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Les sauveurs du Paille-en-Queue !

Bien sûr que nous sommes heureux devant la réintégration des 18 pilotes mauriciens. Qui n’est pas soulagé face à la lueur d’espérance qui s’offre à ces pilotes dont certains recevaient moins d’un quart de leur salaire depuis octobre 2020 ? Doit-on revenir sur le cri de désespoir de nos porte-drapeaux d’Air Mauritius dans la presse après qu’ils furent mis au chômage forcés ? Devrait-on rappeler leur déclaration faisant état de l’absence de considération du facteur humain de la part des administrateurs après qu’ils se sont retrouvés en congé ? Mais fallait-il pour autant instrumentaliser ces pilotes, donnant ainsi au Premier ministre l’image d’un sauveur devant les caméras de la MBC, pour que ceux réembauchés se confondent en remerciements au chef du gouvernement et au nouveau CEO d’Airport Holdings.

 

Heureusement que personne n’est dupe devant cette opération communication censée faire passer la pilule des Rs 12 milliards (décision avalisée lors du watershed meeting) qui seront injectés pour sauver la compagnie nationale. Voilà donc, encore une fois, l’État se transformant en vache à lait, tout en disposant de l’argent des contribuables sans aucune garantie de changement à Air Mauritius. Au contraire, ne voilà-t-il pas que le gouvernement enfonce encore plus le clou en créant une compagnie monstre qui englobe Air Mauritius, Airports of Mauritius Ltd, Airport Terminal Operations Ltd et la Mauritius Duty Free Mauritius.

 

La logique échappe à tout le monde quand l’on sait que toutes seules, ces entités-là ne pouvaient résoudre leur problématique propre. Et il faudrait maintenant espérer que la nouvelle super structure, plus difficile à naviguer profitablement – et qui, en sus, sera gérée par l’ancien conseiller du Premier ministre dont les compétences dans ce domaine sont douteuses – puisse faire redécoller notre compagnie nationale.

 

Ce, alors même que la conjoncture appelle plus que jamais à se débarrasser des nominés politiques incapables, après la mauvaise gestion d’une flopée de responsables incompétents à la tête de la compagnie d'aviation nationale, tout gouvernement confondu.

 

C’est l’ancien ministre des Finances, Rama Sithanen, invité de Radio Plus mercredi dernier, qui affirmait que jusqu’ici, Air Mauritius n’a connu que trois CEO compétents ! Aujourd’hui, nul n’ignore que tous les gouvernements successifs sont coupables de la situation qui prévaut à la compagnie d’aviation nationale après des gouvernances médiocres dont le but était de servir leurs intérêts sans rendre des comptes. 

 

Entre le hedging qui a fait perdre des centaines de millions à la compagnie, les scandales qui n’ont jamais manqué, l’achat et la location des appareils effectués dans l’opacité, des choix de stratégie contestables, notre Paille-en-Queue n’avait pas attendu l’arrivée de la Covid pour se retrouver en situation de presque faillite. Et qu’a-t-on fait alors ? Nommer deux administrateurs avec comme objectif l’analyse de la situation et la proposition d’un plan de relance. Mais qu’apprend le citoyen lambda après plus d’une année de travail et des paiements de service qui se comptent en centaine de millions ? Que s’il faut éviter le pire, il n’y a pas d’autre choix que d’injecter Rs 12 milliards de l’argent public dans la compagnie et que la majorité de cette somme ira aux créanciers.

 

Sinon ? Rien de nouveau ! Si l’on s’attendait à une analyse profonde sur les cas de favoritisme ou d’interventionnisme politique qui ont conduit Air Mauritius sur la route nébuleuse de l’incertitude que paye aujourd’hui l’ensemble de ses employés, nous restons sur notre faim.  C’est au contraire à un scénario illustrant l’ingérence malsaine que nous avons assisté seulement deux jours après le watershed meeting, quand le Premier ministre a voulu se faire passer pour le sauveur des pilotes en détresse.

 

Le message est clair : les licenciements et les chômages forcés sont l’oeuvre des (méchants) administrateurs, tandis que le chef du gouvernement est le bienfaiteur qui vient à la rescousse des pilotes désespérés ! Y a-t-il image plus équivoque de l’ingérence politique que cette proximité Premier ministre-CEO d’Airport Holdings rencontrant ensemble les pilotes ?

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