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Quand les citoyens écrivent une page d’histoire…

Qu’ont donc ressenti le Premier ministre, l’ensemble de son cabinet, son armada de communicants et sa troupe de suiveurs aveugles en regardant les inoubliables images de l’extraordinaire chaîne humaine illustrant une île bouillonnante de colère mais libérée de ses peurs, marchant pacifiquement dans les rues de Port-Louis ?

 

Qu’a donc pensé l’Attorney General Maneesh Gobin qui, sur le plateau de Radio Plus jeudi dernier, tentait de minimiser cette formidable et dynamique conscience mauricienne, demandant d’attendre samedi pour «get l’ampleur» ? A-t-il suffisamment saisi l’envergure de ce 29 août historique ou continuera-t-il, comme ses pairs, à se réfugier dans le déni, en refusant de regarder en face la révolte populaire des Mauriciens battant le pavé en scandant les «diktatir nou pa le», «deor», voire en entonnant en chœur, dans une émotion collective, l’hymne national en guise de réponse à un gouvernement incompétent ?

 

Comment ont réagi tous ceux qui, jusqu’à la dernière minute, ont essayé de décourager les marcheurs en jouant ici sur la politique de la peur, laissant entrevoir des possibilités de dérapages, ou tentant là de mettre cette action citoyenne sur le dos d’un hideux communalisme à travers des pyromanes qui ont alimenté les réseaux sociaux ces derniers temps ? Qu’ont donc pensé ceux qui ont eu la soi-disant brillante idée de proposer des activités censées détourner l’attention des citoyens qui ont compris le jeu des médiocres déstabilisateurs ?

Au sommet du pouvoir, nos princes du jour comprennent-ils enfin que ces souffles d’exaspération entremêlés, débouchant sur une incroyable ferveur patriotique, sont une réaction citoyenne jamais observée après une trop grande accumulation d’échecs d’un gouvernement ?

 

Est-ce que nos dirigeants enlèveront enfin leurs visières et se réveilleront de leur confort pour réaliser que toute cette rue noire de monde écrit une page de notre histoire contemporaine à cause de leur incapacité ?

 

Le Premier ministre comprend-il enfin que toute cette énergie déployée samedi dernier est la réponse des nombreuses failles, de décisions opaques sinon incompréhensibles dont la mort douteuse d’une quarantaine de dauphins cette semaine ressemble à une dernière goutte d’huile intolérable dans un océan débordant d’exaspération ?

 

Il y avait, dans les rues de Port-Louis, non seulement un large mouvement de citoyens venus exprimer une rage collective et réclamant des comptes après le naufrage du Wakashio, mais il y avait aussi, dans cette belle ambiance, une extraordinaire fierté d’une île prenant le pouvoir, soudée par une colère partagée mais protégée ensemble sous son quadricolore qui a flotté dignement dans le ciel mauricien. Et pas que ! C’est là aussi que se situe le succès de cette marche initiée par le téméraire Bruneau Laurette. Qui a réussi à donner une dimension internationale à ce rassemblement à travers une solidaire diaspora mauricienne qui a aussi soulevé le drapeau, dans un frissonnant cœur à coeur avec Port-Louis.

 

De toutes les images dont on se souviendra pendant longtemps, nous restera gravée de cette marche, celle nous montrant une admirable jeunesse vibrante, enthousiaste, remplie d’énergie, qu’on accuse souvent de léthargie, d’indifférence, et qui, avec ses pancartes originales, ne réclamait pas seulement des comptes autour du Wakashio. Non, parce que les jeunes marchaient également pour le rejet de la politique telle qu’elle est pratiquée, en disant un non sonore à son système qui, malgré les alternances, perdure.

 

Un point sur lequel il faut s’attarder, quand l’on sait que les partis politiques de l’opposition qui ont naguère nourri ce même système ayant servi leurs intérêts ont soutenu la marche. C’est dire qu’il n’y a pas seulement le Premier ministre et son gouvernement qui doivent se remettre en question et se réveiller après cet électrochoc du 29 août mais toute la classe politique, qu’elle soit majoritaire ou opposante. C’est dire qu’aujourd’hui, les Mauriciens, dont beaucoup participaient pour la première fois à une marche citoyenne, ont compris l’adage tout simple que l’union fait la force. Est-ce le début du printemps mauricien, comme le disait Bruneau Laurette à qui revient le mérite de la marche ? Difficile à dire quand l’on sait que les élections générales sont prévues dans quatre ans. Des années qui s’annoncent longues pour ce gouvernement qui, après seulement huit mois au pouvoir, est déjà sous pression, tant son incompétence n’a d’égale que son arrogance…

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