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Lauréats 2020-21 : «Ce que je retiens de ces derniers mois pas comme les autres»

Rushaanaaz Sokeechand, Sanjana Hulkhoree, Grégory Marcelin et Asgar Fataymamode font la fierté de leur collège et de leur famille.

À Maurice comme ailleurs, la pandémie a bouleversé l’année scolaire de beaucoup d’étudiants. Entre le fait d'avoir dû prendre part à des examens en plein confinement, pour des épreuves qui ont été dans un premier temps reportés et reprogrammés, et le fait que certains ont dû faire face à des inondations pendant cette période avec des épreuves qui ont été annulés, les examens du Higher School Certificate sont décrits comme inédits. Des lauréats de cette cuvée – la liste officielle a été dévoilée le vendredi 17 septembre – reviennent sur cette étape importante de leur vie...

Entre les jours d'école manqués, le fait de ne pouvoir suivre des leçons particulières en présentiel, le calendrier scolaire réaménagé, l’école à la maison et les cours en ligne, les examens d'habitude en fin d'année reprogrammés en milieu d'année et le fait d'avoir dû prendre part aux épreuves en plein confinement dans une période de stress et d'incertitude, entre autres chamboulements causés par la pandémie de la Covid-19, les mois écoulés n'ont pas été de tout repos pour les étudiants du Higher School Certificate (HSC). Suivant la proclamation de la liste des lauréats de la cuvée 2020-21, le vendredi 17 septembre, les principaux concernés, qui ont avancé, ces derniers mois, au rythme du coronavirus, nous racontent ce qu'il retiennent de cette année scolaire pas comme les autres.

 

Asgar Fataymamode, lauréat du collège Royal de Port-Louis, Science Side, fait ainsi partie de ceux et celles qui raconteront un jour avoir pris part à des examens en plein confinement. L'aîné d'une fratrie de deux enfants (il a une sœur, Raniyah, étudiante en Upper Six) fait aujourd'hui, grâce à ses résultats, honneur à sa mère Nishad, Analyst Programmer à l'Université de Maurice, et à son père Asraff, Educator en Computer Science. Pour lui, le mot pour définir les mois écoulés est : réadaptation. «La pandémie a affecté tout le monde, qu'on soit étudiants ou pas. Au niveau de l'éducation, il y a eu tout un chamboulement, notamment dans le calendrier scolaire. Les examens se déroulent d'habitude au mois de novembre et, dans notre cas, ça a eu lieu au milieu de l'année. Au départ, tous ces changements étaient difficiles. Mais il a fallu s'adapter. J'ai redoublé d'efforts. Et finalement, le travail a porté ses fruits. Mais le HSC, c'est surtout un travail continu depuis la Lower. Je n'ai pas attendu le dernier moment pour me préparer.»

 

Le jeune homme, qui pense se tourner vers des études en Computer Science et qui souhaite aller étudier en Angleterre, est d'avis que ces circonstances ont forgé plus d'un : «Devant la situation, on n'a pas eu d'autres choix que de s'adapter. Il y a eu de la planification et comme il y a eu plusieurs jours hors de l'école et des cours particuliers, j'ai fait beaucoup de personal work et, à mon sens, cela m'a aidé...»

 

Qu'il soit lauréat fait, bien évidemment, le bonheur de tout son entourage. «Je ne peux décrire la grande joie qui nous anime tous. Pour les parents aussi, les chamboulements de ces derniers mois étaient inédits. Il nous a fallu nous assurer que tout se passe bien pour lui, que ce soit au niveau du homeschooling ou pendant les examens qui s'étaient déroulés en plein confinement. Tout le mérite lui revient. Asgar est un independent learner. Il a fait tout ce qu'il fallait pour continuer le travail malgré les circonstances», nous raconte Asraff Fataymamode qui a accueilli cette nouvelle avec soulagement. «La famille a connu deux décès ces derniers temps et cette nouvelle nous apporte à tous beaucoup de joie.»

 

Rushaanaaz Sokeechand, lauréate Art Side du collège Queen Elizabeth, fait aussi la fierté de ses proches. Elle parle des mois écoulés avec une certaine émotion, en se remémorant la période des examens. «Les examens de cette année sont inédits. Tous les étudiants ont dû se préparer psychologiquement pour être prêts à affronter tout ce qui pouvait arriver durant cette période. Mais avec tout ce qui est arrivé, notamment avec le homeschooling, je peux dire que le maître mot pour moi a été le travail. Il ne fallait pas lâcher prise. J'ai eu la chance de pouvoir compter sur mesdames Bucha et Doomun, notre recteur Pissoonauth, messieurs Atchia,  Pather et Unjore, et mesdames Seebaluck et Sahaduth. À n'importe quel moment, à chaque fois que j'avais besoin d'aide, je pouvais les appeler. J'ai pu aussi compter sur mes parents qui ont tout fait pour me soulager du stress pendant la période des examens. J'habite à Vacoas qui était à ce moment-là une zone rouge et c'est ma mère qui m'a véhiculée. C'était difficile mais sa présence m'a rassurée. Heureusement que tout s'est bien passé», confie la jeune femme, avec un sourire dans la voix.

 

C'est sur les États-Unis, en janvier prochain, qu'elle compte mettre le cap pour poursuivre ses études en Data Science. Ses proches – sa mère Farah, prof d'anglais, son père Nazim, prof de maths, et sa grande sœur Roomana qui est aussi aux States – la soutiennent dans toutes ses décisions. Si aujourd'hui, tout semble lui sourire, la jeune étudiante ne cache pas être passée par une période de doute : «J'ai eu un moment difficile au mois de février. Je me sentais à bout parce que je me sentais fatiguée. Mes parents étaient là et j'ai pu faire un break qui m'a reboostée.»

 

C'est autour d'un bon briyani que la petite famille a fêté l'exploit de Rushaanaz. «Je suis  contente, bien sûr, mais je suis surtout très grateful envers le Très-Haut. Il y a eu beaucoup d'obstacles sur ce chemin. Ma fille travaille dur et son travail a payé. C'est sûr que la Covid a ajouté un stress supplémentaire mais je crois qu'il faut qu'on accepte qu'il faut vivre avec. Ma fille a grandi avec tout ce qu'elle a vécu. Je suis enseignante tout comme mon époux et nous sommes témoins de tout le chamboulement que le virus a causé», confie Farah Sookeechand.

 

«Unbelievable»

 

Si Rushaanaz est entourée de sa famille pour bien fêter son accomplissement, c'est loin de chez elle, à Londres, où elle s'est envolée il y a une semaine pour ses études, que Sanjana Hulkhoree, également étudiante au QEC et lauréate côté Économie, a appris la nouvelle. «Eh oui ! C'est de loin, par écran interposé, que j'ai fêté cette excellente nouvelle», nous confie la jeune femme qui se retrouve actuellement en auto-isolement : «Je suis loin mais je ressens tout le bonheur de mon entourage. C'est unbelievable...»

 

Ce qu'elle retient de ces derniers mois ? «Il y a eu des réaménagements et heureusement qu'il y a eu les cours en ligne pour garder le contact avec nos profs. C'est vrai aussi qu'il y a eu des doutes lorsqu'on a su que les examens allaient se dérouler pendant le confinement mais j'ai trouvé que tout était structuré...» Pour le reste des changements, Sanjana, originaire d'Ébène, estime que personne n'avait le choix et qu'il a fallu tout simplement s'adapter. «La Covid a forcé tout le monde à se réinventer... Et il a fallu nous accrocher...» Si ça lui a fait chaud au cœur de voir ses amies du QEC fêter les lauréates du collège sur un live, elle est aussi très émue de combler ses proches.

 

C'est aussi le cas de Tanyah Pyndiah, également lauréate au QEC côté Science. C'est «entièrement à son papa» que la jeune femme dédie sa réussite : «Cela fait une semaine que Tanyah a perdu son papa et forcément, elle lui dédie cet accomplissement. Bien évidemment, nous accueillons cette nouvelle avec une grande joie. Ce chamboulement sur le plan scolaire a été dur pour tout le monde, pour tous les étudiants qui se préparaient pour les examens en octobre dernier. Il a fallu s'adapter. Toutes les filles au QEC avaient leur chance d'être lauréates. C'est tombé sur Tanyah et nous sommes très contents», nous confie Nita Pyndiah, sa maman.

 

D'un lauréat à un autre, le soulagement est palpable. «Personne n'aurait pu prévoir qu'une pandémie allait chambouler autant de choses dans le monde. La conséquence, c'est que beaucoup d'étudiants, comme moi, ont dû prendre part à des examens dans des circonstances inédites. Pour arriver au bout de tout cela, il a fallu trouver une solution pour continuer et avancer. On s'est adaptés et le travail s'est fait. Les profs, même s'ils étaient limités, ont pu nous aider mais la situation demandait aussi de l'investissement personnel. Et je prends la proclamation des résultats comme une récompense du travail fourni», témoigne, pour sa part, Grégory Marcelin, un habitant de Flacq, lauréat du collège Royal de Port-Louis, Science Side. Entouré de sa famille – son père Tony qui travaille à la Mauritius Revenue Authority, sa mère Christèle, policière, et son grand frère Vincent –, il a fêté, autour d'un dîner, sa belle consécration...

 

Les collèges qui brillent avec des lauréats

 

Queen Elizabeth College : 13
Royal College Curepipe : 12
Royal College Port Louis : 4
DR Maurice Curé SSS : 3
Mahatma Gandhi Institute Moka : 4
Droopnath Ramphul SSS : 1
GMD Atchia State College : 1
Sookdeo Bissoondoyal State College : 1
Collège du Saint Esprit : 1
Gaëtan Raynal State College : 1
Rodrigues College : 4