«Suivez mes actus sur mes réseaux sociaux et en attendant, rendez-vous quand même sur mon blog, http://latelierdekristel.com, c’est aujourd’hui ma plus belle vitrine…» Cette jeune Mauricienne, installée en France, nous raconte sa réalité.
«Si je vous dis satini, briyani, napolitain… Vous êtes peut-être un peu perdus, pourtant, je vous parle de cuisine, et de cuisine mauricienne. Pour vous en parler, je suis avec Kristel Froger… » C’est ainsi que la journaliste du Journal de l’Afrique sur France 24 présente son invitée du jour pour un sujet ayant pour thème L’Atelier de Kristel met la cuisine mauricienne à l’honneur. C’était en juillet 2018 et le temps d’un reportage, notre compatriote, aujourd’hui installée en France, n’a pas manqué de mettre l’île chère à son cœur à l’honneur. «Cela m’a permis de me faire connaître ainsi que ma cuisine. J’y ai présenté la cuisine mauricienne et ma conception de celle-ci du fait que je vis en France et que je m’adapte aux produits locaux et à l’esthétisme», nous confie celle qui est aussi devenue maman en avril.
Mais son amour pour Maurice et pour la cuisine, Kristel n’en parle pas uniquement quand elle est invitée sur un plateau de télévision. Elle le crie au monde à chaque fois qu’elle en a l’occasion. Notamment à travers son blog culinaire qui lui permet de vivre sa passion au quotidien. «La création de mon blog m’a ouvert beaucoup de portes et offert pas mal d’opportunités. Cependant, une chose me peine : peut-être qu’à Maurice ce n’est pas le cas mais en France, le mot “blogueur” est plutôt péjoratif. On me propose beaucoup d’échanges de procédés, de m’envoyer des produits en échange de recettes alors que mon travail vaut bien plus que cela.»
Elle regrette qu’il y ait autant d’incompréhension autour de son métier : «Je ne veux plus être vue comme une “petite” blogueuse. J’en ai assez que l’on me voit comme une personne qui ne fait rien d’autre que cuisiner. Beaucoup de mes proches qui ne sont pas en free-lance comme moi me sortent des remarques comme “ça va, tu ne t’ennuies pas trop chez toi ?” ou alors “j’aurais aimé pouvoir cuisiner tout le temps comme toi !”. J’ai envie de leur dire que je travaille, que j’ai étudié pour faire cela. Le digital gagne du terrain, de nouveaux métiers se créent et nous travaillons même plus en tant qu’entrepreneurs. J’ai créé mon blog de A à Z, je travaille sans cesse sur mes stratégies de communication, sur mon identité visuelle, je fais des devis clients, je tape des compte-rendu car je fais du consulting, je fais de la conception de recette, je développe mon réseau en participant à des événements et je suis chef à domicile, je gère ma comptabilité et j’en passe !»
Krystel se dit également attristée par les difficultés qu’elle rencontre à avoir des collaborations avec des enseignes mauriciennes : «J’ai réussi à me faire une clientèle en France car j’organise des ateliers culinaires, je suis content manager, je fais du consulting pour des restaurants et je suis chef à domicile de temps en temps pour des événements exclusifs mais, tristement, je ne peux travailler avec les enseignes de mon pays. Combien de fois, j’ai essayé de communiquer avec des magazines, notre compagnie aérienne, notre office du tourisme, des marques locales, mais tous font les morts. Je promeus la cuisine mauricienne et ne peux même pas mettre en avant des collaborations avec les miens. J’en ai honte et j’en suis attristée. J’ai décidé de laisser tomber car ces gens-là ne réalisent pas l’impact de notre collaboration.»
Malgré tout, elle reste confiante et continue sur sa lancée : «Il y a peu, j’ai été encore contactée, cette fois par la chaîne France 3, pour passer dans l’émission Midi en France et j’y ai présenté deux recettes. Je suis encore stupéfaite de ce que j’ai accompli et je me dis que le travail finit toujours par payer en France. Mon site Internet professionnel est en cours de création ; c’est Jean-Christophe Malherbe, créateur du magazine mauricien You Mag Mauritius, qui le conçoit.»