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Saisie de 42,6 kg d’héroïne à La Réunion : Les proches des trois Mauriciens arrêtés témoignent

Pas moins de 30 ans de prison. C’est ce que risquent Mike Brasse, Armanzo Capdor et Mohammad Osman, les trois Mauriciens arrêtés dans le cadre de la saisie de 42,6 kg d’héroïne au port de Sainte-Rose, La Réunion, dans la nuit du jeudi 10 au vendredi 11 novembre. Depuis que l’affaire a éclaté, les proches de ces derniers ne cessent de s’interroger sur leur implication dans ce trafic de drogue.

 

Ces trois Mauriciens se trouvaient en compagnie de quatre Réunionnais– Corinne, la concubine de Mike Brasse, les deux fils de cette dernière, et la petite amie de l’un d’eux – à bord du Sweet Love Mama,où la gendarmerie réunionnaise a effectué cette saisie record. Deux suspects ont retrouvé la liberté, soit l’un des deux frères arrêtés, âgé de 17 ans, et la jeune fille.

 

Suivant cette saisie, la police réunionnaise a aussi mis la main sur l’embarcation Îlot Gabriel, appartenant à Mike Brasse. Ce bateau aurait servi à transporter la drogue de Madagascar à La Réunion avant de rallier les côtes mauriciennes. Mais suite à une panne, Mike Brasse aurait dissimulé sa cargaison de drogue chez sa compagne Corinne, avant de prendre l’avion pour Maurice. Sur place, il aurait fait appel à Armanzo Capdor, le propriétaire du Sweet Love Mama,et Mohammad Osman, mécanicien de profession, afin de ramener la cargaison qui aurait servi à approvisionner l’Ouest et le Nord. C’est ainsi que le trio aurait mis le cap sur La Réunion.

 

À Grand-Baie, nous rencontrons Clensy Brasse, le père de Mike Brasse. Ce dernier affirme qu’il ne savait pas que son fils menait une double vie. «Je ne savais pas qu’il était mêlé à ce genre de trafic. Je vis de ma pension et Mike ne m’aide pas financièrement. Ses deux enfants ont été abandonnés par leur mère qui est originaire de Rodrigues. Il est aussi très attaché à son unique petit-fils. Je ne comprends pas comment il est devenu un trafiquant qui sème la mort étant lui-même père et grand-père.»

 

Mais l’homme de 72 ans reconnaît que son fils connaît la mer comme sa poche.«Mon fils est allé à l’école jusqu’en CPE. Il est dans lemétier de la mer depuis longtemps. Il sait naviguer en haute mer et a travaillé pour le compte de Hassen Taher dans le passé. Il se rendait à St-Brandon, Madagascar, entre autres.»

 

Lorsqu’il a appris l’arrestation de son fils à l’île sœur, il dit être tombé des nues. «Cela fait environ cinq ans qu’il a fait l’acquisition de son bateau, l’Îlot Gabriel. Il transportait des touristes pour des excursions. C’est ainsi qu’il avait fait la connaissance de Corinne. Depuis, elle venait régulièrement à Maurice et s’installait chez mon fils à Mont-Choisy.» Rendra-t-il visite à Mike, écroué à La Réunion ? «Non ! Je n’ai pas les moyens et il s’est mis dans un terrible pétrin. Je ne le verrai peut-être jamais plus.»

 

Concernant la relation de son fils avec les deux autres Mauriciens arrêtés, Clensy Brasse soutient que «Mike et Armanzo ne sont pas des cousins, encore moins oncle et neveu.» Cela, alors que Mike Brasse aurait présenté Armanzo comme étant son neveu aux enquêteurs à La Réunion.

 

Àla rue Arsenal, Port-Louis, chez les Osman, nul ne croit que Mohammad puisse être un trafiquant. Sa sœur, présidente d’une force vive de la région, émet des réserves. Pour elle, son frère aurait été piégé. «Il n’est pas un trafiquant. Ilrépare des voitures et n’a aucune fortune. Il travaille dur pour assurer l’avenir de sa femme et de ses deux enfants. On ne savait même pas qu’il se rendait à La Réunion. D’ailleurs, il n’a jamais voyagé de toute sa vie..

 

La femme de Mohammad Osman s’est depuis rendue à l’île sœur où elle a retenu les services dun avocat. Maisà ce stade, elle n’aurait pas été autorisée à voir son mari, selon la sœur du suspect. «Elle tient le coup. Mais son mari n’a pas droit aux visites. On attend d’autres développements. Il se pourrait que je fasse également le déplacement..»

 

Du côté de la famille Capdor, c’est motus et bouche cousue. Le frère d’Armanzo Capdor s’est refusé à tout commentaire. Sa mère nous a toutefois fait la déclaration suivante : «Je ne veux plus parler de cette affaire. Cela me stresse trop, je n’en peux plus.» Mais sur les ondes d’une radio privée, cette dernière avait déclaré avoir aidé son fils financièrement à faire l’acquisition du Sweet Love Mama.

 

Àce jour, la police mauricienne attend un signal positif des autorités réunionnaises afin de faire le déplacement à l’île sœur en vue d’y apporter sa contribution. Mais selon nos recoupements, celles-ci veulent mener seules l’enquête. La raison : les officiers de police mauriciens seraient eux-mêmes mêlés au trafic de drogue dans le pays, se basant sur plusieurs faits récemment rapportés dans la presse.

 

L’ICAC, de son côté, enquête sur plusieurs skippers qui seraient liés au trafic de drogue. Deux embarcations ont été saisies cette semaine dans le cadre de cette affaire, un au Morne et un autre au Caudan.

 


 

 

Lutte contre le trafic de drogue par voie maritime dans l’Ouest

Chef inspecteur Iysurey : «Nous avons un effectif pour ce travail»

 

Maurice ne produit aucune drogue. Mais des substances illicites y circulent et se vendent comme des petits pains dans les coins de rue. Et la perception que le pays est devenu une véritable passoire pour la drogue s’installe de plus en plus depuis les récentes arrestations liées au trafic. Outre ledémantèlement du réseau de GroDerek et le dernier caïd arrêté dans cette affaire, John Brant Vivien, le pays est cette fois-ci secouée par la grosse saisie de 42,6 kg d’héroïne à La Réunion. Une cargaison qui devait gagner le pays par voie maritime.

 

Le chef inspecteur Iysurey, responsable de la National Coast Guard de la région Ouest, estime que les différentes unités de la garde-côte nationale sont renforcées chaque année afin de lutter contre le transport de drogue par voie maritime. «Nous avons un effectif pour faire le travail», affirme-t-il, tout en refusant de communiquer le nombre exact d’officiers qui assurent la surveillance dans l’Ouest et qui couvrent les régions d’Albion, de Flic-en-Flac, du Morne et de Bel-Ombre. «Nous avons les équipements nécessaires, comme les Dorniers, le Barakuda, les radars de surveillance, entre autres. Nous travaillons également en collaboration avec les Seychelles car les eaux du territoire mauricien comprennent aussi une partie des Seychelles. Cela, à la suite d’un accord entre les deux îles», soutient-il, ajoutant que les eaux du territoire mauricien s’étalent sur 2,3 millions de kilomètre carré.

 

Quid des arrestations en mer pour le trafic de drogue ? Là aussi, le chef inspecteur ne laisse filtrer aucune information. «Il y a eu des interpellations et des arrestations en collaboration avec l’ADSU», dit-il vaguement. Selon lui, des interpellations se font régulièrement. «Nous avons le droit d’interpeller toute personne se trouvant en mer dans les eaux du territoire mauricien. Que ce soit un plongeur ou un skipper. Àsavoir que personne ne peut amarrer son bateau comme il l’entend dans les différents ports du pays. Il faut passer par la Mauritius Ports Authority pour avoir les autorisations nécessaires.» Certains arrivent quand même à passer entre les mailles du filet.