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Jean-Claude Sauzier : Adieu l’idole

L'équipe du Dodo Club de 1967 : Debout : Percy Bathfield, Paul de Sornay, Jean-Pierre Tostée, Jean Halbwachs (entraîneur), Benoit E. Noël, Robert Vallet, Georges Merle - Accroupi : Robert de Maroussem, René Pilot, Jean-Claude Sauzier (Nano), Raoul Maurel, Gaëtan Dupont.

Le sport mauricien a perdu un de ses plus beaux fleurons. Nano, pour les intimes, Jean-Claude Sauzier a goûté à presque toutes les disciplines tout en semant le succès sur son passage. Ceux qui l’ont admiré s’en souviennent. 

Un grand monsieur du sport mauricien s’en est allé. Jean-Claude Sauzier, plus connu sous le sobriquet de Nano, est décédé durant la semaine à l’âge de 79 ans. A lui seul, il incarnait la réussite sportive dans les années 50 à 70 et était admiré par la jeunesse de l’époque. Du football au basket-ball en passant par le rugby ou encore le tennis voire l’athlétisme, le “Sportif mauricien” du XXe siècle faisait figure d’un Iron Man tant par sa polyvalence et sa réussite dans les diverses disciplines qu’il pratiquait.

 

Le nom de Nano Sauzier est demeuré sur les lèvres de nombreuses personnes, notamment grâce à sa prestation comme gardien de but de football. Mais ce serait injuste de ne pas reconnaître ses qualités qu’il a démontrées dans d’autres disciplines. Ses prouesses suscitaient l’admiration et l’émerveillement, comme nous le dit Raoul Maurel, ingénieur à la United Basalt Products (UBP). Ce dernier nous confie que Jean- Claude Sauzier était considéré comme une idole par les amateurs de sports à l’époque. 

 

Notre interlocuteur était devenu un footballeur international, qui a fait partie de la fameuse épopée de la sélection mauricienne à la Coupe d’Afrique des Nations de 1974. Son charisme et son esprit de fair-play sont deux qualités qui devaient charmer le jeune Raoul Maurel, qui faisait ses premiers pas dans le sport au Dodo Club.

 

«Il était de 15 ans mon aîné. Adolescent, je pratiquais l’athlétisme, le football, le volley et le basket et Nano était pour moi une référence, mon idole et une motivation dans mes ambitions sportives. Son charisme, sa prestance et ses exploits rendaient admiratifs tous ceux qui le côtoyaient, jeunes comme moins jeunes.  Même ses adversaires ne pouvaient qu’avoir de l’admiration pour ce gentleman», indique notre interlocuteur.

 

Ce dernier n’oubliera jamais son premier match officiel, sous les couleurs du Dodo Club, en décembre 1967, pour affronter les Hindu Cadets dans le Tanzania Shield. Ce jour-là, il avait un coéquipier dans les buts nommé Jean Claude Sauzier (voir photo plus loin) et cela se solda par une victoire de 2-1. L’équipe était entraînée par le défunt Jean Halbwachs

 

«C’était un vrai compétiteur. On se sentait en sécurité en sa présence. C’était quelqu’un de toujours jovial et qui était ami avec tout le monde. Il était toujours disposé à distiller des conseils. Merci Nano pour tout ce que tu as accompli pour notre club et pour notre pays », ajoute Raoul Maurel, aujourd’hui âgé de 65 ans.

 

Jean-Marc Chevreau était le gardien de but de la sélection nationale, celle-là même qui a écrit l’histoire en atteignant les huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations au Caire en 1974. «Mon idole». Un terme qui revient sans cesse chez ce haut responsable du groupe Swan

 

«Je me rappelle que je l’ai connu lorsque j’ai commencé à pratiquer le sport au Dodo Club. J’avais 17 ans et lui était au summum de sa carrière comme gardien de but. C’était quelqu’un toujours amical. Il n’hésitait pas à nous prodiguer des conseils et partager ses expériences. Je retiendrais toujours ceux axés sur la persévérance», se remémore notre interlocuteur.

 

«C’était un athlète complet qui excellait dans tout ce qu’il entreprenait sur un terrain de sport. Lorsque je me rendais au stade George V j’étais en admiration devant Nano. On avait les yeux braqués sur lui dès qu’il pénétrait sur la pelouse pour aller s’échauffer. A l’époque, les maillots des gardiens de but étaient en jaune et cela se distingue sur le joli gazon vert», relate-t-il. Quelques années après, c’était lui qui prenait la relève dans les buts à la place de son idole.

 

Raoul Maurel et Jean-Marc Chevreau sont deux fans qui n’oublieront jamais les moments partagés avec ce grand monsieur du sport mauricien. Merci Jean-Claude Sauzier. Nano ne sera pas oublié.