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Paul Choy expose : au cœur des photos

Le «storyteller» raconte l’histoire de ces deux clichés : une représentant Arthur, vendeur de boulettes, et l’autre, le monument de l’Holocauste.

Le raconteur d’histoires offre un voyage dans son univers de récits et de couleurs pour une aventure qui fait parler les émotions.

L’œil s’accroche à une lumière. Le cœur fait le reste. Dans l’imagination, une centaine d’émotions – des clichés, du déjà-vu, des sensations inédites – se mélangent pour un instant qui s’inscrit dans son histoire personnelle. Une photo + quelques mots et l’âme se transporte et se transpose. Il est là le pouvoir magique de Paul Choy, un Britannique d’origine mauricienne, qui se présente comme un storyteller. À travers ses photos, il invite à s’émerveiller, à s’éloigner dans sa réflexion pour mieux revenir vers l’essentiel. Et actuellement, au Caudan Arts Centre, l’artiste expose ses œuvres autour d’une thématique : Photographing the World. L’expo est gratuite et peut se déguster jusqu’à fin août. Il a ramené de ses voyages sur les six continents, des visages, des atmosphères, des situations. Des coups de cœur et des coups d’émotion de Tokyo, Cuba ou encore d’Hanoi.

 

Si vous n’avez pas encore pris le train vers son univers, faites la route avec nous. Et si vous avez déjà eu la chance d’y faire parler votre ressenti, venez aussi. Car ce que nous avons demandé à Paul Choy, c’est de nous raconter l’histoire derrière deux de ses clichés exposés. Assis à la terrasse du CAT, il propose que nous en choisissions une. Il désignera la seconde.

 

 

 

Cliché 1. Nous optons pour celui qui capture le monument de l’Holocauste qui se trouve à Berlin, hommage brut aux victimes de ce génocide. Debout, au milieu des allées de pierre, une silhouette… Tout simplement. Dans ce camaïeu de gris, la douceur des tons interpelle d’abord, avant que l’horreur ne prenne le pas sur tout. L’histoire de cette photo, le storyteller va nous la raconter…

 

«Les événements du XXIe siècle n’ont rien à voir avec les personnes qu’on croise dans les rues de Berlin. Pourtant, cette histoire est ancrée en elles, des jeunes de 20 ans en ressentent encore de la culpabilité. Berlin est complètement façonné par son passé. L’Allemagne a été impliquée dans des atrocités, un moment horrible de notre histoire. Et les gens qui y vivent sont très conscients de ça. Alors, ce monument de l’Holocauste fait partie des nombreux hommages que l’on croise à travers la ville. Cette structure n’est pas belle, dans le sens traditionnel du terme. C’est du béton, c’est dur, c’est rough. C’est sombre. Les murs sont de différentes tailles et on y perd le sens de l’orientation, on est déstabilisés. En même temps, chaque stèle représente des centaines de milliers de morts. Et il est difficile de faire face à ce nombre, si énorme qu’on ne peut pas le digérer. Alors, dans ce cliché, j’ai voulu apporter de l’humanité (une personne) à l’inhumain (le béton, le génocide). Pour rappeler que le devoir de mémoire est essentiel. Nous devrions apprendre des gens de Berlin. Ils ne veulent pas oublier. Partout, au sol, il y a des plaques en bronze, devant les maisons, avec les noms des personnes victimes de cette guerre qui vivaient là. On marche dessus mais on se rappelle. On n’oublie pas. Et les nations ne devraient pas oublier pour que ça n’arrive plus. Pour qu’on comprenne que c’est ce qui nous unit qui nous rend plus fort. En Angleterre, par exemple, les gens s’indignent de ce que la Russie fait avec l’Ukraine. Mais oublient très vite ce que les Britanniques ont fait aux Chagossiens…».

 

 

Cliché 2. C’est Paul Choy qui opte pour cette photo ensoleillée. Celle qui fait sourire et réchauffe le cœur. Celle qui ramène à notre île, à la mélodie de la capitale qui a des notes bruyantes. À son parfum qui raconte l’histoire d’un pays cosmopolite. Alors, c’est Arthur qui sera la star du storyteller…

 

«Quelques secondes, c’est le temps qu’il me faut pour capturer des visages. Pendant, ce court instant, il se joue mille histoires ; il faut gagner la confiance, partager quelque chose. Moi, quand je prends un portrait, je veux qu’il ait l’authenticité que désire la personne. Qu’elle se montre comme elle le veut. J’ai à cœur de parler du positif, de ce qui nous unit. C’est mon choix. Il y a des choses négatives, bien sûr. Mais ce n’est pas mon message. Alors, le rire d’Arthur est pour moi, un beau moment. Mais il ne riait pas pour la photo, il riait de lui. Parce que quelques secondes avant que je ne prenne la photo, il m’a regardé et il a tiré la langue. Comme ça ! J’aime ce cheekiness des Mauriciens ! J’aime retranscrire l’essence de ce que nous sommes en photo. Quand je suis arrivé à Maurice, je ne savais pas ce que c’était que d’être Mauricien. Pour apprendre, j’ai roulé dans les villages, j’ai observé, discuté. J’ai découvert des personnalités, des émotions, des expressions, des façons d’être et de vivre.»

 

PS : Si vous voulez découvrir son univers riche et captivant, cliquez sur le lien suivant : paulchoy.com.