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Boxe française : la FMBFSDA montre au créneau

C’est le ras-le-bol à la Fédération mauricienne de boxe française savate et disciplines assimilées (FMBFSDA). Dirigeants et entraîneurs sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils appellent une injustice envers leur discipline. 

Azfar Jhingut, vice-président de la fédération, Guillaume Noël, le trésorier, Kersley Visenjoue, l’entraîneur national et Faez Clairm membre exécutif ont animé un point de presse  vendredi, à Port-Louis pour faire part des nombreuses contraintes auxquelles fait face la fédération depuis des années et le manque de considération à leur égard.

 

Ces derniers estiment que la boxe française mérite une meilleure considération en raison des nombreuses performances de ses tireurs chaque année sur la scène internationale. 

 

Cette sortie contre le ministère de l’Autonomisation de la jeunesse, des sports et des loisirs (MAJSL) a lieu en marge de la participation mauricienne aux Championnats du monde assaut qui se dérouleront du 9 au 13 octobre en Slovénie.

 

La FMBFSDA a retenu huit tireurs à cette manifestation en l’occurence Jonkeer Stephan (-56 kg), Gregory Thomasso (-60kg), Brian Fils (-65 kg), David de Robillard (-70 kg), Kailash Rai Bhantooa (-80 kg) et Olivier Lafleur (-85 kg) en masculin, Sharon Clair (-75 kg) et Adriana Geoffroy (+85 kg) en féminin.

 

La fédération, dont le budget pour l’année financière 2024-25 s’élève à Rs 700 000, a fait une demande pour le déplacement des huit sportifs accompagnés d’un entraîneur. Sauf que le ministère des Sports a agréé un montant de Rs 200 000 seulement.

 

«Il est bon de savoir que nous avons un budget restreint, même si celui-ci a augmenté de Rs 560 000 à Rs 700 000. Rs 140 000 ont été utilisées pour les Championnats du monde de canne de combat en juillet et des Rs 560 000 le ministère n’a approuvé qu’un montant de Rs 200 000 pour les mondiaux de boxe française. Nous savons que le ministère garde 30 % du montant annuel pour la bonne marche de la fédération jusqu’au prochain budget. Nous avons fait une demande pour avoir les Rs 150 000 restantes, mais le MAJSL n’a pas agréé», s’insurge Guillaume Noël.

 

Le dirigeant avance que le déplacement de l’équipe mauricienne nécessitera un budget de Rs 900 000 comprenant les frais de participation, les billets d’avions et l’hébergement. Le dirigeant lance un appel au ministère, mais également aux sponsors ainsi qu'aux particuliers pour soutenir la participation mauricienne à cette manifestation. Une ligne de contact sera prochainement rendue publique pour recueillir des fonds dans le cadre de cette manifestation.

 

Kersley Visenjoue, le mentor national a longuement énuméré les conditions d’entraînement au stade de Germain Comarmond à Bambous. Il fait état d’un manque d’eau courante et de l’absence de vestiaires ainsi que des toilettes qui sont hors d’usage depuis trois ans.

 

«La fédération a fait plusieurs demandes, mais rien n’a été fait. Nous subissons cette situation depuis trop longtemps. Nos athlètes sont des médaillés mondiaux, mais les gens ne voient que la façade, ils ignorent les épreuves et contraintes auxquelles ces sportifs doivent faire face. Ils ne bénéficient même pas d’un moyen de transport pour rentrer chez eux après les heures d’entrainement. Certains viennent de Bel-Ombre et de Terre-Rouge à Bambous. Nous sommes contraints d’écourter les sessions afin qu’ils puissent avoir le bus pour rentrer», confie Kersley Visenjoue.

 

Le technicien a aussi énuméré les conditions dans lesquels évolue la sélection de boxe française à l’étranger. Des conditions qui sont bien différentes de certaines disciplines qui ont la chance d’avoir coach et officiels pour les accompagner.

 

«La boxe française est le premier sport à Maurice à produire un champion du monde en la personne de Mario Bienvenue en 2002 et une vice-championne en 2011 par l’entremise d’Anne-Jelina Bégué. Depuis que je suis entraîneur national, nos athlètes sont réguliers sur la scène internationale, mais malgré tout, c’est la même chose qui se répète. En tant que sport non olympique, nous n’avons pas les mêmes considérations des sponsors, certains de nos athlètes sont contraints de faire des emprunts pour financer leurs déplacements. Sans compter qu’ils doivent des fois dormir à l’aéroport, se contenter de boîtes de conserve qu’ils emportent et évoluer sans entraîneur, car il n’y a pas de budget pour le coach. J’ai à plusieurs reprises coaché nos tireurs à distance. Ce n’est pas évident pour des sportifs du high level à qui on demande de faire des performances de haut niveau d’évoluer dans de telles conditions», s’indigne Kersley Visenjoue.

 

Faez Clair a mis en avant le manque de considération pour les médailles remportées par Mathieu Visenjoue aux Championnats du monde de canne de combat. Un évènement dont le déplacement a été financé par le ministère, mais dont la médaille d’or et les deux breloques en bronze remportées par le tireur n’ont pas été récompensées.

 

Les représentants de la FMBFSDA exhortent les autorités à revoir la situation et n’excluent pas la possibilité d’une marche pacifique dans la rue pour faire entendre leur voix et attirer l’attention sur la disparité dans le sport mauricien.

 

Nous avons sollicité le ministre des Sports pour avoir sa version des faits, mais son attaché de presse n'a pas donné suite à notre demande.