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Le pouvoir d’un seul homme !

Quel signal le Premier ministre envoie-t-il quand il décide de présenter une motion au Parlement, demandant l’annulation de la suspension des trois membres de l’opposition ? S’il faut se réjouir du retour des parlementaires, dont les voix sont nécessaires dans une démocratie, progressivement rétrécie par toutes sortes de tentatives totalitaires, le comportement du Premier ministre illustre un système qu’il faut dénoncer à tout prix.

 

Voilà un chef du gouvernement qui présente une motion pour l’expulsion de trois élus, à travers un Speaker qui s’illustre par son parti pris chaque mardi et devant qui il fallait courber l’échine, demander des excuses si les députés voulaient retrouver leur siège légitimement acquis ! Six semaines plus tard, donc, le chef du gouvernement décide, sous prétexte de vouloir permettre à ces députés de participer à la présentation et aux débats autour du Budget, que ceux-là peuvent revenir à l’Assemblée nationale. Est-ce à dire que les séances parlementaires entre le 30 mars et le 18 mai ne comptaient pas aux yeux du Premier ministre ? Allez savoir !

 

Est-ce qu’au final, le leader du MSM a fini par retrouver le «bon sens», comme le commentait le député rouge Boolell ? Ou est-ce que le chef du gouvernement a reculé par peur d’un éventuel «camouflet en cour» (dixit Bhagwan) ? Le Premier ministre réalise-t-il (tardivement) que la suspension du 30 mars «était scandaleuse, disproportionnée, sans commune mesure compte tenu de et par rapport aux mots prononcés», comme le disent les trois députés dans leur affidavit ? A-t-il changé de stratégie pour ne pas subir un blâme en cour, tout en venant à la rescousse du Speaker ? Au-delà de tous ces questionnements auquel le Premier ministre ne répondra pas, au-delà de l’injustice commise envers ces élus de l’opposition, privés de leur siège et de leur participation au (prétendu) temple de la démocratie, cette affaire est aussi l’illustration de notre système condamnable. Car il donne un pouvoir absolu à un Premier ministre qui va jusqu’à s’octroyer la liberté de décider de la présence ou de l’absence des députés de l’opposition à l’Assemblée nationale ! Doit-on s’étonner d’une perception d’un régime autoritaire, quand tout semble dépendre du mood d’un chef qui utilise tous les leviers disponibles de manière abusive ? C’est ainsi donc que nous assistons ces jours-ci, après les tentatives de contrôler nos opinions sur les réseaux sociaux au niveau de l’ICTA, au renvoi des élections municipales.

 

Si à l’heure de la Covid-19, la vigilance sanitaire doit primer sur l’organisation d’un scrutin électoral, il est toutefois regrettable de constater que c’est le Premier ministre qui s’en sort encore une fois avec des pouvoirs accrus, pouvant disposer du calendrier électoral à sa guise.

 

Dans un pays où nous n’avons pas de dates fixes pour les élections, car seul le Premier ministre détient le monopole du savoir de tous les scrutins et choisit l’appel aux urnes en fonction de son agenda, le renvoi de ces prochaines municipales vient démontrer à quel point cette concentration du pouvoir dans les mains d’un seul homme ne fait pas de bien à notre démocratie. Et permet au chef du gouvernement de choisir parcimonieusement les informations auxquelles le public a droit. Tandis que d’autres sont gardées secrètes, à l’exemple de ces questions sur Agalega où le Premier ministre n’a pu répondre sur les armes nucléaires mardi dernier !

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