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Chrissie Collinson : au pas... de course !

«Je suis très reconnaissante par tout l’amour et le soutien que me donnent mes parents», nous confie la  Mauricienne.

«J’ai décidé de courir 100 km de Portsea à Port Melbourne et de profiter de cette opportunité pour collecter des fonds pour la santé mentale des jeunes. Ces 100 km sont bien plus qu’une simple course pour moi. It’s about standing up for all the crap that Covid put us through last year and proving to myself that whatever life throws at me, I can handle it (…) Cette initiative est un message pour tout le monde, pour dire que chacun peut choisir comment réagir face aux événements de la vie. C’est un peu comme courir dans la vie. Il s’agit de mettre un pied devant l’autre...» À l’heure où nous mettions sous presse, la Mauricienne Chrissie Collinson s’apprêtait, le 3 juillet, jour de ses 37 ans, à courir pour une cause, en Australie, son pays d’adoption. Quelques jours avant, elle s’est confiée pour nous raconter sa passion pour la course et ce que représente cette action caritative pour elle. Attention, il faut s’accrocher car, avec elle, ça démarre très vite. Prêt ? Allons-y...

Il était... un commencement : «Je suis maman d’une fille de 5 ans et je travaille à temps plein dans le domaine éducatif. J’ai commencé à courir à l’âge de 8 ans et j’ai découvert ma passion au Lorette de Curepipe. Je me souviens que j’étais alors en Standard 4. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu des professeurs d’éducation physique qui ont réalisé que j’étais douée et qui m’ont encouragée à explorer cette voie en me poussant à participer à ma première course lors d’une journée sportive. Je n’avais pas gagné mais je me souviens de l’euphorie que j’ai ressentie après avoir couru. J’avais alors 9 ans. Je me souviens aussi de mon père qui me regardait. Mes parents m’ont toujours soutenue pour que je fasse du sport. Ma mère travaillait à temps plein dans un bureau et je me souviens qu’elle ne pouvait pas vraiment assister à mes courses car elle devait être au travail mais elle était toujours là pour s’assurer que je me nourrissais correctement et que je disposais de tout ce dont j’avais besoin. Mon père, avec la flexibilité de son travail, était celui qui était toujours là pendant mes courses. Il a lui-même toujours été passionné par le monde du sport car il était impliqué dans le cyclisme de compétition dans sa jeunesse. Au collège, j’ai participé à des cross-countries et à des compétitions inter-sports, entre autres, sous la tutelle de Dominique Marisson et Chitra Mooloo, qui étaient alors nos professeurs d’éducation physique et coachs au collège Lorette de Curepipe. Les deux, plus particulièrement Dominique, croyaient en moi comme personne d’autre et je réalise maintenant, avec le recul, à quel point cela a eu un impact sur moi. Durant mes jeunes années, au moment des jeux de l’océan Indien, je me souviens que j’étais sur le point de participer aux sélections quand je suis tombée malade. Ça a toujours été pour moi un regret : ne pas savoir si j’aurais pu le faire ou non. À partir de ce moment-là – j’avais environ 17 ans –, j’ai laissé tomber la course pendant un long moment et je n’ai couru que pour garder la forme, jusqu’à ce que je vienne en Australie à l’âge de 24 ans.»

 

Au pays des kangourous : «Une fois en Australie, je courais par intermittence mais pas vraiment avec un objectif en tête. Je m’entraînais quelques fois par semaine, jusqu’à ce que je tombe enceinte de ma fille en 2015. En raison de certaines complications à l’époque, j’ai dû arrêter tout entraînement et je suppose que c’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’impact du sport, ou devrais-je dire l’impact que le manque de sport pouvait avoir sur la santé mentale. Après avoir donné naissance à ma fille, j’ai commencé, sept mois plus tard, à m’entraîner intensément au F45 (un programme d’entraînement axé sur le bien-être holistique) qui est un cours de High-Intensity Interval Training. Je me sentais devenir plus forte et je courais aussi quelques fois par semaine pour me vider l’esprit. Après un an à faire cela, j’en voulais plus, je voulais me tester. Je me suis dit : “Chrissie, est-ce que tu peux encore courir comme avant ?” Suite à cela, je me suis fixée comme objectif de courir le semi-marathon de Melbourne en moins de 2 heures. Je l’ai fait, ce qui a été un accomplissement pour moi. À la fin, j’avais ravivé ma passion pour la course à pied et avec de nombreux semi-marathons et marathons à mon actif, j’ai couru mon semi-marathon le plus rapide à Sydney en 1,31 minute, ce qui a été pour moi une grande réalisation. Dès lors, et grâce à l’utilisation des médias sociaux, je me suis connectée à quelques groupes de course et je me suis entraînée régulièrement. J’ai rencontré ma première entraîneuse en Australie, qui a décidé de me prendre sous son aile gratuitement, et elle a conçu des programmes d’entraînement pour moi, tout en me ‘‘coachant’’ pour de nombreuses courses...»

 

D’expérience en expérience : «Je me suis inscrite, en 2019, pour aller à un Running and Mindset Workshop aux Philippines, avec le coureur Josh Lynott. Je suis reconnaissante de le considérer comme l’un de mes amis. Nous avons discuté et avons convenu que ce serait un bon défi de rejoindre la Bali Hope Children Foundation pour courir en Nouvelle-Zélande sur 51 miles pour les 51 vies perdues lors de l’attaque terroriste de Christchurch. L’objectif était de collecter des fonds en courant pour soutenir les familles de réfugiés par le biais de la croix rouge néo-zélandaise. J’ai amassé près de 2 000 dollars grâce à des tombolas et à des dons. Je suppose qu’à ce moment-là, j’avais réalisé à quel point la course pouvait avoir un impact sur le changement social et je voulais que mes pas comptent et aident de toutes les manières possibles. Mais voilà, la Covid-19 est passée par-là et le jour où je devais m’envoler pour la Nouvelle-Zélande, le pays a fermé ses frontières à l’Australie et tous mes plans étaient tombés à l’eau. C’était une période très difficile pour moi car tout ce pour quoi j’avais travaillé n’avait plus de raison d’être. Comme je ne voulais pas que cela soit perdu, je me suis inscrite en Australie pour le Calendar Club qui équivalait à courir un mile pour chaque date du mois d’avril afin qu’un repas soit donné à un travailleur de première ligne. C’était vraiment un défi, le fait de devoir surtout jongler entre le travail et les restrictions à cause de la Covid.»

 

Mon nouveau challenge : «Après dix mois de confinement et de nombreuses courses virtuelles, j’en avais assez d’attendre l’ouverture des frontières pour poursuivre mon rêve. Chaque année, pour mon anniversaire, je me suis lancé le défi de faire ce que j’aime le plus. Ainsi, il y a quelques années, le 3 juillet, j’ai couru mon premier marathon. Les 2 et 3 juillet de l’année dernière, j’ai couru 36 km pour mes 36 ans. Cette année, j’ai décidé de courir 100 km de Portsea à Port Melbourne et de profiter de cette opportunité pour collecter des fonds pour la santé mentale des jeunes. Ces 100 km sont devenus bien plus qu’une simple course pour moi. It’s about standing up for all the crap that Covid put us through last year and proving to myself that whatever life throws at me, I can handle it. J’ai traversé tous ces mois de confinement très durement et j’ai lutté mentalement avec tout cela et cette course est un message pour tout le monde, pour dire que chacun peut choisir comment réagir aux événements de la vie. C’est un peu comme courir dans la vie. Il s’agit de mettre un pied devant l’autre, de s’abandonner au processus et au résultat, et d’aller de l’avant. Je dois dire que sans toutes ces courses et l’énorme quantité d’entraînement accomplie au fil des ans, je n’aurais jamais pu le faire. Je n’en serais pas non plus là sans le père de ma magnifique fille et certains de mes amis qui ont été là pour s’occuper de ma fille pendant que je passais des heures à m’entraîner et à courir...»