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Oui à la colère, non à la violence !

Il n’est jamais trop tard pour se ressaisir ! Osons espérer que nous ne vivons pas une situation sociale et politique de non-retour ! Osons croire que les appels à l’apaisement seront entendus. Parce que la situation est grave et qu’aucun patriote ne peut souhaiter que les choses s’enveniment après les derniers événements. Nous avons dépassé le cadre des manifestations pacifiques pour basculer dans un climat d'émeute. Avec des dommages collatéraux lourds qui nous guettent !

 

Comment se termineront ces braises annonciatrices d’un incendie incontrôlable ? Il serait salutaire que l’ensemble politique de tous bords confondus ainsi que les syndicalistes, travailleurs sociaux, citoyens engagés et chefs religieux fassent un appel au calme en disant oui à la liberté d’expression, oui aux manifestations, oui à une colère légitime, saine et compréhensible. Mais non au chaos, aux dérapages et à la violence. Non à une police qui provoque, s’adonne à des arrestations injustes et fait preuve de brutalités gratuites et condamnables ! Non à un gouvernement qui continue à se boucher les oreilles !

 

Il est malheureux qu’au lieu de se ressaisir, au lieu de dire aux manifestants que leurs cris ont été entendus, le gouvernement continue de se draper dans un manteau d’arrogance, en montrant la déconnexion entre son équipe et des citoyens désespérés. Alors que nous nous attendions à un discours unifiant et apaisant, pouvant calmer les tensions, alors que nous nous attendions à un langage rassurant débouchant sur l’espoir de jours meilleurs, l’équipe du MSM continue à utiliser indécemment la MBC pour culpabiliser et accuser.

 

Ce faisant, nos dirigeants, par la voix du vice-Premier ministre Obeegadoo veulent faire croire que tous ceux qui sont dans la rue sont des fauteurs de troubles, que ces actes-là étaient prémédités. Or, s’il faut reconnaître que certains profitent peut-être d’une situation, il ne faut pas pour autant faire l’impasse sur le sentiment de ras-le-bol que nous évoquons depuis les étincelles vécues à Plaine-Magnien et à Vacoas. Les secousses de Camp-Levieux sont une cristallisation de la colère d’une grande majorité de Mauriciens qui ne savent comment boucler leur fin de mois entre l’augmentation du panier de la consommation, les prix vertigineux des médicaments et la hausse des carburants, entre autres. 

 

Pire, le Premier ministre fait un mauvais jeu communal et s’avance sur une corde sensible, en évoquant Kaya, lors d’une declaration à la MBC vendredi soir : «Dan le pase se bann mem dimounn ki ti a la baz dan bann emet kouma Kaya. Mo fer enn lapel a la popilasion pou ki zot ziz sa bann dimounn-la ek zot konportman.»

 

Au lieu de trouver des motivations machiavéliques de part et d’autre, Pravind Jugnauth gagnerait à prendre la mesure de la gravité d’une atmosphère explosive et de l’urgence d’une communication gouvernement-public. Faut-il lui rappeler que dans des cas extrêmes, les décisions doivent être à la hauteur de la situation ?

 

Qu’attendent aujourd’hui les Mauriciens ? Que le Premier ministre agisse en chef rassurant, qu’il prenne des engagements fermes (quitte à revoir le prix de l’essence et autres denrées) pour soulager plusieurs classes sociales, essentiellement les plus démunis, asphyxiés par ces cruelles augmentations incompréhensibles quand l’on fait la comparaison avec d’autres pays.

 

Car Pravind Jugnauth aura beau dire – comme il l’a fait devant les caméras de la MBC – qu’en tant que Premier ministre responsable, il ne peut «dilapider les fonds publics», sa déclaration provoque un haut-le-coeur ! Quand l’on sait à quel point ce gouvernement-là s’est servi par milliards dans les caisses de l’État en faveur du copinage politique lors des deux confinements sur le dos d’achats d’équipements médicaux défectueux faisant avancer une culture de «kokin» ! Quand l’on sait qu’il y a à peine quelques semaines le rapport du Public Accounts Committee faisait encore une fois état de tous ces gaspillages ressemblant à d’incroyables détournements de fonds publics. Quand l’on sait que les membres du gouvernement n’ont aucune retenue dans les largesses qu’ils s’accordent avec plusieurs élus de la majorité se rendant comme des pachas à Dubai, en se servant impunément de l’argent des contribuables, l’on pourrait répondre au chef du gouvernement que les consommateurs seraient d’accord qu'on utilise des fonds publics pour soulager leur maux !

 

Combien de voix n’ont pas appelé ces derniers temps à des suppressions de taxes sur le carburant, combien de propositions n’ont pas été faites, que ce soit par l’opposition parlementaire ou par des têtes pensantes, en faveur des pistes de réflexion au gouvernement ?  Qu’a-t-on vu ? Des élus incapables de répondre à leurs mandants et à la presse, illustrant leur incompétence, dont nous payons la gestion ! Et dire qu’ils sont rémunérés à grands frais (plus de Rs 600 000 pour le Premier ministre, Rs 375 000 pour les ministres, Rs 300 000 pour les PPS, Rs 158 000 pour les députés) et ont l’obligation de nous rendre des comptes !

 

Il faut vraiment avoir été aveugle pour ne pas avoir prévu cette crise dont les signes étaient visibles. Il n’est jamais trop tard pour se ressaisir !
 

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