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Et il faut désormais compter avec Bodha qui n’a nulle intention de faire de la figuration sur l’échiquier politique ! Deux semaines après avoir soumis sa démission, voilà donc l’ex-ministre des Affaires étrangères qui continue son exercice de communication en partageant son projet de société, qu’il compte présenter aux partis de l’opposition et aux citoyens, deux forces patriotiques, en forme de mouvance selon lui.

 

En bon stratège, Bodha affirme qu’il n’adhérera à aucun parti, démentant ainsi les propos de Pravind Jugnauth qui réduisait sa démission en ambition premierministerielle pour devenir un pion de Bérenger. En bon communicant, il a présenté une série de points – plutôt valables – en guise de propositions pour le pays, qui s’apparentent pour l’heure à un assemblage de bonnes résolutions théoriques.

 

Officiellement, il n’y a donc aucune tractation Bodha-MMM mais officieusement, tous les signes sont là ! Ainsi, à écouter le leader du MMM, en conférence de presse ce samedi, cette question (d’une éventuelle candidature de Bodha au poste suprême) n’est pas d’actualité. Mais les bras grands ouverts et les bons mots du leader mauve envers l’ex-ministre des Affaires étrangères n’ont échappé à personne : «Bodha apporte un message de changement et d’espoir. Ses propositions de progrès sont  bienvenues…»

 

Dans une situation où l’opposition n’arrive ni à fédérer, ni à se positionner en force alternative malgré l’impopularité rapide qui a gagné le gouvernement trempé dans nombre de scandales, à un moment où Ramgoolam pense toujours qu’il peut redevenir Premier ministre alors qu’il représente un boulet pour son parti et ses éventuels partenaires, Bodha est-il déjà devenu le joker que les Mauves pensent présenter au poste de Premier ministre à l’avenir ?

 

Toujours est-il que la coïncidence entre le coup de colère de Bérenger envers les Rouges (après que le député travailliste Juman a déclaré sur Radio Plus que le PTr peut gagner seul les municipales), la décision d’appeler à un Comité central du MMM pour débattre sur ce sujet et sa déclaration précisant que les quatre leaders de l’opposition ne se rencontreront pas de sitôt laissent deviner que le ver est déjà dans le fruit.

 

Bodha est-il déjà vu à travers des yeux mauves comme le Premier ministre du changement, à l’exemple de SAJ en d’autres temps ? Avec son profil sociologique, que d’aucuns continuent à considérer comme un must – nourrissant un affreux jeu communaliste – pour se positionner comme candidat premierministeriel, lui aurait-on conseillé de créer un nouveau parti pour séduire l’électorat hindou, quitte à faire alliance avec le MMM par la suite ?

 

Allez savoir si nous sommes devant un éventuel scénario rappelant un lointain passé quand Boodhoo, après sa rupture d’avec le PTr en 1979, s’en alla fonder le PSM, pour contracter ensuite une alliance avec le MMM. Les résultats et la suite sont connus : 60-0 en 82, cassure, re-élections en 83, etc. Mais Bodha n’est pas Boodhoo !

 

Pour l’heure, son défi est de rester crédible en dénonçant un système dont il a fait partie pendant des décennies. Sera-t-il pris au sérieux pour devenir un candidat par défaut dans une situation où une grande partie de la population ne veut entendre parler ni du gouvernement ni de l’opposition traditionnelle ? Interrogé par notre confrère de l’express qui voulait savoir si le poste de Premier ministre l’intéresse, la réponse de Bodha – «c’est prématuré» – laisse la porte ouverte à toutes les interprétations.

 

Et à écouter Bérenger samedi, il semble mieux apprécier l’ancien ministre MSM que ses camarades de l’opposition : «La démarche de Bodha pe fer sertin panike (...)» lâche-t-il. Avant d’ajouter plus loin : «Kan dir sanzman, se vre sanzman o nivo Premie minis osi (...)»

 

Pour l’heure, Bodha, qui a bien choisi son timing pour claquer la porte, surfe sur l’affaire Kistnen et ne se prive pas d’excellentes formules – «Quand la mort rôde autour d’un parti, c’est grave» – pour mieux critiquer une équipe au sein de laquelle il évoluait jusqu’à tout récemment. Une chose semble sûre, le nouveau venu ne veut pas faire de la figuration sur l’échiquier. Et Bérenger, en homme pressé, dévoile déjà quelques cartes… Les joueurs changent, le jeu reste le même !

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