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Un cyclone nommé Sherry !

Au-delà de l’opinion que chacun se fait de Sherry Singh, les uns voyant en lui un héros dénonçant bravement le Premier ministre pour (selon ses dires) une instruction illégale ; les autres demeurant dubitatifs, n’y apercevant qu’une énième guerre des loups se mangeant entre eux, il n’empêche que les allégations (sur Radio Plus) de l’ancien CEO de Mauritius Telecom ne peuvent être balayées d’un mouvement de main.

 

Après la catastrophique performance radiophonique de la ministre de la femme, Kalpana Koonjoo-Shah, tentant vainement de défendre le Premier ministre et finissant par devenir une deuxième fois la risée – après l’épisode de sa sieste au Parlement – ce sont les ténors du MSM qui se sont réveillés, samedi matin, pour donner la réplique à Sherry Singh. Un brin fébrile, ne cachant pas son irritation face aux journalistes, le Premier ministre a tenu lui-même à démentir les allégations de l’ancien CEO en affirmant que «li pe koz manti» et l'invitant à faire une déclaration à la police «si li pa enn bluffer».

 

Faisant écho aux propos de son leader, l’Attorney General (Maneesh Gobin) s’est octroyé, lors de la conférence de presse du MSM ce samedi, le rôle de pompier. Et demande lui aussi à Sherry Singh d’aller jusqu’au bout de sa pensée après avoir qualifié le déballage de celui-ci «d’accusations frivoles.» Gobin met l'attitude de l'ancien conseiller du Premier ministre sur le compte d’une «bouderie», avant de faire une lecture politique, prédisant une opposition requinquée suite «au sérum Sherry Singh».

 

On l’aura bien compris : le roman d’amitié Sherry-Pravind, qui a affecté, semble-t-il, Kalpana Koonjoo-Shah – réussissant plutôt à se ridiculiser en live et ratant son exercice de damage control –, est bel et bien enterré ! Désormais, on peut déjà prévoir une guerre Singh-gouvernement, empreinte de dénonciations, de coups bas et d’ego dans les deux camps, l’objectif étant de remporter le jeu de rapport des forces ! Si jusqu’ici, l’ancien CEO de Mauritius Telecom donne l’impression d’avoir gagné une première manche face à Pravind Jugnauth dont le body language agité samedi ne traduisait aucune sérénité, il n’y a aucun doute que ses conseillers (énumérés de manière narquoise par le même Singh sur le plateau de Nawaz Noorbux) soient déjà à l’œuvre en vue d’attaquer le nouvel adversaire inattendu du MSM.

 

Au-delà de la fin d’un chapitre confirmant une nouvelle fois que l’amitié ne peut qu’être conjoncturelle en politique, au-delà du sarcasme de l’un affublant l’autre du surnom «Maharajah», comme une réponse au titre de «Lady Macbeth» prononcé la veille à l'encontre de l’épouse du Premier ministre, il reste des accusations suffisamment graves qui ne peuvent être banalisées. Est-il vrai que le Premier ministre voulait autoriser un «third party» à installer des équipements dans les locaux de Mauritius Telecom avec, comme objectif, le contrôle du trafic d’Internet du pays ? Est-il vrai que ce «third party» serait un pays étranger – que Sherry Singh se garde pour l’heure de révéler car affirmant que cette information aura un impact sur les relations diplomatiques ?

 

Si ces allégations doivent être traitées avec sérieux, c’est parce que nous avons affaire à un gouvernement dont la stratégie est basée sur la surveillance, la mainmise permanente dans toutes les institutions et la tentative d’espionner les réseaux sociaux. Doit-on revenir ici sur le condamnable «consultation paper» proposé par ce gouvernement à travers l’ICTA en mai 2021, dont l’objectif était d’autoriser un système de contrôle permettant de stocker et de décrypter le trafic sur les réseaux sociaux ?

 

Il est salutaire qu’un efficace mouvement de protestation locale et internationale, doublé d’une pression citoyenne et médiatique, ait pu mettre fin à cette folie que voulait nous imposer le clan Jugnauth ! Est-ce que malgré la mise au placard de cette éventuelle loi, certains n’auraient pas complètement abandonné l’idée d’appliquer une patrouille digitale sur le trafic entrant et sortant du pays ? Aurait-on perdu la raison au sommet du gouvernement ?

 

Si les accusations de Sherry Singh sont graves, c’est aussi parce que bientôt, nous assisterons à la nomination d’un nouveau CEO au Mauritius Telecom. Est-ce que la personne qui sera installée et qui vraisemblablement devrait faire preuve de proximité avec le Premier ministre – comme cela se passe dans la galaxie MSM – sera donc appelée à exécuter les ordres que Singh aurait refusés ?

 

À écouter les confessions de l’ancien homme fort de Mauritius Telecom sur les ondes de Radio Plus, le Premier ministre lui aurait bien fait comprendre qu’il n’avait d’autre choix que d’obtempérer aux ordres. D’où, selon lui, sa décision de démissionner.  Qui de Singh ou de Jugnauth dit la vérité ?

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