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Assemblée générale extraordinaire du COM : un amendement à la limite d’âge favorable à PHTV

Philippe Hao Thyn Voon (au centre) a le champ libre pour se porter candidat à sa propre sucession.

L’amendement à la limite d’âge de 80 ans permettant à un membre de se porter candidat aux élections du Comité olympique mauricien (COM) a été approuvé lundi à 20 voix contre 4 lors d’une assemblée générale extraordinaire. Un vote favorable à Philippe Hao Thyn Voon, le président du COM, qui souhaite se présenter une nouvelle fois à sa propre succession. 

Les fédérations ont fait leur choix. L’amendement aux statuts du Comité olympique mauricien permettant à un membre de se porter candidat aux élections de cette instance, même s’il a atteint la limite d’âge de 80 ans, a été approuvé. Cette motion fait partie des trois items à l’agenda de l’assemblée générale extraordinaire du comité olympique lundi dernier à Trianon.

 

Les points au programme de cette rencontre étaient , en premier lieu, le vote et les rencontres en ligne. La reprogrammation de l’assemblée élective du COM prévue après les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet au 8 août), à plus tard dans l’année soit avant le 31 décembre.

 

Ces deux items ont été adoptés sans difficulté alors que l’amendement à la limite d’âge de 80 ans qui fait débat ces derniers temps est passé au vote. Le précédent règlement du COM stipule que : no person shall be eligible to stand as candidate, if he/she has reached the maximum age of 80 years on the date of the election. Avec le changement,  cette clause se lit comme suit : A person shall be eligible to stand as candidate if he/she has reached age of 80 years anytime in the year of election.

 

20 des 24 fédérations présentes ont voté en faveur de cet amendement alors que cinq n’ont pas assisté à cette rencontre. Les fédérations qui n’approuvent pas ce changement sont l’athlétisme, le cyclisme, l’équitation et le golf et les absents sont le handball, le rugby, le triathlon, le judo et la voile.

 

Ce résultat est favorable à Philippe Hao Thyn Voon, président du COM, qui fêtera ses 80 ans le 30 septembre. En poste depuis 2006, après avoir succédé à son prédécesseur Chintamun Ramboccus, le dirigeant mauricien souhaite briguer, une nouvelle fois, la présidence du comité olympique.

 

«Il y a une mauvaise interprétation du sujet. Nous avons modifié ce règlement afin de permettre à toute personne atteignant l’âge de 80 ans dans l’année civile en cours de se porter candidate aux élections. Au niveau du Comité international olympique (CIO), la limite d’âge est de 70 ans, mais pour chaque Comité olympique national, c’est son assemblée générale qui décide. Cette motion de 80 ans a déjà été adoptée lors de l’exercice du 16 octobre de 2020. Nous avons juste apporté une petite modification à ce texte», déclare PHTV.

 

Ce dernier a désormais le champ libre pour présenter sa candidature lors de la prochaine assemblée générale élective du comité olympique.

 

Un vote qui suscite l’indignation

 

Il y a une semaine, le Comité de réflexion pour l’assainissement du sport avait fait part de son indignation sur cet amendement dans un communiqué. «Le projet d’amendement aux statuts du COM pour repousser la limite d’âge au-delà de 80 ans pour les candidats à l’élection de l’exécutif choque beaucoup. Au lieu de réduire cette limite d’âge de 80 ans, le COM pousse le bouchon plus loin en proposant un amendement pour qu’un membre puisse être candidat même s’il a déjà eu 80 ans», peut-on lire dans le communiqué.

 

A l’issue de cette assemblée ses membres se disent outrés par le vote des fédérations. «Cette modification est une insulte au monde sportif», commente Vivian Gungaram, ancien secrétaire général du COM. Jean-Michel Giraud, ancien président de la Fédération mauricienne de tennis abonde dans ce sens. «C’est dommage que la majorité des fédérations approuve que quelqu’un de plus de 80 ans préside le comité olympique d’autant que le CIO n’accepte pas d’avoir des candidats de plus de 70 ans. Cet amendement est fait juste pour satisfaire les ambitions d’une seule personne. Ce n’est pas de bon augure pour le sport», souligne Jean-Michel Giraud. Toutefois, ces derniers n’ont pas encore dit leurs derniers mots et comptent bien se rencontrer prochainement pour décider de la marche à suivre.

 

Ceux qui ont voté pour

 

Les avis sont partagés sur le sujet. Il y a ceux pour qui ce changement ne fait pas de différence et qui pensent que l’actuel président peut encore diriger le mouvement olympique. 

 

«L’âge n’est qu’un chiffre. PHTV a une grande expérience pour gérer les affaires du comité olympique. Ce sont ces facteurs qui ont permis à cette motion de passer et nous estimons qu’il a encore à donner au sport», commente Fayzal Bundhun, président de l’Association mauricienne de volley.

 

Vimal Basanta Lala, président de l’Association mauricienne de tennis de table est du même avis. «Je suis d’accord qu’il faille laisser la place aux jeunes, mais cela n’empêche pas au président de se porter candidat. Nous sommes en démocratie, personne n’est obligé de voter pour lui. Ce changement est peut-être une bouée pour lui mais si les élections ont lieu avant ses 80 ans il peut bien se porter candidat. Laissons le scrutin  décider.»

 

Son homologue Georges Li Ying Pin de la All Mauritius karaté federation estime que le président du COM a le droit de poser sa candidature. «Je pense que c’est une sage décision. Je comprends que tout le monde ne partage pas le même avis, mais l’expérience vient avec l’âge, et nous avons besoin de cette expertise dans le sport. Il n’y a pas de hidden agenda derrière cette modification. Je suis convaincu qu’il y a quelque chose in the pipeline pour le sport.»

 

Ceux qui ont voté contre

 

Parmi ceux qui voient les choses différemment, il y a Jean-Philippe Lagane, vice-président à la Fédération mauricienne de cyclisme. «Ma position n’est pas contre le COM. Je pense simplement qu’il faut éviter de créer un précédent. Il y a une raison pourquoi la limite d’âge est de 70 ans au CIO. Pour que les dirigeants ne fassent pas de vieux os. On n’aurait pas dû revoir la limite d’âge à 80 ans en premier lieu. En faisant ainsi, quelqu’un d’autre peut à l’avenir repousser cette limite, c’est pourquoi je pense que cet amendement n’a pas sa raison d’être», soutien Jean-Philippe Lagane.

 

Clyde Thomas, vice-président à l’Association mauricienne d’athlétisme, avance que le CIO a déjà donné une ligne de conduite en fixant l’âge limite de ses membres à 70 ans. «La position de la fédération n’est pas contre une personne en particulier, mais va plutôt dans le sens que le CIO nous a déjà montré l’exemple le plus apte à suivre. Ce n’est pas très rationnel de faire les choses différemment. Il ne fallait même pas étendre la limite d’âge à 80 ans avant d’apporter d’autres amendements. Ce qui m’a laissé perplexe et a motivé la position de la fédération», explique Clyde Thomas

 

Ceux qui ne se sont pas présentés

 

Alain St Louis, président de la Fédération mauricienne de triathlon, fait partie des dirigeants de fédérations qui n’ont pas assisté à cette assemblée. Pour ce dernier, l’équipe du COM avait déjà la majorité. «C’est rétrogradant pour le sport d’autant que nous cherchons tous des jeunes pour prendre la barre alors que la plus haute instance du sport cherche à étendre la limite d’âge de ses dirigeants. Il veut conserver son poste à vie voilà pourquoi nous n’avons pas assisté à cette assemblée», fulmine le dirigeant mauricien.  Egalement absent de cette session, Josian Valère, président de la Fédération mauricienne de judo, estime que chaque dirigeant doit assumer ses décisions. «Nous n’avions aucune intention de voter lors de cette assemblée. Je pense que le président a ses raisons et s’il a eu la majorité c’est bien pour lui. Je suis d’avis que chaque personne doit assumer ses responsabilité, car, à notre niveau, nous sommes ni pour ni contre cet amendement», soutient Josian Valère.

 

La boxe n’était pas invitée

 

L’Association mauricienne de boxe (AMB) n’est plus invitée aux assemblées du COM depuis que le CIO a suspendu l’Association internationale de boxe (AIBA). Indiren Ramsamy, président de l’AMB déplore le manque de communication entre le COM et l’AMB depuis ce jour-là. «Je comprends qu’il y ait un problème en haut lieu mais pourquoi devons-nous subir les conséquences à Maurice. Il n’y a plus de communication entre le comité olympique et l’AMB depuis cette suspension. Nous ne sommes plus invités aux réunions ni aux assemblées alors qu’on prend nos boxeurs pour se rendre aux Jeux olympiques. Je ne demande pas le droit au vote mais qu’on nous autorise à y assister aux assemblées », exprime le président de l’AMB.