• Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion
  • Plusieurs noyades et disparitions en mer : des familles entre chagrin et espoir
  • Mobilisation du 1er Mai : la dernière ligne droite avant le grand rendez-vous
  • Le PMSD secoué : démissions, rumeurs et confusion…

Elise, 26 ans, violée et torturée non loin de la gare Victoria

C’est dans le couloir de ce bâtiment qu’Elise a été retrouvée, gisant dans une mare de sang.

Il aurait décrit avec froideur et précision, sans manifester le moindre signe de regret, le viol qu’il a commis sur une femme de 26 ans. Cette dernière, qu’on appellera Elise, a dû subir une lourde intervention chirurgicale après son agression, en raison de nombreuses déchirures internes. Sofia, sa mère, partagée entre colère et tristesse, ne comprend pas le geste barbare de l’agresseur de son unique enfant. Pour elle, celui-ci mérite le pire sort.

Pour comprendre la douleur de Sofia, il faut avoir plongé son regard dans le sien. Y avoir vu ses larmes de désespoir. Avoir entendu sa voix brisée par l’émotion, avoir ressenti toute la colère qui la submerge et tout le dégoût qu’elle éprouve envers celui qui a volé l’innocence de son enfant et qui lui a fait subir les pires sévices.

«Je ne pourrai jamais lui pardonner l’atrocité qu’il a fait subir à mon enfant. Même le fait d’être une fervente croyante ne me fera pas changer d’avis. Ce sadique doit aller en enfer», lâche-t-elle dans un sanglot qui fendrait même les cœurs les plus endurcis. C’est une mère anéantie de douleur depuis que sa fille Elise, âgée de 26 ans, a été sauvagement violée dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 juillet, dans un pensionnat situé à la gare Victoria, Port-Louis. Le présumé agresseur est un dénommé Binesh Beeharry, âgé de 47 ans. Ce dernier est serveur dans un restaurant de la capitale, dont le bâtiment abrite aussi un pensionnat au premier étage.

C’est dans cet endroit lugubre et malfamé que l’agression barbare a eu lieu. Par la suite, Binesh Beeharry a été arrêté par la police et a confessé son crime, sans manifester le moindre signe de regret (voir hors-texte), tout en donnant des détails scabreux de la violence sexuelle qu’il a fait subir à la victime. Pour expliquer son geste, il a laissé entendre qu’il était dans un état second car il avait «consommé de l’alcool» avant d’agresser la jeune femme.

État très critique

Lorsque Elise est découverte dans le couloir de ce pensionnat aux petites heures du matin, le mercredi 2 juillet, elle agonise dans une mare de sang. Son pouls est faible et sa respiration difficile. Dans un état très critique, elle s’accroche de toutes les forces qui lui restent et résiste à la mort. Les policiers mandés sur place, pourtant habitués aux scènes les plus horribles, sont bouleversés par l’extrême violence de l’agression.

La jeune femme est transportée d’urgence à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, où les médecins sont stupéfaits en constatant la gravité de l’état d’Elise qui est aussitôt emmenée en salle d’opération. «Elle a subi une lourde intervention chirurgicale qui a duré des heures», confie sa mère Sofia, sous le choc de ce terrible drame. Selon une source à l’hôpital, cette agression pourrait avoir des conséquences terribles à l’avenir : «Elle risque même de ne jamais avoir d’enfant tant elle a été déchirée de l’intérieur.» Mais comment Elise, une jeune femme sans histoire, s’est-elle retrouvée à la gare Victoria et plus précisément dans ce pensionnat, connu pour être fréquenté par des prostituées ? Ses parents n’arrivent pas à l’expliquer. Il est aux alentours de 16h30, mardi, lorsque

Elise quitte le domicile de ses parents, situé dans un village de l’ouest de l’île, suite à une dispute avec sa mère. «Elle souffre de crises d’épilepsie depuis l’âge de 2 ans. Lorsqu’on a découvert sa maladie, son père et moi avons décidé de ne pas avoir d’autres enfants pour mieux nous occuper d’elle. À cause de sa maladie, elle est sujette à des crises de nerf par moment. Elle s’énerve pour un rien. Et mardi, elle s’est disputée avec moi pour une raison banale dont je ne me souviens plus. Elle est partie sur un coup de tête. Elle a l’habitude de partir, d’aller chez des voisins et de rentrer plus tard, lorsqu’elle s’est calmée», raconte Sofia. Mais ce jour-là, la jeune femme n’est toujours pas rentrée au bout de deux heures et l’inquiétude commence à gagner ses proches.

«On l’a cherchée chez des voisins. En vain. On se disait qu’elle ne pouvait pas être bien loin car elle n’avait pas d’argent sur elle, encore moins le bus pass qui lui permet de voyager gratuitement. D’ailleurs, elle n’a pas l’habitude de prendre l’autobus seule pour aller quelque part. Je l’accompagne toujours. Au final, ne la voyant pas rentrer, nous avons signalé sa disparition au poste de police de La Tour Koenig», explique Sofia, d’une voix tremblante. Cette nuit-là, poursuit-elle, rongée par l’angoisse, elle a passé son temps à attendre, espérant que sa fille frapperait à la porte. Mais cette dernière n’est jamais venue. Le lendemain matin, elle apprendra qu’Elise a été retrouvée dans un sale état. «J’ai eu le choc de ma vie lorsque j’ai su ce qui lui était arrivé. Elle n’avait encore connu aucun homme dans sa vie», pleure-t-elle, sans pouvoir s’arrêter.

Aux policiers qui l’ont interrogé après cette terrible découverte, l’agresseur présumé, Binesh Beeharry, a expliqué qu’il a aperçu Elise à la gare Victoria, aux petites heures du matin, mercredi, alors qu’il était sur le point de fermer le rideau de fer du pensionnat. Perdue au milieu de la nuit, Elise lui aurait demandé de quoi manger. Il l’aurait alors invitée à entrer dans le bâtiment.

Mais une fois à l’intérieur, Elise s’est retrouvée prise au piège. Elle n’avait aucun moyen de s’échapper quand Binesh Beeharry lui a sauté dessus pour la violer. Le sang coulant le long de sa jambe n’a pas arrêté son bourreau. Au contraire. L’homme a continué sa sale besogne de plus belle. L’effroyable calvaire d’Elise a duré encore de longues minutes avant que son bourreau, qui lui a fait subir des sévices inimaginables et l’a agressée à l’arme blanche, ne l’abandonne dans une mare de sang avant de prendre la fuite. La police ne tardera toutefois pas à remonter jusqu’à lui et à lui passer les menottes (voir hors-texte). Les enquêteurs attendent maintenant qu’Elise se rétablisse pour consigner sa version des faits et faire toute la lumière sur cette affaire.

Entre-temps, la jeune femme se remet péniblement de l’atrocité qu’elle a vécue. Elle est toujours dans un état critique à l’unité des soins intensifs où seuls ses parents peuvent lui rendre visite, quoi que ses jours ne seraient plus en danger. Mais son avenir s’annonce très sombre après l’agression dont elle a été victime. Ce sera très dur pour elle de se remettre de cette terrible épreuve, tant sur le plan physique que psychologique.

Avant cela, hormis son problème de santé, Elise était une jeune femme pleine de vie. «C’est une fille qui aime la musique, entre autres. En raison de ses crises d’épilepsie, elle suit un traitement régulier à l’hôpital de Candos. Elle a fréquenté l’APEIM durant quelques années et touche une pension de l’État. Elle ne méritait pas de vivre un tel calvaire. Personne ne le mérite», confie sa mère.

Elle a hâte que sa fille aille mieux et rentre à la maison pour que son époux et elle puisse l’encadrer et l’entourer de tout leur amour afin qu’elle puissent oublier, ne serait-ce qu’un peu, le calvaire qu’elle a vécu entre les mains d’un «monstre» dans la soirée du 1er au 2 juillet. Une nuit d’enfer qui l’a brisée à tout jamais.

 


Arrêté, le «monstre» passe aux aveux

 

Binesh Beeharry a avoué avoir violé la jeune femme.

 

Appréhendé par la police quelques heures seulement après son forfait, Binesh Beeharry n’a pas tardé à passer aux aveux. Et c’est avec une précision à glacer le sang qu’il a  raconté point par point le calvaire qu’il a fait endurer à sa victime.

Il a été présenté en cour le mercredi 2 juillet, sous une accusation provisoire d’agression avec circonstances aggravantes. Une charge qui sera probablement modifiée lors de sa prochaine comparution en cour. Pour cause, le médecin qui a examiné sa victime a confirmé qu’il y a bel et bien eu viol.

Pour les besoins de l’enquête, Binesh Beeharry a été emmené sur les lieux de l’agression dans l’après-midi du vendredi 4 juillet. Mais pour des raisons de sécurité, la police a dû annuler la reconstitution des faits car une foule hostile s’était massée devant le pensionnat, prête à régler son compte à Binesh Beeharry. Et ce n’est que tôt samedi matin, soit à 6 heures, que l’opération a pu avoir lieu. Examiné par un médecin, Binesh Beeharry a également été soumis à des prélèvements qui ont été envoyés à la police scientifique à des fins d’analyses. L’enquête se poursuit.