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Steeven Couronne, sa rage de réussir

Le jeune homme à un parcours très spécial.

Il débarque avec le sourire, un peu timide au départ. Mais il ne faut pas s’y fier ; Steeven Couronne, 28 ans, sait comment mener son monde. Avec le temps et les épreuves, il s’est construit petit à petit. Il a défini ses priorités et s’est donné tous les moyens pour y arriver. Réussite par réussite. Déception par déception. Tout cela mené par sa rage de réussir. Un sentiment qui l’a guidé lors de son parcours universitaire un peu chaotique. Il y a quelques jours, il a vécu le «grand moment» de son graduation. Un instant de bonheur, oui. Malgré la tristesse qui s’est invitée à cause de l’absence de son père : «Il est malade. Il n’a pas pu être là.» Mais en mots et en gestes, le paternel a dit sa fierté de voir son fils être le premier ingénieur de cette famille qui habite à Bois-d’Oiseau, Flacq. Heureusement que sa maman, femme au foyer, était là, à ses côtés lors de cette journée qu’il n’oubliera jamais. Le jour où son rêve s’est réalisé…

 

Car l’aîné d’une famille de quatre enfants sait qu’il sera ingénieur dès la fin du HSC, qu’il passe au collège Bhujoharry. C’est un métier qui lui parle au cœur et nourrit ses rêves d’avenir : «J’ai toujours été fasciné par ce secteur d’activité.» Alors Steeven s’engage pour quatre ans d’études à l’Université de Technologie. Il lui faudra cinq ans et quelques mois pour finalement avoir son diplôme en poche. Pour les premières années, tout se passe bien : «Mon papa a pris un emprunt pour m’aider. Il a toujours été d’un grand soutien.»

 

Mais le départ à la retraite de son père qui n’est pas en bonne santé coïncide avec la construction de la maison tant attendue (après 20 ans), assèchent les finances et Steeven se trouve alors dans l’incapacité de payer ses cours : «Je ne savais pas comment faire, j’ai donc appelé Radio One.» La radio lui trouve des sponsors pour le premier semestre : «J’ai été aidé par Gilbert Leste et Hervé Ng que je remercie.»

 

Pour la seconde période de l’année universitaire, il se tourne vers Caritas Port-Louis qui le réfère à la branche de Saint-Julien. Il est pris en charge : «Je n’oublierai jamais l’aide apportée.» Mais pour la dernière année, il se retrouve dans la même situation : pena kas ! Après des mois de galère, des résultats en baisse et une impression que rien ne va, il s’offre une lueur au bout de son tunnel. Il profite d’un placement en entreprise chez Manser & Saxon et le stipend prévu pour cette formation pour payer cette quatrième année qu’il rêve tant d’achever.

 

Le diplôme n’est alors plus très loin. Reste à trouver l’énergie et la motivation en soi pour continuer à se battre pour son rêve : «Ce n’était pas évident mais je me suis accroché.» Steeven fait face aux obstacles et savoure pleinement, aujourd’hui, le dénouement de ces dernières années : «Plus longue sera la bataille, plus grande sera la victoire», dit-il en paraphrasant le proverbe d’origine latine «Plus la bataille est difficile, plus la victoire est belle».

 

De ses années de galère, Steeven, aujourd’hui employé à Manser & Saxon, se souvient de ces visages et de ces gestes qui ont pu le mener vers «la victoire». Il a aussi une pensée spéciale  pour sa famille (les Couronne et les Saint-Paul) ; ses parents et sa sœur Christabelle et ses frères Brandon et Grégory. Mais aussi pour ses amis : Shahanah Saumtally, Raees Saumtally, Loovesh Ramoodin et Loïc Dick. Et tous ces lecturers qui ont illuminé sa route et sa soif de connaissances. Aujourd’hui, Steeven arbore le sourire. Et l’assurance qui va avec.