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Aurélie accouche d’un seul bébé au lieu de jumeaux

L’adolescente avec sa maman à l’hôpital. Elle a accouché d’une petite fille le vendredi 29 août.

Elle s’était préparée psychologiquement à devenir la maman de deux bébés, comme le lui auraient annoncé deux gynécologues de l’hôpital. Mais quelques heures avant d’accoucher, la jeune fille a appris qu’elle n’était enceinte que d’un seul «gros bébé»

C’est une adolescente dont le cœur s’est brisé. Il y a encore deux jours, Aurélie*, 12 ans, s’attendait à tenir bientôt dans ses bras ses deux bébés, comme le lui auraient annoncé deux gynécologues lors d’une échographie pratiquée à l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis. Elle en était déjà à sa 31e semaine de grossesse. Pourtant, vendredi, alors qu’elle se trouvait dans le même centre hospitalier, prête à accoucher, une spécialiste en gynécologie lui a appris qu’elle n’était finalement enceinte que d’un seul bébé, plus costaud que la moyenne.  

 

Contacté à ce sujet, un haut cadre du ministère de la Santé nous a fait la déclaration suivante : «On a vérifié le dossier et, à aucun moment, il n’est fait mention que l’adolescente attendait des jumeaux. Il s’agit d’un gros malentendu de la part de la famille.» L’histoire d’Aurélie avait fait la une de notre édition du dimanche 17 août. Elle avait ensuite été relayée sur les ondes de Radio One, dans l’émission Enquête en direct, et avait suscité un grand élan de solidarité de la part des Mauriciens.

 

Assise sur son lit d’hôpital, hier, la jeune fille est en larmes, secouée par ce qui lui arrive. Vendredi, elle a accouché d’une fille par césarienne. Depuis, elle n’a pas vu sa petite princesse, placée à la nursery. «Je souffre. Car j’étais préparée à avoir deux bébés. On m’a fait croire que c’était le cas. Maintenant, on me dit que c’était une erreur de diagnostic. On m’avait fait écouter les deux cœurs de mes bébés», explique-t-elle les yeux rougis d’avoir trop pleuré. 

 

Pire, Aurélie cultive le doute. «Est-ce qu’un de mes deux bébés est mort ? Est-ce qu’on me cache la vérité ? Qu’on me dise ce qui se passe ! Je veux voir mon enfant. Pourquoi est-ce que le personnel soignant refuse que je voie ma fille ? Je veux la tenir dans mes bras, ne serait-ce que pour quelques minutes», implore l’adolescente pendant que sa mère, Cynthia*, tente en vain de la consoler. 

 

«Je ne comprends pas la réaction de l’hôpital. Ma fille a le droit de voir son enfant. On aurait pu nous apporter le bébé pendant les heures de visite et ensuite le ramener à la nursery», dit la jeune grand-mère qui n’a pour l’instant aperçu sa petite-fille qu’à travers la vitre. 

 

* Prénoms modifiés

 


 

Les dons en double dirigés vers une autre famille

 

«Grâce à la générosité de la population, ma fille a pu avoir tout le nécessaire pour accueillir des jumeaux, explique la mère d’Aurélie*. Elle a reçu deux berceaux et beaucoup de vêtements pour les bébés, ainsi que pour elle et le reste de la famille (Cynthia* vit seule avec trois enfants, NdlR). Nous avons aussi reçu des couches et du lait en poudre. Nous remercions toutes les personnes qui nous ont soutenues. Comme nous n’aurons pas besoin de deux berceaux, nous sommes prêtes à en donner un à une autre famille dans le besoin. Nous avons également reçu plusieurs couettes. Chaque membre de la famille a sa couette personnelle et il en reste une. On va l’offrir à une personne dans le besoin. Le travailleur social Patrick Virginie va s’en occuper.» 

 

Responsable de l’association Warm Heart Foundation, Patrick Virginie s’est occupé, avec son équipe, de la centralisation des dons que les Mauriciens ont fait pour aider Aurélie et sa famille. Il annonce qu’une autre famille dans le besoin a déjà été repérée. «Tout ce que Cynthia et sa fille Aurélie ont reçu en double, on va le donner à une autre famille pauvre. Dès la semaine prochaine, on transférera les affaires en question chez cette famille qui attend aussi un bébé. Les Mauriciens doivent comprendre que ce n’est ni la faute de l’adolescente, ni celle de sa mère, si les médecins ont fait un faux diagnostic», insiste-t-il.

 


 

Loyer à Rs 2 000 : deux versions s’affrontent

 

La mère de l’adolescente maintient fermement qu’elle a versé un loyer de Rs 2 000 au propriétaire qui lui avait cédé une maison, sur une base humanitaire, dans un premier temps. Ce dernier, lui, affirme qu’il n’a jamais réclamé le moindre sou à Cynthia. 

 

«Deux semaines après que mes enfants et moi nous sommes installés dans cette maison en tôle, il m’a dit que je devais m’acquitter d’un loyer mensuel de Rs 2 000. Je lui ai rappelé qu’il avait promis que je pouvais y vivre gratuitement, vu que ma situation était difficile. Mais il avait changé d’avis. J’ai alors exigé qu’il me donne un rent book pour la Sécurité sociale paie la moitié de cette somme. Mais il a également refusé. Je lui ai remis la somme de Rs 2 000 le 13 août, pour le loyer du mois de juillet.  Je l’avais payé avec du retard», explique Cynthia, remontée par cette affaire. 

 

Le propriétaire donne une tout autre version des faits. «Je n’ai jamais réclamé le moindre sou. Je lui ai simplement dit qu’il fallait qu’elle s’occupe du raccordement pour l’eau et l’électricité. Mais c’est elle qui a refusé. C’est le point de discorde que j’ai eu avec elle depuis le début», soutient-il.