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Les héros ordinaires et l’indécence des hommes de pouvoir

De tous les enseignements du drame qui a secoué le pays et dans lequel la policière Raghoo a cruellement payé de sa vie, retenons...

- Ces héros ordinaires en uniforme

 

Trop souvent, la force policière est vue sous l’angle de ses brebis galeuses, ces indignes flics qui salissent la profession. Des cas de brutalités policières qui restent malheureusement impunis aux ripoux, en passant par certains comportements suscitant l’indignation, à l’exemple de ceux impliqués dans l’accident de Wooton, dont le véhicule a percuté mortellement le pompiste Gobin et qui ne se sont pas arrêtés pour lui prêter assistance… Il y a de ces policiers qui éclaboussent l’uniforme.

 

Puis, il y a les autres, ces hommes et femmes intègres, honnêtes, dont on parle moins ou pas du tout, et qui dans l’anonymat du quotidien accomplissent leur travail avec abnégation. Qu’ils soient au poste ou sur les routes à réglementer le trafic, voire ailleurs, ceux-là ne récoltent jamais de lauriers mais rentrent chez eux chaque jour avec le sentiment du devoir accompli. Dimple Raghoo faisait partie de cette catégorie-là. Elle était une de ces âmes vaillantes avec une conscience professionnelle, qui rappliquent quand le travail appelle, congé ou pas. Sa mort brutale, provoquant des témoignages émus et jetant un éclairage sur son parcours de policière bosseuse, passionnée et assidue, vient nous rappeler qu’on ne peut généraliser les cas dans n’importe quelle profession.

 

Oui, ces médiocres dont notre force policière pourrait se passer existent mais il y a aussi ceux qui ne portent pas l’uniforme par hasard et pour qui le métier est une affaire de vocation. Et cette tragique fin mettant tout un pays en émoi illustre le dévouement d’une fille du sol qui devient, amèrement, la première femme morte en service. Depuis sa brutale mort, on parle de Dimple Raghoo comme d’un symbole dans le combat contre la drogue. Lui a-t-on seulement dit de son vivant à quel point sa contribution comptait et que ses efforts, tout comme ceux de son collègue Arlanda, blessé lors de cette opération, sont reconnus et appréciés ? Trop souvent, les policiers inefficaces font oublier les héros ordinaires en uniforme…

 

- L’indécence des hommes de pouvoir

 

Si on peut deviner l’émotion, l’indignation, la colère suscitée par la mort injuste de la jeune policière, si la révolte se traduit par un besoin de justice, il est inconcevable que ceux détenant des pouvoirs décisionnels jettent de l’huile sur le feu quand l’actualité des faits divers fait sa loi. Le petit Ayaan battu à mort, une septuagénaire tuée chez elle et la policière décédée effroyablement lors d’une opération de controlled delivery… Tous ces drames ne laissent aucun coeur insensible et on ne peut que s’incliner et respecter la mémoire de ceux arrachés brutalement à la vie que nous regardons partir douloureusement.

 

Faut-il pour autant que le Premier ministre profite de cette toile de fond nerveusement explosive pour venir dire qu’il est en faveur de la peine de mort ?

 

Quel signal envoie-t-il, si ce n’est de faire appel aux instincts de vengeance plutôt qu’à une cour de justice dont beaucoup veulent priver les accusés à travers une pétition qui circule et qui appelle à une mise à mort sans jugement ? Est-ce par besoin de faire du populisme dans un climat où son gouvernement et lui sont secoués par divers scandales que Pravind Jugnauth choisit de se prononcer pour la peine de mort réclamée également – et c’est condamnable – par un responsable syndical de la police ?

 

Au lieu d’alimenter un débat qui ne fait que nourrir les réactions violentes sur les réseaux sociaux, le Premier ministre aurait pu nous dire comment il compte s’y prendre pour mener réellement le combat contre un trafic qui semble nous dépasser tant les drogues de synthèse inondent le marché, tuent à petit feu notre jeunesse, alors que son gouvernement refuse jusqu’à présent d’entamer un débat franc, dépassionné et civilisé sur des options de dépénalisation du gandia. Il est vrai que la démagogie est plus facile que le combat – jugé perdu par beaucoup – contre les trafiquants. Alors que l’heure est à un sursaut collectif sur un sujet d’intérêt national, le chef du gouvernement nous parle de la peine de mort… Pathétique !

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