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Attaque et diversion

Et le gouvernement passe désormais à l’offensive ! D’abord, à travers le Premier ministre qui multiplie les sorties, histoire de se faire entendre. De Hillcrest (où il fustigeait ses adversaires politiques) à Nouvelle-Découverte – où il a cette fois décidé de calmer le jeu, en découvrant que «kom enn gouvernma nou bizin gagn sipor la popilasion», affirmant mettre «de kote bann dimounn ki met baton dan larou» –, Pravind Jugnauth s’essaye à la com.

 

En l’absence de projecteurs hebdomadaires via l’Assemblée nationale et compte tenu de sa répulsion à inviter la presse pour des face-à-face (exercice normal dans toute démocratie), le Premier ministre tente de défendre, aux travers de quelques inaugurations, son gouvernement, quand ce ne sont pas les autres membres de son équipe qui prennent le relais de l’attaque en faisant barrage autour de lui. C’est ainsi qu’on aura entendu certaines voix monter au créneau pour lancer ici, un indécent «pas tous nou Premie minis» ou là, pour qualifier d’antipatriotiques ceux qui parlent ouvertement aux médias étrangers. 

 

Soit le gouvernement se sent en perte de vitesse face à une opposition qui fait feu de tout bois tant les scandales ne manquent pas, soit, comme le font accroire certaines rumeurs, le MSM se prépare en vue des prochaines municipales, l’accélération des travaux d’infrastructures routières dans certaines villes n’y étant pas innocente.

 

Faut-il souligner que le Premier ministre gardera une nouvelle fois jalousement et de manière antidémocratique la date du prochain scrutin, comme ce fut le cas pour les élections antérieures, adoptant ainsi une stratégie malhonnête lui permettant d’avoir une longueur d’avance sur ses adversaires ? C’est le ministre Ganoo, en conférence de presse samedi, qui nous a appris que le gouvernement «pe prepar li, pe gete ki stratezi» pour les municipales et que les différents partenaires au pouvoir ont commencé «à effleurer le sujet».

 

C’est ce même Ganoo qui, interrogé sur la photo, montrant Jugnauth en compagnie de Ramgoolam, affirme que cet aparté public n’a «aucune valeur politique,» estimant qu’il était «tout à l’honneur du Premier ministre» de s’être comporté en «gentleman» en allant faire la causette à un leader du PTR, semble-t-il, esseulé lors de la réception en l’honneur de la fête nationale indienne.

 

Au-delà de la diversion et des spéculations surréalistes provoquées par cet épisode de «koz-koze» officiel, cette image montrant ensemble les deux farouches adversaires, sert les intérêts individuels de chacun d’eux. Jugnauth et Ramgoolam, en jouant ce jeu de la bienséance – ça se saurait si nos moeurs politiques encourageaient des relations civilisées entre détracteurs politiques à Maurice –, n’ont comme objectif que de satisfaire leur stratégie propre, même si tout est possible en politique. 

 

D’un côté, voilà donc Pravind Jugnauth qui, en tentant de faire croire qu’il peut exister des rapports cordiaux entre lui et le leader du PTr, fait comprendre à ses alliés du gouvernement que d’autres éventualités existent. Et de jouer également au trouble-fête pour une opposition déjà dispersée qu’il tente de diviser davantage. D’ailleurs, n’avait-il pas lancé, il y a peu, en guise de commentaire sur le juge Domah, «lor sa pwin-la, Dr Ramgoolam ek mwa nou an akorite», alors qu’il blâmait Bérenger et Duval.

 

De l’autre côté, c’est le leader du PTr qui, dans sa quête d’une crédibilité auprès des leaders de l’Alliance de l’Espoir, à qui il vient de dire non pour un rapprochement, se sent flatté que le Premier ministre (malgré les hostilités) soit venu vers lui. En se montrant aux côtés de Pravind Jugnauth, Ramgoolam augmente son pouvoir de marchandage, envoie le signal suivant à ses partenaires de l’opposition : des options, autres qu’un regroupement d’avec l’Alliance de l’Espoir, peuvent exister. Au fond, et Jugnauth et Ramgoolam utilisent l’adversaire de manière tactique, chacun essaie de remporter le jeu du rapport de forces, les deux sachant bien que ce fragment d’un moment relève d’une distraction.

 

Pendant que les politiques brouillent les pistes, il appartient aux citoyens d’exercer le devoir de vigilance pour ne pas se détourner des vrais enjeux : des questions qui embarrassent le Premier ministre, essentiellement sur l’affaire Angus Road ; l’augmentation des cas de Covid, débouchant sur de nouveaux protocoles, avec la Santé de plus en plus dépassée ; l’inégalité dans le système éducatif privant l’accès à un bon nombre de détenteurs de quatre credits de poursuivre leurs études en HSC ; et l’ouverture des frontières prévue pour le 1er octobre, qui entraîne dans son sillage des appréhensions légitimes, sans que le Premier ministre ne donne l’assurance de l’application de nouvelles mesures de sécurité strictes, fiables et protectrices. Serait-il trop occupé à faire diversion et passer à l'attaque ?

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