• Aurally Handicapped Persons Sports Federation : ne pas confondre athlètes sourds et para-athlètes
  • Journée internationale du thé : la Chartreuse, entre célébration et engagement pour une industrie équitable et durable
  • Vrinda Hamal : danse avec les vagues
  • Un Mauricien meurt au Canada après une chute de son appartement au 35e étage - Kripanand Ramanah : «Li difisil krwar ki mo garson inn tonbe par li mem»
  • Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie - Out Moris : plaidoyer pour les personnes LGBTQ+, «les grands oubliés.es des promesses électorales»
  • Ma terrible expérience avec la dengue
  • «La Limier» : Vincent Brasse trouve sa clarté
  • Son ex-compagnon condamné à 29 ans de prison pour le meurtre de sa fille de 14 mois - Anaëlle Pierre, la mère de la petite Aliya : «Kenny ti merit bokou plis ki sa»
  • Toutes les bonnes choses ont une fin
  • Liverpool : the last one de Jürgen Klopp

Open d’Australie - Enzo Couacaud vs Novak Djokovic - Olivier : «Mon frère s’est beaucoup sacrifié...»

En se mesurant face à Novak Djokovic au deuxième tour de l’Open d’Australie, Enzo Couacaud, a marqué l’histoire de Maurice et a montré qu’il n’existe aucun sommet qui ne soit hors de portée d’un Mauricien.    

Grande première pour Maurice. Un de ses fils du sol a affronté un joueur du Top 10 mondial. Enzo Couacaud a réalisé cet exploit, jeudi, en défiant le Serbe Novak Djokovic au deuxième tour de l’Open d’Australie.

 

Un match important pour le Français aux origines mauriciennes, car c’est la première fois de sa carrière qu’il affronte un adversaire de ce calibre. Un adversaire nommé Novak Djokovic dans son jardin du Rod Laver Arena où il s’est imposé à neuf reprises.

 

Même s’il savait qu’il lui serait quasiment impossible  de renverser le numéro 5 mondial, le jeune homme de 27 ans a vaillamment donné la réplique au recordman de victoires à Melbourne. Victime d’une blessure à la cheville dans le premier set qu’il perd 6-1, le 191e joueur a réalisé l’impensable dans la deuxième manche. Il remporte le jeu par 6-7 et devient le 1er joueur du tournoi à piquer un set au Serbe. Lors des deux manches suivantes et en dépit d’une blessure à la jambe, Novak Djokovic  réussit à prendre le dessus en s’imposant par 6-2, 6-0. Score final  6-1, 6-7, 6-2 et 6-0.

 

Cette prestation d’Enzo Couacaud n’a pas laissé insensible le public du Rod Laver Arena. Et à Maurice également, les regards étaient braqués sur le natif de Curepipe qui disputait le match le plus relevé de sa carrière. Sa famille et ses proches ont suivi avec attention ce duel riche en émotion.

 

«C’était incroyable et génial  de le voir affronter l’un des plus grands joueurs de la planète. Nous suivons son parcours depuis toujours, sauf que ce n’est pas souvent qu’on a la chance de le voir passer en direct à la télévision. Mes parents se sont déplacés à Melbourne pour suivre les matches d’Enzo, alors que le reste de la famille a suivi ce match ensemble avec quelques amis. C’était extraordinaire, riche en émotion. On en a eu les larmes aux yeux», avoue Olivier Couacaud, le frère d’Enzo.

 

Cette confrontation avec un joueur du Top 10 mondial était attendue dans le clan mauricien. Il faut dire qu’après avoir croisé le fer avec l’Espagnol Pablo Carreño Busta à Roland-Garros en 2021 puis l’Américain John Isner en 2022 à Wimbledon, il était évident que le jeune homme, de par son classement mondial, finira, un jour, par tomber sur un joueur du Big Four tels les Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Murray ou encore Rodger Federer dans le premier tour d’un tournoi.

 

«Ces quatre-là ont été nos idoles et voir Enzo affronter l’un d’entre eux reste fantastique. C’était un très beau match, bien sûr il faut être réaliste qu’entre Enzo et Novak, il n’y a pas photo, mais malgré tout, et en dépit de sa blessure, Enzo s’est montré très combatif. Il s’est surpassé, moralement et physiquement, et a été, magnifique, pour pouvoir aller chercher ce set », commente Olivier Couacaud.

 

Ce dernier ne cache pas sa fierté pour son frère benjamin. Issu  d’une fratrie de trois frères avec Herbert junior, l’aîné, Olivier, le cadet, Enzo, le benjamin, a toujours baigné dans le tennis depuis l’enfance. Son père Herbert Couacaud était un champion de la discipline et d’athlétisme. Herbert junior s’est, lui aussi, mis à la raquette avant de s’orienter vers la natation où il a brillé.  Olivier à lui aussi été un as de la raquette en faisant parler de lui pendant une dizaine d’années sur le circuit mauricien.

 

Bien évident, le jeune Enzo s’est, également, laissé gagner par cette passion pour le tennis. Cependant, sa carrière n’a pas été de tout repos. Les multiples blessures ont souvent mis le mental du jeune homme à rude épreuve,  mais il n’a jamais lâché et a toujours pu compter sur le soutien de sa famille pour avancer.

 

«Mon frère s’est beaucoup sacrifié pour en arriver là. Ce qu’il a accompli force l’admiration et le respect. Ce n’est pas évident pour un  jeune de 13/14 ans de quitter sa famille et partir seul en France. Nous avons de bons terrains à Maurice, mais nous n’avons pas autant de tournois comme en Europe et nous sommes éloignés du continent. C’est compliqué de se déplacer régulièrement. Enzo a toujours persévéré et il a réussi à toucher ce rêve que caressent beaucoup de Mauriciens », remarque Olivier Couacaud.

 

L’ex-champion de Maurice avance que cet exploit, son jeune frère le mérite amplement et espère que son parcours serve d’exemple aux jeunes en leur montrant qu’ils sont tout aussi capables d’accomplir de grandes choses. «Ce n’est pas juste en tennis, nous l’avons vu en athlétisme, en boxe et en badminton également. A Maurice nous avons des gens qui sont doués et qui  peuvent côtoyer les sommets. Il faut s’entraîner et s’investir à fond pour pouvoir le faire », conclut notre interlocuteur.