h30.»

 

«Kitsoz louss»

 

En route, Azad Ibrahim Dawood rencontre sa fille et son fils qui se dirigent à ce moment-là vers Montagne Jacquot où Ali avait l’habitude d’aller nager. «Je suis pêcheur. Je sais de quoi je parle quand je vous dis que mon fils Ali était un excellent nageur», affirme le quinquagénaire. Peu après, il reçoit un appel de sa fille qui lui annonce que sa moto est toujours sur place. Information qu’Azad communique aussitôt à la police.

 

«Bann la polis-la inn amenn mwa laba dan zot van. Lerla zot inn pran moto-la ek zot inn apel lezot koleg pou koumans rod mo garson. Ti ariv 19h par la kan bann la dir mwa zot inn retrouv so elmet dan dilo me se landemin gramatin ki bann plonzer la polis inn kapav rant dan dilo pou tir li. Ti osi ena so savat leponz ek bout so lasenn larzan ki zot dir mwa ti lor ros. Lasenn la ti kas en de. Ena boukou kitsoz louss ladan selma», confie Azad.

 

Le ton change subitement. La voix du père se fait plus ferme. «Vous avez déjà vu quelqu’un nager avec un casque et des savates ? Notre voisin a donné plusieurs versions. Tout cela est très louche. Nous sommes dans le flou. Nous voulons tous avoir des réponses», s’insurge-t-il. Il soutient que l’autre garçon est «enn zanfan lakaz». Ali et lui ont grandi ensemble. Ali l’avait d’ailleurs aidé à trouver un emploi pendant les vacances.

 

Azad dit ne pas comprendre l’attitude de l’adolescent après la mystérieuse disparition de son fils. «Dans sa première version, il dit que mon fils l’avait déposé à un arrêt d’autobus avant de reprendre la route. Il a répété la même chose à son père. Puis, il a dit au patron de mon fils, qui est également le sien, qu’il fumait sur un rocher lorsqu’une grosse vague a emporté mon fils. Il souligne qu’il a pu s’en sortir car il s’était accroché à un rocher.»

 

Cette version n’a cependant pas convaincu Azad. «Si vremem enn vag inn tap lor zot ek inn ris mo garson, li bizin explik nou kifer so linz ti sek kan linn rant lakaz sa zour-la. Li difisil pou krwar ki Ali inn noye parski li naz extra bien. Zot touletan ansam. Li bizin koz la verite. Nou anvi kone kinn ariv Ali.» L’adolescent, qui a été interrogé par des policiers de Petite-Rivière, a quitté l’endroit depuis la disparition d’Ali. La CID de la Western Division a pris le relais de l’enquête.

 

Selon une source policière, il a expliqué qu’Ali avait disparu après avoir été emporté par une grosse vague. Il souligne qu’il n’a rien dit dans un premier temps sous le coup de la panique. À ce stade, les enquêteurs n’ont rien trouvé de suspect dans sa version même si celle-ci laisse Azad et les siens perplexes. «Il doit aussi nous dire comment il est rentré. Je compte sur la police pour faire la lumière sur cette affaire très louche», lâche le pêcheur, entre peur, désespoir et révolte.