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Le règne des privilégiés

Serait-ce cette mentalité condamnable traduite par l’expression vulgaire «nou ki mari» qui dicte certaines conduites ? Que ce soit (i) au Champ de Mars où nous assistons à des épisodes surréalistes avec la bénédiction de la GRA, ou (ii) à l’Assemblée nationale, quand l’abus du pouvoir dépasse désormais le speaker qui a fait école, eu égard au dernier exemple du Deputy Speaker qui a référé un article de l’express au DPP, les signes traduisent la bassesse et l’autocratie des pouvoiristes qui se croient tout permis !

 

Ainsi, même si la députée de l’opposition, Stéphanie Anquetil, s’est excusée au Parlement après la diffusion d’une photo montrant une ministre dans une position embarrassante (faisant, semble-t-il, un petit somme), le Deputy Speaker a jugé utile d’envoyer le texte au bureau du DPP – après qu’une députée du MSM, Dorine Chukowry, secondée par une autre élue de la majorité (Tania Diolle), a présenté une motion au Parlement pour outrage.

 

N’est-il pas d’intérêt public de savoir qu’une ministre payée des fonds du contribuable prend la liberté de se reposer au Parlement ? Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’on assiste à pareille scène où des élus – essentiellement pendant les séances tardives, ce qui n’était pas le cas cette fois, la photo ayant été prise l’après-midi – ont du mal à garder les yeux ouverts. Mais c’est l’un des rares moments où l’on aura vu des députées de la majorité donnant l’impression de vouloir justifier le fait qu’on peut dormir à l’Assemblée nationale !

 

Au fond, ces agissements ne sont que les signes d’un pays gangrené par l’état d’esprit «gouvernma dan nou lame», devenu la norme quand l’on est au pouvoir. Ce sont les mêmes symptômes de ce mal qui renvoient une image de chaos, du Champ de Mars, avec certains n’hésitant pas à violer les règles les plus élémentaires, alors que d’autres s’adonnent à des commentaires racistes ! Pendant ce temps, le grand public se perd et a plus que jamais la perception d'une organisation douteuse gérée par des nouveaux venus qui, pour l'heure, ressemblent à une bande d’amateurs dont les compétences ne riment qu’avec proximité du pouvoir !

 

Peut-on penser autrement quand depuis le début de la guerre ouverte entre le Mauritius Turf Club et le gouvernement, le Premier ministre ne s’est jamais privé d’étaler sa hargne publique envers l’ancien président du MTC (Giraud), coupable semble-t-il de sa proximité envers le leader du MMM ! Doit-on souligner que le nouvel homme fort du Champ de Mars se flatte (sur Radio Plus) de son rôle de bailleur de fonds du MSM, qu’il affirme avoir financé à hauteur de Rs10 millions (chiffres loin de la réalité selon les mauvaises langues) ?

 

Est-ce l’illustration concrète  du copinage politique, qu’importe s’il faut remettre l’organisation des courses à des amateurs ? Devrait-on s’étonner de ce fonctionnement quand l’on sait que des responsables de quincaillerie, d’hôtellerie, de société de gardiennage, de transport ou de restauration ont été capables de décrocher des contrats faramineux d’achat de médicaments ou d’équipements médicaux en plein confinement sur toile de fond de leurs liens priviliégiés avec des ministres, seul gage de leur expérience dans ce domaine ? 

 

Ce qui compte reste la proximité avec les princes du jour et le sentiment de règne absolu ! C’est sûrement cette sensation de jouir d’une liberté totale qui a guidé des limiers de la MCIT à arrêter, puis convoquer l’un des chanteurs du tube Poliko Krapo aux Casernes centrales !

 

Après l’arrestation des manifestants, travailleurs sociaux, avocats, c’est au tour des artistes ! On pourrait rire de cette police qui se ridiculise et qui aurait mieux à faire si ces épisodes-là ne traduisent pas également une culture de «nou ki mari» ? Que reproche-t-on au chanteur ? Qu’il ait chanté dans un mariage devant femmes et enfants la chanson Poliko krapo, dont les paroles sont, aux yeux de nos hommes en uniformes, offensants ! Voilà donc un artiste interprétant une chanson (qui connaît un immense succès, comptant des vues par millions) que la police juge inappropriée ! Depuis quand est-ce que les limiers ont les compétences pour censurer les paroles d’une chanson jouée en privé avec l’autorisation des adultes qui s’y trouvent ? Est-ce que ceux qui ont arrêté le chanteur - dont les paroles dénoncent les brutalités policières - ont agi ainsi parce que la vérité offense ? Si déjà la chanson Poliko Krapo était populaire, cette arrestation lâche, frisant le harcèlement, ne fait que lui donner un écho de publicité gratuite, dépassant nos frontières !

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