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Dr Vimanyu Beedasy : l’additive manufacturing, mon métier, ma passion

«Le 3D printing est un domaine vaste mais qui est très intéressant. Je sais qu'il y a beaucoup de jeunes qui sont créatifs dans l'île et je les encourage à explorer cette voie», confie le jeune homme.

«Pour recycler et utiliser les ressources qui sont à notre disposition, l’additive manufacturing est un atout...» Le Dr Vimanyu Beedasy, installé en Angleterre et actuellement en vacances dans l'île, nous parle ainsi de son domaine de prédilection. Qu'est-ce que c'est exactement? Explications...

Qui suis-je ? «J'ai 28 ans et je suis originaire de Curepipe. Je suis le cadet d'une famille de trois enfants. J'ai une grande soeur, Vaishalee, et un petit frère, Manish. Ils m'encouragent beaucoup. Mon père Vishnu est ingénieur et ma mère Pratima Devi travaille dans le secteur de la santé. Ils sont tous les deux, pour moi, de véritables sources d'inspiration. Ils ont toujours cru en moi. J'ai étudié au Forest-Side SSS jusqu'à la Form V, puis j'ai fait mon HSC au collège Royal de Curepipe. Par la suite, de 2013 à 2016, j’ai poursuivi mes études en ingénierie mécanique à l'University of Sheffield. En 2016, j'ai travaillé pendant un an dans le domaine du 3D printing à Sheffield et à partir de février 2017, j'ai commencé mes recherches pour mon doctorat en product design et additive manufacturing (3D printing), plus tourné vers tout ce qui est printed electronics, soit ce qu'on met dans les téléphones et les wearables.»

 

L’additive manufacturing en question : «L’additive manufacturing est une méthode utilisée pour la fabrication d'objets variés. Prenons comme exemple, les étapes dans la fabrication d'une chaise. Le bois est utilisé pour la fabrication de chaque partie de la chaise. Il est ainsi taillé dans différentes formes avant d'être assemblé. On appelle cela le subtractive manufacturing. Avec l’additive manufacturing, par contre, les matériaux utilisés sont déposés couche après couche dans des formes géométriques précises, là où on en a besoin. L’additive manufacturing ajoute donc de la matière pour créer un objet.»

 

L'importance de ce procédé : «De nos jours, on parle de plus en plus de sustainability. Et aujourd’hui surtout, il y a beaucoup de choses qui sont jetées alors qu'on a de moins en moins de ressources qui sont également de plus en plus chères. Pour recycler et utiliser les ressources qui sont à notre disposition, l’additive manufacturing est un atout. Par exemple, le métal, l'aluminium et même le plastique sont les matériaux qui peuvent être utilisés. L’additive manufacturing permet d'utiliser uniquement ce dont on a besoin pour la fabrication d’un objet sans faire de gaspillage. Avec ce procédé, on réduit le gaspillage à hauteur de 90% et je dirais même quelques fois à hauteur de 100%. Un autre avantage de l'utilisation de ce procédé, c'est la customisation. Par exemple, si on fabrique une chaise de façon conventionnelle et qu'on se rend compte qu'il y a eu une erreur dans le modèle, il faut tout recommencer à zéro, or, avec l’additive manufacturing, en utilisant un modèle 3D sur ordinateur et en faisant des tests, des simulations, on peut s'assurer que l'objet en question corresponde à toutes les spécifications du produit avant de procéder à sa fabrication. Le 3D printing offre de nombreux avantages et de nombreuses possibilités. Je vais donner un autre exemple. Si votre frigo à la maison, qui date d'une dizaine d'années, est en panne et que vous éprouvez des difficultés à trouver la pièce qui est défectueuse, le 3D printing permet la fabrication de la pièce marquante en question et vous évite d’aller chercher le supplier qui n'aura peut-être même plus la pièce. Ça peut être une solution pour notre île, avec le manque de pièces qui souvent viennent d'autres pays, pour les voitures, par exemple, ou encore pour les électroménagers. En Angleterre, il y a de plus en plus de grandes entreprises qui investissent dans le domaine du 3D printing. C'est vraiment un secteur qui a du potentiel et qui décolle.»

 

Un déclic : «Tout a commencé pour moi en 2014 quand j'ai découvert le 3D printing à l'université. Je me souviendrai toujours du premier professeur qui avait fait une lecture sur le sujet. J'ai tout de suite trouvé cela très intéressant. J'ai vite réalisé le potentiel de ce secteur, notamment dans le secteur de la santé. J'ai toujours voulu combiner la médecine et l'ingénierie, et ce domaine me le permet et j'en suis très heureux. Aujourd'hui, j'évolue donc dans le 3D printing avec des applications ayant trait au healthcare.»

 

Une passion : «Je travaille dans la fabrication de ce qu'on appelle les smart garments. Si je donne un exemple, il peut s'agir d'un T-shirt qui est composé de sensors. Il peut y avoir des electrocardiogram sensors mais aussi d’autres pour surveiller la température du corps ou encore la transpiration. Ces données sont monitored en direct. Un patient n'a de ce fait pas besoin de se rendre dans un hôpital pour un suivi médical. Son smart garment a des sensors qui donnent toutes ces données. Pour une personne qui vient de subir une intervention, le smart garment est un atout. Au lieu de rester à l'hôpital, ce qui peut augmenter sa facture après son opération, le patient peut rentrer chez lui et le smart garment permettra de surveiller son état. Tout est connecté et en cas de problème, le personnel soignant est tout de suite alerté. Il y a aussi un autre produit qui s'appelle INNOVO et qui est déjà commercialisé aux États-Unis. Le produit utilise des électrodes. Celles-ci peuvent être placées dans un short et aider, par exemple, des femmes qui souffrent de troubles urinaires. Les électrodes stimulent les muscles pour permettre aux patientes d'avoir plus de contrôle sur leur trouble. Je pense définitivement que c'est un domaine qui peut être exploité à Maurice. Je crois vraiment que les electrocardiogram sensors (ECG sensors), par exemple, peuvent être un plus pour le secteur de la santé. J'ai vraiment l'ambition de venir me mettre au service de mon pays. C'est quelque chose qui me tente vraiment pour permettre à un maximum de personnes et de secteurs de profiter de cette expertise. Je l'ai déjà dit mais je pense vraiment que c'est un procédé qui pourrait être un atout pour le secteur du healthcare. Le 3D printing est un domaine vaste mais qui est très intéressant. Je sais qu'il y a beaucoup de jeunes qui sont créatifs dans l'île et je les encourage à explorer cette voie. Mon plus grand rêve, mon plus grand projet, c'est d’avoir un jour une compagnie dans mon île et de partager mon savoir-faire...»