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Et la voix des Chagossiens !

Il est de ces victoires qui rendent fier tout un pays. L’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) sur les Chagos fait partie de ces moments rares où les Mauriciens célèbrent, ensemble, dans un élan patriotique, un exploit qui dépasse le cadre de la politique. Devant pareil dénouement historique, l’on ne peut que saluer celui qui s’est jeté personnellement dans cette bataille, même s’il faut reconnaître les efforts de ses prédécesseurs. Le ministre mentor est allé à La Haye pour gagner. Le verdict donne aujourd’hui raison à sa détermination. Désormais, SAJ a la conscience tranquille et le sentiment d’un devoir accompli après avoir été jusqu’au bout de ce long combat sans  jamais s’incliner malgré les écueils.

 

Car les obstacles furent réellement considérables dès l’annonce des intentions mauriciennes : l’odieux chantage en 2016 d’un surprenant communiqué commun États-Unis-Angleterre, menaçant de compromettre les accords bilatéraux avec Maurice, les vives critiques autour de la manière de faire du ministre mentor qualifiée de brutale, surtout après l’ultimatum qu’il avait alors lancé à la Grande-Bretagne, l’incompréhension des politiques de l’opposition qui encourageaient plutôt la voie diplomatique. Bref, la route fut semée d’embûches et ce succès laisse une trace indélébile du dernier passage de SAJ au pouvoir.

 

Même si, après les clameurs, force est de reconnaître que cette opinion de La Haye n’a pas de valeur juridique, ce qui fait le jeu de la Grande-Bretagne qui, justement, n’a pas manqué de souligner qu’il ne s’agit là que d’un avis consultatif, le fait demeure que sur le plan moral, le pays de Theresa May perd la face. Et la Grande-Bretagne sera désormais soumise aux pressions que Maurice ne tardera pas à organiser, sous forme de riposte, avec l’aide des pays amis.

 

Il y a loin de la coupe aux lèvres, mais cette bataille gagnée donne à notre pays une force psychologique pour se préparer à la guerre. La victoire de l’État mauricien est une chose, le droit de retour des Chagossiens dans leurs îles en est une autre ! Et jusqu’ici, le gouvernement mauricien a été mal inspiré de n’avoir jamais clairement expliquer ses futurs desseins à la communauté chagossienne qui veut avoir son mot à dire, sa liberté de mouvement lors d’un éventuel plan de retour, et qui s’interroge sur sa participation – ou pas – à la gestion de sa terre natale.

 

Comment est-ce que le gouvernement mauricien compte-t-il s’organiser ? Est-ce qu’il prévoit une gestion façon Agalega ? Y aurait-il un plan d’autonomie à la manière rodriguaise ? Toutes ces questions, légitimes, restent malheureusement sans réponse, face aux passionnants débats qui animent les familles chagossiennes depuis le 25 février. Faut-il rappeler au gouvernement que ce peuple-là n’est pas un bloc monolithique, que les opinions divergent et qu’il n’y a là aucun mal, car les contradictions peuvent faire avancer les grandes causes ? 

 

Ainsi, pendant que des membres du Groupe Réfugiés Chagos – dont nous saluons l’acharnement et la résilience de son leader, Olivier Bancoult – se soucient de la souveraineté de Maurice sur les Chagos, en adoptant la même posture de feu Fernand Mandarin du Comité Social Chagossien, d’autres voix pensent qu’il ne s’agit pas là de leur bataille. Ceux-là rappellent ces durs moments de déracinement, les souffrances subies, le dédain auquel ils ont dû faire face à leur arrivée à Maurice quand, affublés du terme «zilwa», ils furent méprisés et considérés pendant trop longtemps comme des citoyens de seconde zone. 

 

Et ce, dans l’indifférence totale des gouvernements successifs qui leur ont offert une maigre compensation, sinon quelques toises d’un terrain, dont beaucoup ont dû se séparer, pour une question de survie, devenant des proies faciles des prédateurs profitant de leur faiblesse et de leur ignorance pour leur proposer des sommes dérisoires qu’ils ont été contraints d’accepter. Pour toutes ces raisons, et pour une amélioration de leurs conditions de vie, des familles entières de Chagossiens, détenteurs du passeport britannique, vivent aujourd’hui en Grande-Bretagne, plus précisément dans la région de Crawley. Et ceux-là prônent le droit à l’autodétermination pour leurs îles. Leur voix aussi compte ! Encore faut-il que le gouvernement mauricien les entende et propose enfin une discussion franche entre toutes les parties concernées. Il est plus que temps !

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