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Un exercice aussi espéré que suspect

Tout est attendu. Rien n’est attendu. Ce n’est certainement pas avec ce Budget-là qu’on découvrira que Pravind Jugnauth est devenu un grand visionnaire. L’échéance des prochaines législatives, l’ambiance de précampagne et le levier électoral que représente le Budget, rendent l’exercice de ce lundi aussi espéré que suspect. Qu’on le veuille ou non, le discours du leader du MSM – qui lui-même a les yeux rivés sur son calendrier politique, gardant jalousement, à l’insu du plein gré des citoyens, la date du prochain appel aux urnes – sera lu comme les promesses d’un Premier ministre sortant, à la tête d’un parti en quête d’un deuxième mandat. 

  

Ainsi donc, d’un côté, l’on attend tout de ce Budget, tant Pravind Jugnauth essaiera de marquer les esprits lors de ce dernier rendez-vous du gouvernement Lepep. Mais d’un autre côté, l’on ne s’attend pas non plus à ce que Pravind Jugnauth fasse la révolution, en ce lundi après-midi. Et pour cause !

 

De 2016 à 2018, le chef du gouvernement avait l’occasion de proposer tous les changements voulus. Mais il a toutes les fois manqué d’audace sur les axes économiques majeurs, rendant ainsi difficile la grande relance promise pourtant dès l’accession de l’équipe Lepep au pouvoir. A-t-on oublié qu’en 2015, au-delà de l’exercice budgétaire, il était aussi question d’une Vision 2030 proposée par SAJ, qui promettait alors la création de 100 000 emplois dont les résultats devaient se concrétiser en cette année 2019.

 

Quatre ans plus tard, nous réalisons que tout n’était que discours face à la réalité de notre pays, projetant désormais l’image d’un tourisme qui prend graduellement l’eau, alors que les secteurs sucrier, financier et manufacturier attendent toujours un nouveau souffle qui tarde à venir. Là où Pravind Jugnauth a par contre marqué quelques points lors de précédents exercices, c’est sur le plan social quand, d’un budget à l’autre, il propose, pêle-mêle, la baisse du prix du gaz ménager, la negative income tax pour les salariés touchant moins de Rs 10 000, la réduction du prix de la farine par une roupie, entre autres. Cela n’échappe à personne : c’est encore une fois sur le plan social que le Premier ministre tentera de se démarquer, en essayant de conquérir ici, les personnes âgées – plus que 24 heures pour savoir si effectivement la pension de vieillesse s’alignera sur le salaire minimum, comme le réclament les syndicats –, là, ces centaines de diplômés qui peinent à trouver de l’emploi dans les filières de leurs études tertiaires, ou là encore, des familles au bas de l’échelle qui ne diront pas non à n’importe quel type d’accompagnement.

 

Bref, personne n’est dupe… Pravind Jugnauth pratiquera la même politique que ses prédécesseurs à la veille d’un scrutin électoral : il prendra le moins de risques possibles et sera en mode opération séduction, si ce n’est en mode communication à travers – on peut déjà le deviner – une liste d’intentions, voire quelques mesures-phares, qui frapperont les esprits. Mais comme d’autres grands argentiers avant lui, il oubliera de nous dire comment il fera pour financer les cadeaux qu’il compte offrir à la population. Tout comme, en l’absence de délais d’exécution, il ne nous dira pas comment il compte concrétiser la réalisation de ces propositions.

 

À quelques mois des élections générales, Pravind Jugnauth joue, plus que jamais, ce Budget sur le plan politique. Est-ce que mardi matin, les citoyens se réveilleront avec en toile de fond un feel-good factor ? Ou à l’image de ses anciens discours, tous oublieront-ils bien vite son chapelet d’annonces ? Encore
24 heures et nous serons fixés !