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Sitan tonn kouyonn nou…

Les images sont mortelles. Elles montrent un ministre décontenancé face à une foule hostile dont la colère s’est traduite par des messages inattendus pour l’élu de la circonscription n° 14 : «Ganoo nou pa le tann to mem, nou pa le trouv to mem mo frer, sitan tonn kouyonn nou…» ; «Twa ki proze to fer dan to sirkonskripsion…»

 

Ganoo aura beau essayer de sauver la face, puisant son inspiration dans une de nos expressions locales, en affirmant, sur les ondes de Radio Plus, «lor mang mir ki avoy kout ros», il aura beau tenter de voir dans les injures subies une stratégie de ses adversaires – «ena dimounn kinn fer tapaz parski zot ti motive politikman. Mo kone ki sann-la derier tousala» –, la finalité de cet affrontement est connue. Très vite, le même ministre est venu annoncer les développements suivants : «Desizion fini pran, dan de mwa travay-la pou fini. Lesansiel se ki problem inn fini ek pou regle.»

 

Question : s’il n’y avait pas ces voix citoyennes contestataires, si Ganoo n’avait pas fait face brutalement à cette fureur des habitants de Chemin-Grenier, est-ce que les demandes auraient été entendues ? Au fond, ces reproches contre le ministre sont le symptôme d’un mal traduisant une déconnexion entre une opinion publique vigilante et un gouvernement qui se croit intouchable, vivant dans une bulle confortable où le pouvoir est un bouclier de protection. Jusqu’au moment d’un brusque réveil où les princes du jour apprennent que le vivre-ensemble implique une participation citoyenne collective et un dialogue entre les élus et le public.

 

Doit-on donc s’étonner de l’indignation de ces habitants de Chemin-Grenier qui ont profité de l’occasion pour mettre un ministre devant ses responsabilités en lui réclamant des comptes ? 

 

Il est un fait que, souvent, après la période des élections générales, les nouveaux élus, naguère candidats de proximité, sont frappés d’amnésie et oublient qu’ils ne sont rien sans les électeurs, à qui ils doivent leur siège de parlementaire. C’est en cela que les incidents opposant Ganoo à des habitants en colère ne sont pas insignifiants car ils rappellent aux élus de tous bords leurs devoirs, responsabilités et engagements.

 

Cet enseignement n’est pas valable uniquement pour ceux issus des rangs de la majorité mais également pour une opposition qui surfe parfois sur l’impopularité du gouvernement alors qu’au fond, les postures adoptées ne cherchent pas à changer un système qui leur sied. D’où l’écho sonore du cri «bour zot tou deor», remplaçant le «bour li deor» lors de la dernière marche citoyenne, illustrant un ras-le-bol de la classe politique en général. Parce que l’alternance au pouvoir n’est, hélas, pas une garantie de changement de paradigme.

 

Les auditeurs qui étaient à l’écoute de Radio Plus jeudi matin ont pu mesurer à quel point le «pa mwa sa li sa» était le moteur d’un échange musclé entre les députés Bablee (MSM) et Assirvaden (PTR), alors qu’ils étaient interrogés sur les pluies torrentielles, essentiellement la montée des eaux qui a inondé le pont Takamaka à Vacoas.

 

Et que dire de la déclaration du Premier ministre quand il semble découvrir que les changements climatiques sont la cause des récentes inondations, qu’on devrait s’adapter et prendre de nouvelles dispositions. À croire que nous n’avons pas connu de flash floods pendant ces dernières années… À croire que le gouvernement ignore les problèmes d’aménagement de drains alors que les permis viennent souvent des autorités qui cèdent par clientélisme politique. Avant que quelques voix citoyennes sévères ne viennent rappeler à l’ordre des élus trop souvent sourds et aveugles !

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