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MMM : Le malaise «imaginaire»

Les décisions de Paul Bérenger ne feraient pas toujours l’unanimité…

Dans les couloirs du MMM, les questions sont nombreuses. Que fait Paul Bérenger ? Où va-t-il ? Que veut-il ? Néanmoins, officiellement, le parti refuse de reconnaître que les zigzags de son leader déstabilisent certains militants.

Un petit jeu, ça vous dit ? Mais il faut connaître les règles avant de se lancer. On vous les rappelle : ça va vite, il n’y en a que deux. Règle  nº 1 : ne jamais oublier que le «leader incontesté» des Mauves, c’est Paul Bérenger. Un petit rappel signé Rajesh Bhagwan, secrétaire général du MMM  : «Il est l’âme du MMM.» Règle nº2 : ne jamais oublier la première règle. Pourtant, ces derniers temps, il est difficile de ne pas sentir que le game n’amuse plus certains militants. Entre la cassure d’avec le MSM, l’adieu au Remake 2000 et le rapprochement avorté mais toujours possiblement on avec le Labour Party sur fond de discussions autour de la réforme électorale et de la deuxième république, certains militants ont du mal à suivre les entrechats de Paul Bérenger…

D’ailleurs, cette semaine, on a appris qu’il durcissait le ton envers Navin Ramgoolam avant de donner un coup de dégel à son ressentiment ! Les propos du chef du gouvernement (concernant les béquilles qui ne seraient pas nécessaires et un gâteau à manger tout seul, comme un grand ou un gourmand) l’auraient touché… en plein cœur. Mais très vite, on devait comprendre que le coup au myocarde n’était pas si grave que ça (voir hors-texte). Tout comme le malaise que ressentent certains membres du MMM en ce moment. Si on se réfère aux propos de Rajesh Bhagwan, bien sûr.

Il suffit d’évoquer les rumeurs de malaise au sein de la famille mauve pour que l’homme s’emporte. Mauve de colère. Le tonitruant Rajesh Bhagwan hurle, plus qu’il ne dit, son avis sur le sujet : «Mentiiii.» Comme à son habitude. «Nous ne prenons pas en considération ceux qui parlent et qui restent dans l’ombre. On ne se fie pas à des rumeurs. Nous avons des instances pour les discussions. Le MMM est un parti démocratique.» Pour le secrétaire général du parti du cœur, tout va bien : «Il n’y a aucun problème.» Le malaise serait imaginaire – un peu comme le célèbre malade !

À l’aise

Oubliés les remous et la manifestation (au MMM, on a toujours dit que ces manifestants-là n’étaient pas de «vrais militants») au moment du rapprochement avec le PTr. Depuis que le soleil n’est plus en ligne de mire, le cœur bat sans problème. Dave Kissoondoyal, membre du MMM, ne dit pas le contraire : «Je me sens à l’aise. Pas de souci. Le plus important, c’est que nous allons bientôt réaliser un projet qui nous tient à cœur depuis 30 ans. C’est le vœu de l’électorat et du MMM.»

Le discours est bien rodé. Il faut faire bloc. Suivre le chef et tenter de comprendre ses signaux de fumée. Ugh ! «Paul Bérenger nous a demandé de lui faire confiance. Et c’est ce qu’on va faire», confie un membre du parti. Ouvertement, il ne dira jamais qu’il doute du bien fondé des récentes actions de son leader.

Au MMM, même si on peut discuter de tout, ce n’est jamais une bonne chose de s’attaquer à Paul Bérenger et ses décisions : «C’est un grand homme. Mais je dois avouer que là, je ne vois pas où on va. Je ne ressens pas de malaise. Le MMM est toujours un grand parti. Mais je me pose des questions.» Des questions, de nombreux Mauves en ont, en ce moment.

Pour l’instant, les chemins – de traverse ? – qu’emprunte Paul Bérenger ne sont pas au goût de tous. Surtout que, pour avancer, certains ont besoin d’avoir une ligne à suivre : pas des zigzags qui donnent le tournis. Pour l’heure, nombreux sont ceux qui sont dans le flou. «Nous oeuvrons pour le bien du pays. Nous travaillons dur. Nous avons des idées. Il n’y a aucune raison pour nous de faire le jeu de Ramgoolam», explique un député mauve. Pour lui, le MMM devrait se préparer pour les élections, se préparer, surtout, à les remporter : «Il faut que nous y allions seuls. La population est prête pour le changement.»

Si une alliance avec le PTr leur assurerait, normalement, une victoire, le nombre de tickets qu’obtiendra le MMM ne devrait pas satisfaire les demandes. Nombreux sont ceux qui se retrouveraient sur la touche : «Déjà que le partage avec le MSM posait problème. Il suffit d’imaginer ce qui va se passer maintenant.» L’avenir du MMM n’est pas placé, pour l’instant, sous le signe de la sérénité, estime un autre militant : «On s’accroche. Mais il y a certaines actions de Paul Bérenger qui font tiquer. Je pense que nous méritons mieux que de quémander une alliance. Nous savons très bien comment ça se passe avec le PTr.»

Si Paul Bérenger insiste et dit qu’il n’y a aucune discussion autour d’une alliance avec Navin Ramgoolam, les politiciens sont les premiers à savoir que tout est possible en politique. C’est comme un jeu. Mais là, il n’y a pas vraiment de règles…

 


Navin Ramgoolam, ses béquilles et son gâteau

Les propos du chef du gouvernement ont provoqué un mini séisme sur la planète politique, cette semaine. Lors d’une sortie officielle, Navin Ramgoolam a déclaré : «Je ne vous ai pas dit la dernière fois que je n’aime pas les béquilles ?» et a lancé un appel à la population : «Donnez-moi le gâteau en entier et je le mangerai tout seul.» Des propos qui ont fait bondir Paul Bérenger, dans un premier temps. Avant qu’il ne revienne sur sa position : «Quand Ramgoolam parle de béquilles, c’est d’un côté le MSM et de l’autre le PMSD qui sont visés.»