• La jalousie amoureuse : quand ça va trop loin…
  • Disparition du vol Malaysia Airlines MH 370 : c’était il y a 10 ans...
  • 13es Jeux d’Afrique : «Moris casse paquet» avec 25 médailles
  • Laura Mooneesamy : quand Gold Models va d’aventure en aventure
  • Accidents fatals : quatre familles pleurent leurs proches partis trop tôt
  • «Ratsitatann» : un pièce mauricienne/malgache pour «enlever le flou»
  • The Two : explosion de blues créole bientôt
  • Un jeune couple crie à la négligence médicale après le décès de son nourrisson - Kimy et Julien : «Deziem tibaba nou perdi par fot lopital»
  • Maurice vs Tchad : le Club M compte sur le soutien de son public
  • Agression mortelle à Cité Mangalkhan - Læticia Laviolette : «Lion Vibe ti deza menas mo konpanion Damien»

Pascal Tsin : Mon business autrement

Il tient à entrenir de bonnes relations avec ses employés.

Un food court au look moderne, de nouvelles enseignes comme Paul… Cœur de Ville, à Grand-Baie, s’offre un lifting. Incursion dans les coulisses du changement avec le responsable des lieux.

Le sol vibre… En action, quelques hommes au visage marqué par le labeur s’attellent derrière une façade de tôle. Ils aplanissent, grattent, réajustent, pour donner un coup de neuf au centre commercial Cœur de Ville à Grand-Baie. Les mains et les outils ne font plus qu’un. Un marteau piqueur frappe l’asphalte car le centre s’offre actuellement un lifting et renaît jour après jour sous la poussière pour laisser entrevoir un nouveau look. Du bois, des pierres, des plantes… Cœur de Ville change de visage. Et le cœur bat fort depuis que les travaux ont commencé, il y a quelques semaines.

 

Quelques mètres plus loin, au cœur de la galerie marchande, a lieu un ballet incessant d’allées et de venues. Là, un groupe d’amis qui prend un café. À côté, d’autres qui font du lèche-vitrines alors que dans le supermarché, les différents rayons grouillent de monde avec des touristes et des Mauriciens qui font leurs courses. Mais derrière une porte, une autre forme d’activité se déroule. Dans un dédale de couloirs et de bureaux, Super U se raconte autrement avec tout ce qui touche et concerne l’administratif. Dans un des bureaux, on rencontre Pascal Tsin. À la tête de Super U, ce cadet de trois enfants aime depuis toujours relever les défis. Son nouveau challenge : apporter un autre cachet à ce centre qui se trouve dans le nord de l’île.

 

Poignée de main franche, le sourire aux lèvres, l’homme d’affaires estime que la clé du succès, c’est de savoir toujours se réinventer. «Mon quotidien, c’est la constance et le changement. J’aime être au cœur des activités et le soir, il m’arrive de me retrouver dans les rayons avant que ça ferme. C’est important de sentir un peu le floor. Comme on dit, il faut être dans le feu de l’action et avoir des feedbacks des clients et employés. Je suis dans une perpétuelle envie de faire toujours mieux pour satisfaire le client en étant proactif.»

 

Voilà plusieurs années qu’il voit Super U et Cœur de Ville se transformer au fil du temps. «Super U, c’est une histoire de famille. Ça a commencé avec la boutique Racquette que mon grand-père avait ouverte en 1935. C’était une bicoque. C’est depuis que la famille est à Grand-Baie. Puis, en 1950, il y a eu Grand-Baie Store qui se trouvait à un autre emplacement. Mon grand-père, qui était très manuel, avait contruit le bâtiment de ses propres mains. En 1960, Grand-Bay Store a bougé, a traversé la rue pour se trouver là où il est aujourd’hui», confie-t-il,  le regard plongé dans une photo qui illustre le Grand-Bay Store de 1950. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et, dans quelques jours, le centre tournera une nouvelle page de son histoire.

 

«Après six ans, on est en train de refaire le food court. Aujourd’hui, on veut répondre aux attentes de nos clients. De nos jours, tout le monde, Mauriciens, touristes et vacanciers, veut se retrouver dans des endroits où l’on se sent bien. On a voulu répondre à ce besoin de donner un cadre plus convivial au public. C’est pourquoi, on a décidé de rénover cette partie du centre commercial», ajoute l’homme d’affaires qui se décrit comme un patron qui prône l’ouverture. «Mon bureau est toujours ouvert.»

 

Alors que les travaux avancent, il dit avoir hâte de découvrir le rendu final : «L’équipe qui travaille actuellement a donné un nouveau look au bâtiment. Le centre aura un cachet vraiment exotique qui cadre avec l’esprit de Grand-Baie. Ce sera ouvert, moderne et je pense que ce sera le plus beau food court à Maurice.» De nouveaux commerçants viendront donner un nouveau souffle au lieu : «L’idée, c’est de faire venir le plus de monde possible. Avec la rénovation du food court, de nouvelles enseignes vont intégrer le centre. Parmi, il y a Paul. On recherche des enseignes qui vont apporter un plus. Fun World aussi va ouvrir à partir du 1er octobre, avec de nouveaux jeux.» 

 

Le social

 

À l’heure du changement, impossible de ne pas se rémémorer le chemin parcouru : «Super U existe depuis 18 ans qu’on vient de fêter. Le dernier agrandissenment avait pris deux ans, de 2010 à 2012. Puis, on s’est développés. Il y a aussi Super U qui a ouvert à Belle-Rose en 2002 et à Flacq en 2015. À Flacq, on est allés au-delà de l’aspect sociétal, avec une dimension environnementale et communautaire. Aujourd’hui, Flacq Cœur de Ville est une référence en termes de développement durable. On y a une ferme photovoltaïque. Le bâtiment est conçu de sorte à ce qu’il consomme le moins d’energie possible.»

 

Année après année, le supermarché a su s’adapter avec son temps. «La tagline de Super U, à l’époque, en dit long : ‘‘U, les nouveaux commerçants.’’ On est proches de nos clients et on est à leur écoute. Puis, la tagline a changé et c’est devenu ‘‘le commerce qui profite à tous’’ parce qu’on privilégie des fournisseurs et des producteurs locaux. On achète avec eux et on fait tout le monde en profiter. On n’est pas engagés que dans le business. Super U a aussi une dimension sociale et envoronnementale, et cela depuis plusieurs années.»

 

Bientôt, une nouvelle tagline sera dévoilée. «Maintenant, ce sera ‘‘U, commerçant autrement’’. Cela veut dire beaucoup de choses. Aujourd’hui, la coopérative, le système U, s’est engagée à enlever plus de 80 substances controversées qui touchent plus de 6 000 produits à marque U, la marque des distributeurs. Il s’agit de toutes les substances qui sont controversées : le bisphénol, par exemple, qui se trouvait dans les biberons ; l’aluminium hydrate qui se trouve dans les anti-transpirants ; le paraben, l’huile de palme ou encore le glutamate de sodium. On a préféré enlever ces produits car ce sont des substances qui peuvent causer le cancer, la maladie d’Alzheimer, des allergies ou encore le cholestérol.»

 

Mais Super U, explique Pascal Tsin, ce n’est pas uniquement l’univers des affaires. Voilà plusieurs années que sa famille et lui ont voulu donner une dimension sociale à cette belle aventure : «On ne fait pas que du business. On ne peut pas vivre dans une société où il y a des gens qui n’ont pas la chance d’avoir accès à certaines choses. Je crois dans une société juste et équilibrée. À travers notre fondation, qui porte le nom de mon grand-père, Antoine Tsia Lip Ken, et qui existe depuis décembre 2012, on prend en charge des bébés. On a deux crèches aujourd’hui, une à Grand-Baie et une autre à Flacq, qui existent depuis 2015. On encadre aujourd’hui 70 enfants. À 3 ans, ils quittent la crèche mais on continue à les accompagner dans leur parcours. C’est Terre de Paix qui gère nos crèches qui sont vraiment de qualité en termes de normes. Il y a même des gens qui veulent payer pour y accéder mais c’est réservé uniquement aux familles qui sont en difficulté.»

 

L’organisme espère très vite venir avec une école maternelle : «Pour l’instant, on paye l’école des enfants qui, après la garderie, vont dans des écoles maternelles privées. Et heureusement qu’en décembre, on a eu l’occasion d’avoir une maison à l’arrière de l’école primaire de Grand-Baie, on l’a achetée et rénovée. D’ici le début de l’année prochaine, on pourra ouvrir une école maternelle qui pourra accueillir les bébés qui quittent la garderie.» La compagnie essaie toujours d’aider un plus grand nombre de personnes qui sont dans le besoin et touche à plusieurs secteurs en initiant des jeunes à l’informatique notamment. Les projets, il en a plein. «Il faut toujours en avoir. Super U va bientôt bouger dans l’ouest du pays.»

 

En attendant, c’est à Grand-Bay Cœur de Ville que tout s’active pour offrir aux visiteurs un lieu pour «shopper»… autrement.