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Décès d'Éric Guimbeau : hommage à un gentleman en politique

L’ancien député est décédé suite à un accident de la route.

Sa générosité, son envie d’œuvrer pour le pays, son souhait de revenir dans l’arène… Autant d’images et d’émotions à retenir de l’ancien député du n°17 dont le départ a provoqué choc et tristesse. 

Il changeait des vies. À sa façon, avec ses idées, ses initiatives. Ses envies aussi. L’annonce du décès d’Éric Guimbeau, survenu le 5 mars, a provoqué un déferlement d’hommages et de témoignages. L’ancien député de Curepipe-Midlands (circonscription n°17) était en ICU après avoir été victime d’un accident de la route à Union Ducray. Ses funérailles ont eu lieu ce samedi 9 mars (voir ci-contre). Suite à ce décès soudain et tragique, la classe politique dans son ensemble a tenu à rendre un hommage appuyé au leader du Mouvement Mauricien Social Démocrate (MMSD) dans un mélange d’émotions, d’admiration et de regrets. Un gentleman au Parlement et ailleurs. Élégant, courtois, généreux. C’est en ces termes que ceux.celles engagé.es en politique se souviennent de lui.

 

Parcours et envies atypiques. Malgré la réussite dans le monde des affaires, le souhait, le besoin même de s’engager pour ce pays qu’il aimait tant ont animé Éric Guimbeau depuis toujours, se rappellent ceux.celles qui le côtoyaient de près ou de loin. Avant la politique, il œuvrait dans le social, tendait la main aux plus démunis. Et si ces dernières années, il s’était consacré à sa famille et à ses affaires, l’envie de reprendre une vie active sur la scène politique titillait le PDG du groupe Saint-Aubin. C’est ce qu’explique Bruneau Laurette qui confie avoir été en communication avec celui qu’il qualifie comme «enn bon kamarad, enn konfidan, enn dimounn sinser. Nous nous sommes côtoyés souvent ces deux dernières années. Il répondait toujours présent pour aider tout le monde».

 

Lors de leur dernier échange, Éric Guimbeau lui a parlé de son envie de refaire de la politique, relate le politicien de One Moris : «Il m’a confié qu’il souhaitait prendre sa retraite de la compagnie familiale pour se consacrer à la politique. Il m’a demandé que nous travaillions ensemble et de le rejoindre comme son colistier à Curepipe.» Un retour qu’Éric Guimbeau avait évoqué auprès de plusieurs personnes. Un retour attendu par beaucoup, surtout ses mandants de Curepipe-Midlands qui ont dit leur chagrin, cette semaine. Ils.elles étaient nombreux.ses à lui rendre un dernier hommage au domicile de sa mère à Forest-Side.

 

«Une grande perte»

 

Des personnalités politiques avaient aussi fait le déplacement, dont lady Sarojini Jugnauth, qui s’est rappelée d’Éric Guimbeau en ces termes : «Il était un gentleman, toujours à l’écoute, toujours prêt à aider ; c’est une grande perte pour le pays.» Le Premier ministre Pravind Jugnauth s’est également déplacé. Il s’est remémoré une récente rencontre avec l’ancien député : «Nous avons abordé de nombreux sujets. Mo bien sagrin. Il est parti trop tôt. Nous avons perdu un homme de convictions.» Eddy Boissézon, vice-président de la République, aussi présent, s’est souvenu de leur longue amitié qui remonte aux premiers pas d’Éric Guimbeau dans la politique active, alors qu’il était candidat pour les élections municipales : «C’était quelqu’un de très généreux. Il pensait aux autres avant lui-même.» Kenny Dhunoo, député MSM au n°17, a parlé de l’influence qu’a eu le politicien sur sa vie : «Je le connais depuis que je suis enfant, il a été là quand mon père a perdu son emploi. Il nous a toujours aidés. Je peux dire qu’il a eu une contribution dans ma vie.»

 

Les leaders de l’alliance PTr-MMM-PMSD ont également tenu à faire part de leur tristesse suite à ce départ. Paul Bérenger s’est dit «bien triste», Xavier-Luc Duval a évoqué sa «profonde tristesse» et Navin Ramgoolam a dit qu'il priait «pou Éric Guimbeau so atma».

 

Social, politique et famille

 

D’abord, c'est avec le PTr qu'il est candidat aux législatives pour la première fois en 1996 ; mais il ne sera pas élu. Une première pour celui qui s’était seulement essayé aux municipales au début des années 90. Ensuite, c'est au sein du MMM qu'il est candidat lors des législatives de 2000 (sous la bannière de l’alliance MSM-MMM). Éric Guimbeau est alors élu en tête de liste au n°17 avec environ 60% des voix. Il rejoint ensuite le PMSD. Puis, les tensions (la réunification de la famille des Joes, tout particulièrement) lui donnent des envies de liberté ; en 2009, il crée le MMSD. En tout, il cumulera trois mandats au Parlement de 2000 à 2014. Il s’essaie, sans alliance, aux élections générales de 2014 et de 2019 mais ne rencontre pas le même succès.
Il s’efface, un peu, revenant vers ses premiers amours : le social, ses réalisations à travers la Fondation Éric Guimbeau et les tournois de foot VESCO. C’est d’ailleurs son engagement auprès des Curepipiens qui fait que les politiques lui font les yeux doux à la fin des années 90. Au-delà de sa carrière politique, Éric Guimbeau est un businessman qui, avec son équipe, réussit la diversification de la compagnie familiale : Route du thé et de la vanille, Rhumerie, entre autres initiatives.

Il est aussi, et avant tout, un père de famille. Et c’est à l’express que son aîné, Charles Guimbeau, partagera le témoignage suivant : «Mon papa était un papa très aimant avec beaucoup de qualités. Il a toujours fait énormément pour toute la famille. Il était le pilier de la famille et je ne peux que dire que je suis fier de mon papa pour tout ce qu'il a fait. Il aimait la vie et a toujours été là pour nous. On va essayer de garder le meilleur de lui.»

 

En attendant les conclusions de l’enquête

 

C’est le 3 mars que l’accident s’est produit. Éric Guimbeau conduisait sa Harley Davidson en compagnie d’un groupe d’amis bikers à Union Ducray, lorsqu’il aurait dû freiner à cause d’un véhicule qui se serait arrêté brusquement. Il serait tombé et une autre voiture l’aurait heurté. Transporté aux soins intensifs de l’hôpital de Rose-Belle, il est mort deux jours plus tard d’une hémorragie intracrânienne. La police a initié une enquête sur les circonstances de l’accident ; le conducteur d’un 4x4 a été interrogé. Il a nié toute implication dans l’accident. Des analyses sur le véhicule et sur le casque du politicien sont en cours.

 

Personnalités motos et émotion pour ses funérailles

 

Curepipe était en effervescence avec le son des motocyclettes et des klaxons qui résonnait. C'était dans le cadre des funérailles d’Éric Guimbeau qui se sont tenues ce samedi 9 mars. Le convoi mortuaire a quitté la résidence de l’homme d'affaires et politique à Forest-Side, pour se rendre à l’église Sainte-Thérèse à Curepipe, et de là, au cimetière de Petit Bel-Air, à Mahébourg. Des funérailles qui se sont faites dans une ambiance vrombissante, avec tout un cortège précédé de l’équipe du Club Harley Davidson, dont il faisait partie, avant et après les funérailles à l’église.

 

Et dans celle-ci, bondée, l'émotion était à son comble. Il y a eu des témoignages bouleversants, notamment des enfants d’Eric Guimbeau, en présence des proches et de nombreuses personnalités politiques : le Premier ministre Pravind Jugnauth, le président de la République, Pradeep Roopun, des membres du PTr dont Navin Ramgoolam et Patrick Assirvaden, et plusieurs autres. Les employés du groupe Saint-Aubin, dont il était le PDG, étaient aussi présents ainsi que de simples citoyens, tous venus lui rendre un dernier hommage.

 

Yvonne Stephen et Stephane Chinnapen