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À toi le mâle, sais-tu qu’aucune maman ne reviendra d’entre les morts ?

Si tu permets une liberté de ton en ce 8 mars, où on parle des droits des femmes, je me dis qu’aujourd’hui, je devrais m’adresser à toi, le mâle. Car vois-tu, les chiffres parlent d’eux-mêmes. De juin 2019 à février 2020, neuf femmes sont mortes sous les coups de leur partenaire. Ce n’est pas anodin, t’es d’accord ? Pendant que toi, mâle meurtrier, tu vis au rythme de la prison, des familles apprennent à apprivoiser la douleur. Neuf vies arrachées brutalement, des proches écrasés, des enfants inconsolables à jamais. Un jour, tu seras libre en disant que tu as purgé ta peine, mais sais-tu qu’aucune maman, aucune sœur, aucune fille ne reviendra d’entre les morts ?

 

À toi le mâle qui continues à frapper ta femme. Parce que tu sais qu’elle n’ira pas à la police, et qu’elle ne brisera pas le silence, qu’importe ce qu’elle endure. Tu te crois impuni pendant qu’elle continue à faire des escales en enfer. Sache que tes enfants assistent à tout, qu’ils vont dormir tous les soirs en entendant les cris de leur mère, qu’ils sont en totale souffrance. Ils te voient comme un monstre mais ne te le diront peut-être pas. Ces images qui hantent, ils vivront avec pendant longtemps. Pire, un jour eux-mêmes pourraient reproduire cette violence sur d’autres. Comment savoir que ces vidéos montrant des échanges de coups entre jeunes ne résultent pas de la banalisation d’une violence vécue au sein même de la cellule familiale ?

 

À toi le mâle qui te flatte de ne point maltraiter ta compagne. Tu ne cognes peut-être pas mais ton agressivité verbale envers elle, ce droit que tu penses avoir sur sa personne, sur son corps, elle qui n’est pas libre de s’habiller comme elle veut, elle qui a des comptes à te rendre tous les jours, elle que tu manipules, elle envers qui ta jalousie est extrême, oui tu ne la bats pas mais ses plaies ne sont juste pas visibles. Si tu savais comme elles explosent à l’intérieur. Son cœur est broyé, son âme blessée.

 

À toi le mâle qui n’est violent envers personne, ta passivité, ton absence de réaction face à tes frères, tes proches, tes amis, tes collègues, tes voisins, qui, eux, frappent, violentent physiquement, sinon verbalement, illustrent ton silence complice. Tu es témoin, mais tu te tais. Or, tu vois bien que dans toutes les mobilisations, marches, combats, pour dire non aux féminicides et toutes formes de violences, ce sont les femmes qui prennent l’initiative, qui sont au-devant de la scène, qui dénoncent et réclament une conscientisation. La sororité, oui. Mais la violence n’est pas une affaire de femmes. On a besoin de toi le mâle, de ton indignation, de ta solidarité, de ton soutien. Sois un peu hardi, mets-toi debout et mêle ta voix à celles des autres qui s’égosillent depuis tant d’années sans résultats encourageants. Comprends-tu que les violences envers les femmes ne démontrent que ce que l’on sait ? Une société patriarcale contre laquelle il faut lutter de toutes ses forces ; des comportements de machistes inacceptables en 2020. Certains le sont sans même le savoir. Bonjour tristesse !

 

À toi le mâle qui a le pouvoir, tu es policier, haut gradé, magistrat, élu, ministre, leader politique. Tu détiens les pouvoirs décisionnels. À chaque fois que tu ignores une femme venue chercher de l’aide au poste de police, dis-toi que tu la mets en danger. À chaque fois qu’un agresseur obtient une caution et retourne tranquillement sous le toit conjugal, aie en tête que les heures d’une vie sont peut-être comptées. À chaque fois que tu montres ton indifférence devant ces Protection Orders inefficaces, tu places une victime de violence dans une situation de vulnérabilité. À chaque fois que tu la fermes au lieu de l’ouvrir pour insister sur une politique de logement donnant priorité aux femmes en difficulté, tu ne contribues pas à l’amélioration de notre société. Réfléchis !

 

À toi le mâle qui a tout compris. Que ce soit envers ta femme, ta fille, tes sœurs, tes collègues tu les traites toutes avec respect. Non pas que t’es condescendant et que tu leur fasses une fleur. Tu as seulement assimilé que c’est une question d’égalité. Tout ton comportement, tes actions, ton attitude montrent ta différence. Sans hésitation, tu participes à l’organisation de ta maison, tu comprends que les mentalités doivent être changées et tu cultives au fond de toi un féminisme. Tu portes l’espoir car tu permets de continuer à croire en l’autre. Tu es sur le bon chemin. Car tu sais que les droits des femmes sont une affaire de droits humains. Continue !

 

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