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Cinq nouvelles victimes sur nos routes

Scènes d’horreur à Coromandel et à Rivière-des-Anguilles durant la semaine écoulée.

La route n’arrête décidément pas de faire des victimes. Après le choc de la semaine dernière avec trois morts dans une terrible collision, l’hécatombe continue. Cinq autres personnes sont décédées ces derniers jours suite à des accidents : trois motocyclistes, un piéton et le chauffeur d’un fourgon. Plusieurs blessés ont aussi été déplorés dans deux accidents spectaculaires impliquant chacun un autobus et une voiture. Les familles de ceux qui sont morts cette semaine nous livrent des témoignages bouleversants de leur souffrance.

Saleem Kurmally : Il a perdu son combat contre la mort

Il a lutté pour sa survie pendant un mois. Hélas, Sheik Muhammed Kurmally, 51 ans, plus connu comme Saleem, a perdu son combat. Cet habitant de Camp-Yoloff, qui travaillait comme vigile, est décédé le mercredi 27 août à l’hôpital Jeetoo où il avait été admis le 22 juillet suite à un accident de la route. Selon le rapport d’autopsie, Saleem a succombé à une septicémie.

Le jour du drame, il rentrait chez lui après son service à Pointe-aux-Biches et se faisait une joie de se rendre ensuite chez sa fille cadette Zarah, à Plaine-Verte, pour participer à l’iftar (la cérémonie marquant la rupture du jeûne pendant le ramadan). Mais à hauteur d’Arsenal, sa motocyclette est entrée en collision avec un van conduit par un technicien de 30 ans.

Séparé de son épouse depuis 11 ans, Sheik Muhammed Kurmally laisse derrière lui trois enfants dont deux filles de 23 et 25 ans, et un fils de 15 ans que sa disparition affecte terriblement. «À un certain moment, nous avons cru qu’il allait s’en sortir, car il était sorti du coma. Il avait d’ailleurs été transféré de l’unité des soins intensifs à une autre salle où il a rendu l’âme quelques jours plus tard, suite à une grave infection. C’est très dur pour nous», confie Zarah qui était très proche de son père. «Il passait son temps chez moi et ne rentrait chez lui avec mon petit frère que pour dormir. C’était un père exemplaire qui se consacrait entièrement à ses enfants. Son décès nous cause une énorme peine», déclare la jeune femme, inconsolable.

Zarah est très affectée depuis la fin tragique de son père.

 

 


Kishan Jhugroo : Le tragique départ d’un jeune de 23 ans

Le feuilleton de sa vie ne comptait que 23 épisodes. Kishan Jhugroo, 23 ans et habitant Riverside, à Phoenix, est décédé dans l’après-midi du dimanche 24 août lorsque la moto qu’il conduisait sur la route de Flic-en-Flac est entrée en collision avec un 4x4 alors qu’il doublait un van. À son arrivée sur place, le personnel du Samu n’a pu que constater le décès du jeune homme, dû à de multiples blessures.

Depuis, les Jhugroo sont plongés dans une grande tristesse. Satish, 49 ans, le père de Kishan, n’est plus que l’ombre de lui-même. «Mon épouse a appris, à travers un ami, que notre fils avait eu un grave accident. Elle m’a ensuite appelé pour m’en faire part ; je jouais aux dominos avec des amis. Je suis rentré chez moi tout de suite et nous avons eu la confirmation de la chose lorsqu’un policier est venu à la maison pour me demander de l’accompagner à l’hôpital avec la carte d’identité de Kishan et son acte de naissance. Ce n’est qu’en arrivant sur place que j’ai su que mon fils avait déjà rendu l’âme», raconte avec peine cet éboueur à la municipalité de Vacoas.

Le jour fatidique, Kishan avait quitté son domicile vers 9 heures, en disant à ses parents et à son jeune frère de 14 ans qu’il se rendait à la fête d’anniversaire d’un ami, à Flic-en-Flac. Il était vraisemblablement sur le chemin du retour quand l’accident s’est produit. Ses funérailles ont eu lieu le lendemain. «Il devait fêter ses 24 ans en novembre. De plus, nous comptions lui trouver une fiancée bientôt et le marier d’ici l’année prochaine. Nous projetions de belles choses pour lui. Maintenant, c’est sa mort que nous allons pleurer pendant très longtemps», se lamente Satish.

Sa famille et lui conservent tout de même de bons souvenirs de celui qu’ils décrivent comme «quelqu’un de jovial, mais un peu renfermé qui aimait beaucoup ses amis». Kishan avait arrêté l’école en Form IV et collectionnait les petits boulots. Mais il avait des rêves plein la tête. Des rêves qu’il n’a pas eu le temps de réaliser.

 

Satish Jhugroo n’est que l’ombre de lui-même depuis la mort de son fils.

 


Sanjeev Lingiah : Un passionné de social parti trop tôt

Son décès a surpris et choqué beaucoup de personnes. Car Sanjeev Lingiah, 28 ans, était très connu, notamment dans le milieu du social et de la politique où il était engagé. Barman au Club Med de Pointe-aux-Cannoniers, il venait de terminer son service et rentrait chez lui de Baie-du-Tombeau aux petites heures du 17 août quand il a été victime d’un grave accident.

Il a été retrouvé avec de graves blessures à côté de sa motocyclette sur la route principale à Baie-du-Tombeau. Selon la police, son deux-roues aurait heurté un pylône électrique en béton. Le jeune homme, qui était toujours conscient après l’accident, selon sa sœur Jossina, a sombré dans le coma par la suite et a finalement rendu l’âme le 24 août, après sept jours à l’unité des soins intensifs de l’hôpital du Nord.

Ce drame plonge la famille de Sanjeev Lingiah dans une immense douleur, mais aussi dans une totale incompréhension. Car plusieurs faits troublants intriguent les proches du jeune homme, notamment concernant les circonstances de son accident. «Il y a plusieurs zones d’ombre autour de ce drame. Mon frère ne buvait pas, ne roulait pas vite et se reposait toujours en chemin lorsqu’il était fatigué. Donc, comment a-t-il pu heurter un pylône ? Plus intrigant encore, il n’y a pas de marque de freinage sur la route où l’accident s’est produit. Il n’y a que l’impact de la collision. Autre fait troublant : après l’accident, la police a retrouvé son sac dans la cour d’un bungalow et non à ses côtés», souligne Jossina.

La famille de Sanjeev réclame donc que la lumière soit faite sur cet accident. En attendant, elle ne cesse de pleurer ce jeune homme qui avait «à cœur le bien-être des autres» et était actif au sein de l’ONG Befrienders, des Fellowship First Aiders, du Rotaract Club de Port-Louis et de la Vegan Society, entre autres. Il venait également de se joindre à l’aile jeune du MSM. C’était aussi une personne qui aimait travailler, à en croire ses proches. «Il venait de reprendre son travail de barman après avoir travaillé un moment comme planton dans une compagnie privée. Avant cela, il était resté quelque temps au chevet de notre mère malade, qui est décédée en 2012. Il a aussi exercé le métier de barman sur un bateau de croisière», confie sa sœur.

Le jeune homme laisse un grand vide derrière lui. «Tous ceux qui le connaissent sont très affectés par sa perte subite. Il va beaucoup nous manquer», pleure Jossina.

 

Le jeune homme venait d’intégrer l’aile jeune du MSM.

 


 

Dilzad Rojeedawa : Un trisomique percuté sous les yeux de sa mère

C’est une scène d’horreur qui la hantera à jamais. Asez, 64 ans, a vu son fils aîné, Dilzad Rojeedawa, un trisomique âgé de 42 ans, mourir sous ses yeux dans un terrible accident, le vendredi 29 août. Elle était devant sa maison, à Camp-de-Masque, vers 17 heures, quand elle a vu un homme être violemment percuté par une voiture et traîné sur plusieurs mètres. Horrifiée par cette vision, elle ne s’est même pas rendu compte, sur le moment, que la victime était son fils. Quand elle l’a constaté, elle a eu le choc de sa vie et depuis, elle est complètement anéantie par le chagrin, tout comme le reste de sa famille.

«Nou pa le krwar linn ale dan sa bann sirkonstans la», confie Ally Rojeedawa, le frère de la victime. Pourtant, il leur faut bien se rendre à l’évidence : Dilzad, aussi connu comme Baby, est parti pour toujours. Cet après-midi là, Dilzad s’était rendu chez des amis de la localité après le namaz (prière musulmane), comme à son habitude, et il rentrait chez lui au moment de la collision.

Le plus dur à accepter pour ses proches, ce sont les circonstances atroces dans lesquelles il est mort. «Nous sommes terriblement choqués par les circonstances de l’accident. En plus, il y a eu plusieurs autres accidents graves à cet endroit alors qu’il y a des obstacles 200 mètres plus loin», témoigne Sanawaz Rojeedawa, le benjamin de la famille. Malgré leur douleur, tous gardent un bon souvenir de cet homme qui était très apprécié dans la région. «C’était un homme serviable et un bon vivant malgré son handicap. Il adorait les moments en famille», confie Ally.

Arrêté, le conducteur de la voiture qui a percuté Dilzad Rojeedawa a été soumis à un alcooltest qui s’est révélé négatif. L’enquête policière se poursuit afin de déterminer les causes de l’accident.

Les frères de Dilzad ont du mal à accepter sa mort.

 


 

Moussa Hemanbocus : Victime d’une crise cardiaque au volant de son fourgon

Triste fin pour un habitant de Vallée-Pitot, âgé d’une cinquantaine d’années. Moussa Hemanbocus était au volant de son fourgon, non loin du rond-point de Koyratty entre Terre-Rouge et Pamplemousses, lorsqu’il a été terrassé par une crise cardiaque. Le véhicule a alors quitté la route et fini sa course contre une maison. La victime a été transportée à l’hôpital où son décès a été constaté. L’autopsie a attribué la mort à un arrêt cardiaque. Moussa Hemanbocus était marié et père d’un fils âgé d’une vingtaine d’années.

 


 

Trois morts suite à une collision impliquant trois véhicules

Dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 août, un violent accident a coûté la vie à trois personnes : Clifford Descombes, Ganessen Vythilingum et Geerjanand Bhaugeerutty. Le drame s’est joué sur l’autoroute, à Calebasses. Clifford Descombes et Ganessen Vythilingum, deux amis, se trouvaient à bord d’une Mitsubishi Lancer au moment de l’impact. Geerjanand Bhaugeerutty partait, quant à lui, déposer un collègue à son domicile, à Poudre d’Or. Tous laissent derrière eux des proches anéantis par la douleur.

 


 

 

Plusieurs blessés dans deux accidents impliquant des autobus

 

La liste s’allonge. Deux autres accidents de la route ont été rapportés cette semaine. Le premier a eu lieu jeudi, à Rivière-des-Anguilles. Aux alentours de 10 heures, une Honda Civic est entrée en collision avec un autobus de la Compagnie nationale de transport. Le conducteur de la voiture, un ressortissant allemand en vacances à Maurice, aurait été en train d’effectuer un demi-tour à hauteur du pont de Rivière-des-Anguilles lorsque l’accident s’est produit.

Le conducteur, ainsi que son épouse, sa fille de 15 ans et un jeune homme de 26 ans, qui se trouvaient aussi à bord du véhicule, ont été conduits à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. L’état de santé du conducteur et de son épouse s’est stabilisé. Par contre, l’adolescente de 15 ans, placée sous respiration artificielle, luttait toujours pour sa survie hier soir.

Le lendemain, un autre accident impliquant un autobus, individuel cette fois, s’est produit dans l’après-midi, à Coromandel. Selon nos recoupements, une voiture sortait d’une intersection et débouchait sur la route principale lorsqu’elle est entrée en collision avec l’autobus. Deux occupantes de l’autobus ont été blessées, ainsi que le conducteur de la voiture, un jeune homme de 25 ans.

Le chauffeur de l’autobus, pour sa part, s’en est sorti indemne. Il a été soumis à un alcootest, tout comme l’automobiliste. Celui-ci s’est révélé négatif dans les deux cas.