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[ EDITO ] Des «jokes» comme diversion…

La coïncidence est ironique. Ainsi, au moment même où le Premier ministre se flattait de sa gestion de la Covid-19, tout le pays était en alerte et attendait anxieusement la confirmation d’une information qui s’était déjà propagée dans la matinée de jeudi : qu’on comptait un premier cas local de la Covid-19 ainsi qu’un nouveau cas importé. Difficile à croire que le chef du gouvernement n’était pas mis au courant des agitations qui avaient alors lieu au ministère de la Santé.

 

Et pourtant, pendant qu’à Saint-Pierre, devant une assemblée de personnes du troisième âge acquise à sa cause, Pravind Jugnauth se félicitait, en affirmant que «nou sel pei dan le mond kot nou kapav rasamble, enn pe asize a kote lot san okenn krint», toute l’île retenait son souffle, ayant eu vent d’éventuels nouveaux cas. 

 

Une fébrilité qui n’a pas découragé le PM à poursuivre son exercice de communication, choisissant l’autodérision, pour faire rire son audience quand il déclare «ena ti pe kritike mem depi koumansman. Kone komie fwa inn apel mwa inkompetan me si dan mo linkonpetans nou pe kapav rasemble isi, be si mo ti konpetan sa, defons file».

 

À peine quelques heures plus tard, les Mauriciens apprenaient que le pays comptait un nouveau cas local, un jeune homme contaminé par son père qui, lui, allonge le chiffre des cas importés. Et les membres du comité de communication nationale sont revenus alors rappeler l’importance des gestes barrières, dont la distanciation sociale et le port du masque, des précautions totalement absentes lors de cette fonction du chef du gouvernement. Ce qui, du coup, a obligé la MBC à censurer la partie du discours sur la Covid-19 de Pravind Jugnauth, qui, aux informations de 19h30, devenait obsolète, sinon ridicule, un premier cas local ayant entre-temps été découvert.

 

Même s’il faut reconnaître que la gestion des autorités autour de la Covid-19, dès mars, n’est pas catastrophique, malgré les couacs du début, même s’il faut admettre que la situation actuelle inquiète un peu moins une population qui sait que l’expérience des derniers mois favorisera une meilleure prise en charge, il ne faudrait pas que le Premier ministre tente de nous divertir pour nous faire oublier les vraies questions.

 

Car on aura beau dire que les protocoles adoptés donnent des résultats et assurent une protection au niveau de la santé collective (alors que l’économie s’essouffle et que le tourisme souffre), on aura beau savoir que le contact tracing déclenché dès jeudi dernier, après la découverte du nouveau cas local, est encourageant, ce n’est pas pour autant que le Premier ministre ne devrait pas nous rendre des comptes sur d’autres aspects liés à la gestion de la Covid. Devrait-on revenir autour de ces arrestations faites par l’ICAC ou encore rappeler le surréaliste achat des respirateurs, semble-t-il défectueux, dont le gouvernement lui-même n’est pas satisfait ?

 

S’il est capital de garder notre capacité de discernement, c’est pour empêcher que le Premier ministre tente de nous divertir, à travers une forme de communication basée sur l’humour pour mieux discréditer ses adversaires, tout en semant le doute dans les têtes et pouvant nous éloigner des vraies interrogations. C’est ainsi que, pendant que tous s’attendaient à la réaction du Premier ministre sur la polémique autour de l’affaire Angus Road, Pravind Jugnauth choisissait ce jour-là de faire un joke sur le prétendu mariage de sa fille après avoir laissé courir la rumeur pendant des semaines. «Kot mo pe ale dimounn pe felisit mwa, zot pe dir mwa pou ena gran zour dan mo fami, pou mont la tant biento. Monn apel Beti, monn dir li to pa invit mwa», racontait-il à une assemblée pliée en deux.

 

Certes, le Premier ministre a le droit d’apporter des démentis aux informations qu’il juge fausses mais il a aussi le devoir de répondre aux questions d’intérêt national. Or, à quoi assiste-t-on à l’Assemblée nationale, si ce n’est qu’après le bouclier ICAC, Pravind Jugnauth a trouvé cette fois, en le Speaker, une efficace armure à l’attitude condamnable, mettant à mal notre démocratie, et n’hésitant pas à censurer la question du leader de l’opposition mardi dernier ! D’où l’importance de garder notre vigilance pour ne pas rire bêtement devant des tentatives de traits d’esprits distrayants…

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