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Sharon Nankoo Marion : Mon boulot, ma famille, mes amours

Son rôle de directrice, sa vie de maman, son enfance… Elle nous ouvre son cœur et se raconte. Rencontre avec Sharon Nankoo Marion qui est de celles pour qui les réseaux sociaux ont une place importante dans leur vie…

 À l’heure du rendez-vous, elle déboule un peu speed. Elle s’excuse : «J’ai eu une matinée très chargée.» Demande à prendre quelques minutes pour elle, «pour se refaire une beauté». Et réapparaît peu après, plus détendue : perchée sur des talons, tenue corporate, maquillage léger, avec son téléphone portable à la main. «C’est mon essentiel», lâche-t-elle, les yeux rivés sur l’écran, fidèle à la Sharon Nankoo Marion qu’on croise régulièrement dans des fonctions : «Mon téléphone, c’est mon outil de travail principalement. C’est là où j’ai tout mon agenda, mes clients, mes numéros de téléphone, tout mon travail. Ça me permet de tout gérer en étant loin de mon bureau.»

 

Et entre deux posts pour mettre à jour ses réseaux sociaux – un rituel qu’elle peut faire à plusieurs moments de la journée –, Sharon Nankoo Marion, 40 ans, directrice commerciale et marketing à l’Agence Presse Média (APM), est de celles pour qui les réseaux sociaux ont une place importante dans la vie… Pour le boulot, certes, mais aussi pour partager ses coups de cœur, quelque chose qui lui plaît.

 

Entre le fait d’évoluer dans les coulisses du concert d’Anoushka Shankar, le partage d’un live durant le concert de maître Gims le week-end dernier et la publication des photos des plats de la nouvelle carte (pour le déjeuner) de l’hôtel Flowers of Paradise à Péreybère – en ce mercredi 10 octobre –, elle ne rate jamais une occasion de poster certaines tranches de sa vie : «Pour moi, il s’agit de communiquer. Je ne ressens pas forcément le besoin de partager ma vie au quotidien mais avec les réseaux sociaux, il y a quelque chose qui s’est créé. Il y a des choses qu’on a envie de partager avec ses amis, ce qu’on fait, ce qu’on ressent surtout, qu’il s’agisse de quelque chose de bien ou de mauvais. Par exemple, il m’arrive le matin, de ne pas être toujours d’attaque, même si je suis une personne très positive. Mais rien que le fait d’aller sur les réseaux sociaux, de poster quelque chose et d’échanger avec quelques personnes, m’apporte quelque chose. On se sent moins seul.» 

 

Pour elle, il s’agit surtout de partage. «Je sors énormément. J’ai des amis qui ne sortent pas. Et en faisant un live d’un événement auquel j’ai assisté, je me dis que je leur permets de vivre l’instant avec moi. C’est la même chose pour des Mauriciens qui sont à l’étranger. Ils me disent qu’ils peuvent, à travers moi, voir ou revoir des choses de leur pays», explique-t-elle. «Beaucoup de personnes pensent que je suis une grande fêtarde. Mais beaucoup d’entre eux se sont aussi rendu compte que j’avais un travail quand j’ai reçu une récompense.»

 

Ses journées s’apparentent à un véritable marathon : «Je travaille 16 heures par jour. Je suis souvent debout à 5h30-6 heures et je ne vais jamais me coucher avant minuit. Je carbure au travail et j’aime ça. J’ai ce besoin de m’occuper, d’avoir de quoi faire.» Avec Sharon, qui dit adorer être entourée et pour qui l’amitié est une des plus grandes valeurs, la déprime, les coups de barre et le blues ne font jamais long feu : «La vie est belle. Je suis optimiste et très positive. Je déteste les drames et les gens qui se plaignent.» Et quand elle est en mode boulot, elle reste fidèle à elle-même : «Chez moi, tout passe par le cœur, après le cerveau, puis je continue sur ma lancée.»

 

Et la com’ est définitivement faite pour elle : «C’est une histoire d’amour, une  passion. J’aime tout ce qui touche à la relation publique et depuis quelque temps, je me suis mise au digital. Travailler sur des stratégies, c’est quelque chose qui me passionne. Moi, je ne m’occupe pas de marques ou de clients à proprement parler. Je ne pourrai pas travailler pour des marques que je n’aime pas. Si je n’arrive pas à aimer, je ne peux pas faire aimer en retour. Il faut vraiment que ce soit quelque chose qui me touche pour que je puisse toucher les autres.» Au sein de l’APM, elle a trouvé son rythme : «J’ai commencé comme employée avec Frédéric et Sylvie, un couple de Français. Ils voulaient venir s’installer à Maurice. Puis, ils n’ont pu venir vivre ici et comme la compagnie tournait, ils m’ont proposé de reprendre la direction.»

 

Chef cool

 

Aujourd’hui, elle dit être à la bonne place : «Je me définirais comme une chef cool. Nous sommes à quatre et il y a une bonne entente entre tout le monde. Je ne suis pas une tortionnaire mais je ne répète jamais les choses. Je dis une fois et je m’attends à ce que le travail se fasse. Je suis pour l’autogestion, que chacun se responsabilise, sache ce qu’il a à faire et se fasse dans la bonne humeur, avec le sourire.»

 

Tout ce qu’elle est, dit-elle, découle surtout de son enfance : «Je me considère aussi comme étant très chanceuse car j’ai toujours été bien entourée et j’ai eu de bons guides.» De l’émotion dans la voix, Sharon dit avoir eu une enfance heureuse : «Je suis fille unique. J’ai deux frères, Jason et Wendell. Je suis la cadette. J’ai eu un père, José, qui a toujours cru en moi. Il est parti il y a trois ans. C’est d’ailleurs mon plus grand chagrin et regret. Chez nous, il n’y avait pas de différence entre la fille et les garçons. Ils sont vraiment mes socles. Mon père a toujours voulu que je sois une fille indépendante. Il m’a toujours dit que la seule chose qui pourrait me servir dans la vie, c’est l’éducation, apprendre et être éduquée. Et j’ai essayé de suivre ses conseils. J’ai été élevée avec cet objectif en tête.»

 

Une autre étape qui l’a marquée : l’adolescence. «Jeune, j’ai toujours été, je dirais, une bonne élève. Je me souviens de mes années sur les bancs du collège BPS à Beau-Bassin. J’étais académiquement une bonne étudiante mais une mauvaise élève sur le plan du comportement. Je n’étais pas la première de la classe. J’avais de bonnes notes mais j’étais une forte tête. J’ai fini head girl et ce sont autant de choses, autant d’expériences, qui ont contribué à ce que je sois la femme que je suis aujourd’hui. Mais encore une fois, ce que je suis, je pense que c’est dans ma nature. J’ai besoin des défis, j’ai besoin de les relever. Je pense tenir cette force de caractère de mes parents», confie notre interlocutrice. «Mon père était une personne très calme. Il parlait beaucoup avec des expressions et des citations. Il avait toujours une image à nous faire voir. Quand j’étais petite, je voulais soit être enseignante, soit journaliste, soit avocate. Grâce à mon père, j’ai grandi avec la série Matlock. Ce qui fait que je déteste l’injustice, avec toujours une envie de justice. C’est de là qu’est venu, selon moi, mon petit côté rebelle mais j’ai aussi un côté très calme. Comme toutes les femmes, j’ai 50 000 facettes.»

 

Mais son plus beau rôle reste celui de mère : «Je suis très heureuse avec mes deux enfants : Romain, 13 ans, et Sarah-Marie, 9 ans. Nous sommes très fusionnels. Ils sont mes soutiens. Je me bats pour eux. Je porte plusieurs casquettes tous les jours. Je suis leur maman, leur meilleure amie, leur conseillère, leur médecin, leur psychologue. Ils sont de bons vivants. Sarah-Marie a un fort caractère. Elle ne se laisse pas faire. Elle a beaucoup d’empathie et est très sensible. Par exemple, elle va prendre une assiette pour aller nourrir les chiens errants devant chez nous. Romain est très doux, un peu boudeur et il a beaucoup de respect envers les adultes, les vieilles personnes. Quand je les regarde, je me dis que je réussis sans doute dans mon rôle de maman et que j’arrive à leur transmettre les valeurs qui sont importantes pour moi, tout comme ils me transmettent des émotions qui me complètent. Quand je ne vais pas bien, c’est auprès d’eux que je me ressource, avec l’un sur ma jambe droite et l’autre sur la gauche.» 

 

Son plus gros défaut ? «Avoir trop de coups de sang et m’énerver rapidement. Je m’énerve et je vais en live.» Mais ces moments-là ne durent jamais longtemps. Car il ne lui faut qu’un peu de sa potion magique, sa positive attitude, pour que Sharon, pétillante et joyeuse, reprenne le dessus !