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Mario Bahadoor et Nageshwar Heetun battus à mort

L’un, âgé de 54 ans et habitant Cité Argy, a succombé à ses blessures après qu’un groupe de personnes s’en est pris à lui. L’autre, âgé de 51 ans et habitant Clémencia, a rendu l’âme après avoir été passé à tabac par des habitants de la localité. Entre tristesse et incompréhension, leurs proches témoignent.

Marceline Bahadoor : «Notre famille réclame justice»

 

La tristesse a vite laissé place à la colère. Chez les Bahadoor, à Cité Argy, l’on peine à croire que Mario, 54 ans, n’est plus de ce monde. Ce dernier a succombé à de graves blessures à la tête après avoir été tabassé par un groupe de personnes. Les faits se seraient produits le samedi 27 septembre vers 18 heures, à Sept Croisées, Trou d’Eau Douce. Dorine, sa sœur, revient sur ce jour fatidique.

 

Selon elle, Mario Bahadoor serait rentré chez lui en taxi vers 19 heures. Mais ce n’est qu’une heure plus tard que son état de santé se serait détérioré. «Il avait perdu connaissance et vomissait du sang. Il y en avait également qui dégoulinait de son nez. Il avait aussi fait ses besoins dans ses vêtements alors qu’il était au lit. Nous l’avons d’abord transporté à l’hôpital de Flacq d’où il a été transféré à celui de Port-Louis pour un scan. Il a, par la suite, subi une délicate intervention chirurgicale à l’hôpital de Pamplemousses. Son état était critique ; il était dans le coma. Le médecin nous avait dit qu’il avait des caillots de sang un peu partout dans la tête, ainsi que plusieurs fractures aux bras», raconte Dorine.

 

Marceline et ses proches peinent à croire que la victime ne soit plus de ce monde.

 

Hélas, malgré les soins prodigués par le personnel soignant, dit-elle, Mario Bahadoor, qui travaillait comme colporteur de plage depuis 30 ans, a succombé à ses blessures après quatre jours d’hospitalisation, soit le mercredi 1er octobre vers 15 heures. Selon le rapport d’autopsie, il a rendu l’âme suite à des craniocerebral injuries.

 

Depuis, c’est la consternation chez les Bahadoor, mais aussi dans toute la région de Cité Argy. Marceline, l’épouse de la victime, est une femme effondrée. Le jour du drame, dit-elle, son mari lui aurait confié avoir eu des soucis avec des habitants de Trou d’Eau Douce. «Il m’a simplement dit, ce soir-là, qu’il avait eu des problèmes avec les membres d’une famille de Trou d’Eau Douce avec qui il avait déjà eu des ennuis dans le passé pour une histoire d’argent. Nous sommes toujours sous le choc. On voudrait savoir pourquoi personne n’est intervenu pour lui porter secours lors de son agression alors qu’il y a une boutique et un terrain de foot à proximité. Personne n’est parfait, mais Mario ne méritait pas de mourir de cette façon. Notre famille réclame justice», lâche Marceline, qui se retrouve désormais seule à subvenir aux besoins de son fils Joshua, âgé de 16 ans et étudiant dans le domaine de l’hôtellerie.

 

C’est un chauffeur de taxi qui a porté plainte à la police au sujet de cette agression. Il aurait, selon Marceline, assisté à toute la scène le jour du drame. D’aucuns tendent à se demander pourquoi des personnes s’en sont prises à Mario Bahadoor, ce dernier étant connu, dans sa localité, comme quelqu’un de très généreux, serviable et investi dans le social. Pendant plusieurs années, il a occupé la présidence du centre communautaire de son village. Il est également venu en aide à des familles de sa localité afin que ces derniers bénéficient d’un lopin de terre.

 

Cependant, cet homme dévoué cachait bien des soucis, d’ordre financier notamment. En effet, Mario Bahadoor aurait été passé à tabac à cause d’une histoire d’argent. Il avait d’ailleurs été arrêté l’année dernière après qu’un habitant de Sept Croisées l’a accusé d’arnaque. Le montant escroqué : Rs 42 000. Mario Bahadoor avait alors passé 15 jours derrière les barreaux, avant d’être libéré contre une caution de Rs 16 000.

 

Selon nos recoupements, cet habitant de Sept Croisées aurait remis de l’argent à Mario Bahadoor, qui se faisait alors passer pour un agent recruteur, afin que ce dernier lui obtienne un permis de travail sur un bateau de croisière. Le jeune homme aurait, par la suite, embarqué sur un paquebot, mais aurait été déporté la semaine dernière pour travail au noir, soit trois jours avant l’agression de Mario Bahadoor. C’est en prenant une bière dans une boutique de la région qu’il serait tombé sur ce dernier et les deux hommes en seraient venus aux mains. D’autres proches du jeune homme, dont son père, lui auraient prêté main-forte. À l’heure où nous mettions sous presse, père et fils étaient toujours recherchés. Il est prévu qu’ils se constituent prisonniers en présence de leur avocat ce lundi. La MCIT se charge de l’enquête.

 

En attendant, Mario Bahadoor laisse derrière lui une famille éplorée et dans le doute quant aux circonstances exactes de sa mort.

 

Par Jean Marie Gangaram

 


 

Les proches de Nageshwar Heetun : «Ils l’ont battu avec un gourdin et une barre de fer»

 

Le pardon. Ils ne pensent pas pouvoir l’accorder un jour à ceux qui ont ôté la vie à Nageshwar Heetun. Encore moins oublier les actes de barbarie qui lui ont été infligés. En effet, cet habitant de Clémencia, âgé de 51 ans, a été sauvagement battu par trois habitants de la localité, le 14 septembre. Ce sont des passants qui l’ont découvert gisant dans une mare de sang et qui ont alerté sa famille. Transporté d’urgence à l’hôpital Jeetoo, il y a été admis pendant près de deux semaines avant de succomber à ses nombreuses blessures le 27 septembre. Selon le rapport d’autopsie, il est décédé des suites d’un traumatic intracranial haemorrhage.

 

Une proche de la victime, qui a décidé de témoigner sous le couvert de l’anonymat en raison de menaces dont sa famille ferait l’objet, revient sur les événements du 14 septembre. Selon elle, le soir du drame, Nageshwar Heetun «s’était rendu à la première communion du fils de son meilleur ami. Vers 22 heures, il avait décidé de rentrer, même si son ami lui avait proposé de le raccompagner un peu plus tard, car il avait bu. C’est sur le chemin du retour qu’il a été battu par ses ravisseurs qui l’ont laissé agoniser sur l’asphalte, avant de prendre la fuite».

 

Vega Poonen est celui qui a dénoncé ses deux présumés complices.

 

Dans le sillage de cette affaire, trois habitants de la localité ont été appréhendés par la police : Vega Poonen, 22 ans, Nundlall Kumar Munjandhsingh, 35 ans, et Dharmendra Aujayeb, 42 ans. Dans une déclaration à la police, Vega Poonen, qui a participé à une reconstitution des faits le jeudi 2 octobre à Clémencia, a fait ressortir que Nundlall Kumar, planteur de profession, aurait fait appel à lui afin de «donner une bonne correction à la victime». Selon ses dires, ce dernier soupçonnait Nageshwar Heetun d’avoir volé des légumes dans sa plantation. «Mo ti koumans bat Nageshwar. Apre enn ti mama, Nundlall ousi ti vini ek so kamarad Dharmendra ek nou tou le trwa ti bat li», a déclaré Vega Poonen. Cependant, ses deux présumés complices nient en bloc ces accusations et affirment haut et fort qu’ils étaient tous deux chez eux au moment de l’agression.

 

Les proches de Nageshwar Heetun, eux, sont inconsolables. Ils ne peuvent oublier la violence avec laquelle ce dernier a été tabassé. «Ils l’ont battu avec un gourdin et une barre de fer. C’est horrible. Ils n’ont eu aucune pitié. Ils disent qu’ils l’ont frappé pour une histoire de vol de légumes. Or, selon certains, ce serait à cause d’une histoire de gandia. Pour notre part, nous savons que notre frère n’est pas un voleur», soutient un autre membre de la famille Heetun.

 

Séparé de sa femme depuis plusieurs années, Nageshwar Heetun gagnait sa vie en faisant des travaux de maçonnerie et cumulait de petits boulots afin d’arrondir ses fins de mois. «Justice doit être rendue. C’est tout ce que l’on souhaite», avancent ses proches. Cela, alors que les proches de Vega Poonen, croient, eux, dur comme fer en l’innocence de ce dernier qu’ils décrivent comme quelqu’un de très sensible. «Il ne ferait pas de mal à une mouche. On se demande s’il n’a pas été forcé à avouer un crime qu’il n’a pas commis», s’interroge son cousin, Jayen Poonen.

 

La police a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.

 

Par Laura Samoisy

 


 

Daniel Jouan, 55 ans, décède après plus d’un mois aux soins intensifs : Entre douleur et interrogations

 

Il a connu une triste fin. Daniel Jouan, 55 ans, a rendu l’âme le vendredi 3 octobre, aux alentours de 18h15. Cet habitant de Glen Park était admis aux soins intensifs de l’hôpital Victoria, Candos, depuis le 22 août. Ce jour-là, Daniel Jouan avait été retrouvé gisant dans une mare de sang sur la route principale de La Marie, à Vacoas. Un morceau de métal galvanisé se trouvait également sur les lieux. «Ce fut un choc quand les policiers m’ont appris la terrible nouvelle», relate Jocelyne Jouan, la sœur de la victime.

 

Daniel Jouan, qui souffrait d’épilepsie, avait été transporté d’urgence à l’hôpital Victoria, où il avait été placé sous respiration artificielle. Sa famille a gardé espoir qu’il allait se remettre jusqu’au cou. Hélas, il est mort sur son lit d’hôpital des suites de multiples blessures au cerveau, indique le rapport d’autopsie. Depuis, Jocelyne et les siens sont effondrés. Ils ont encore du mal à croire que celui qu’il chérissait tant s’en est allé dans des circonstances aussi tragiques. «Les allers-retours à l’hôpital ont été très durs. Cette tragédie restera à jamais gravée dans ma mémoire», dit-elle.

 

À sa tristesse s’ajoutent nombre d’interrogations quant aux circonstances dans lesquelles son frère est décédé. Chez les Jouan, tous sont d’avis qu’il est décédé suite à une agression. «On laisse la police mener son enquête afin de déterminer les véritables causes de sa mort», lâche Jocelyne, dans l’espoir que la lumière sera faite sur cette affaire.

 

Daniel Jouan était le benjamin d’une fratrie de cinq enfants. Il passait ses journées à s’adonner à sa plus grande passion : la cordonnerie. «Il n’a jamais eu de problème avec qui que ce soit dans la localité», affirme Jocelyne. Dans l’entourage de la victime, l’on soutient également qu’elle était serviable et remplie de joie de vivre. «Il aimait rendre service à tous ceux qui en avait besoin», confie une de ses voisines.

 

Par Sabine Azémia