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Atann lapli pase !

Après la sècheresse aride viennent les pluies torrentielles inquiétantes ! Deux situations opposées qui, pourtant, provoquent les mêmes réactions de colère du public ! Car dans les deux cas, il s’agit avant tout de gestion, d’anomalies, de vision et de volonté politique !

 

À chaque épisode de grosses averses, incluant les cyclones, que constate-t-on ? Des rues impraticables, des centaines de cours et maisons inondées, des familles vivant un cauchemar, se voyant soudainement prisonnières des eaux, tout en assistant, impuissantes, aux dommages causés à leurs effets personnels, souvent irrécupérables ! Ensuite ? On crie, on s’emporte, on s’émeut, on critique ! Sauf que, dès que l’accalmie revient, chacun retrouve sa coquille, les choses demeurent inchangées, les voix sensées ne sont pas écoutées (même attitude pour la sècheresse annuelle) !

 

Les autorités, sur qui pleuvent les blâmes, font ce qu’elles ont toujours fait : une tentative de calmer la révolte au travers d’une déclaration ! Si Lesjongard avait ressorti le vieux projet de dessalement de l’eau de mer pour faire taire (vainement) l’exaspération contre l’alarmante sècheresse, cette fois, c’est le Premier ministre qui s’essaie à un exercice de communication en faisant quelques visites de lieux affectés et en déclarant que «dan plizir plas kot nounn fer bann travo dinfrastriktir, notaman bann drin, sa finn fonksione».

 

C’est parce que le chef du gouvernement sait que les reproches se dirigent essentiellement vers toutes ces constructions sauvages sans aménagement de systèmes d’évacuation efficaces qu’il tente de rattraper le coup. Or, le Premier ministre aura beau essayer, lui et son équipe devraient nous expliquer comment, malgré les rénovations aux coups de millions de roupies dans certains endroits, les inondations ont eu le dessus, et comment des maisons récentes, comme on l’a vu au complexe NHDC de Vetiver, à Petite-Rivière, ont été inondées en l’espace de quelques heures !

 

Ne parlons pas de ces endroits où des personnes crient inlassablement dans le désert depuis longtemps ! Et que dire de ces familles oubliées par le système et qui, désespérées par le manque de soutien des autorités, ont fini par se résigner, se remettant à la providence : «Depi mo tipti, mo viv sa. Mo ena 32 an (…) Pa kapav fer nanye a par atann lapli pase», témoignait un habitant de Sainte-Croix de sa maison inondée (bulletin Info Soirée du Defimedia, vendredi dernier).

 

Certes, plusieurs pays subissent des problèmes d’inondations régulièrement. Eu égard à la taille de notre île et après les quelques événements dramatiques découlant des pluies torrentielles du passé, n’aurions-nous pas dû tirer des leçons en nous attaquant à cette situation sur le long terme ? Encore faut-il que nous ayons des responsables (pas que de nom) politiques, des techniciens compétents, des moyens financiers ! Et encore faut-il connaître le sens de nos priorités, en mettant autant d’argent dans des projets de drains (qui doit être une priorité nationale) que dans le métro !

 

Si gouverner, c’est prévoir, il n’est pas trop tard pour prendre des mesures correctives en tirant des enseignements de ces derniers jours cauchemardesques : le contrôle plus strict de l’octroi de permis de construction qui, souvent, est une affaire de copinage, l’interdiction de construire dans les endroits à risque, les pistes de solution pour ceux qui habitent déjà sur ces terrains-là, l’obligation de rendre des comptes et de rectifier le tir de la part de ceux qui ont obtenu des contrats pour des systèmes de drains inefficaces !

 

Doit-on mentionner la météo, ses (in)compétences humaines et les moyens dont ce service dispose ? Comment justifier la gestion catastrophique de ces derniers jours, dont le fameux jeudi où il n’y avait aucun avertissement alors qu’il pleuvait à verse ? Les autorités gagneraient aussi à montrer une cohérence au niveau de la prise des décisions : on ne peut pas, d’un côté, demander aux employés des services essentiels de partir travailler et, de l’autre, ne pas leur donner un moyen de transport, sachant que métro et bus ne fonctionnaient pas ! Tout comme le communiqué émis tardivement vendredi, interdisant aux citoyens de sortir alors que plusieurs personnes étaient déjà sur la route et que l’aéroport était ouvert !

 

Saurons-nous tirer des leçons en mettant en place un système d’alerte national sur tous les fronts ? En sachant que nos services de police et de pompiers ne pourront répondre à l’ensemble des appels, ne faut-il pas mettre les municipalités et conseils de districts à contribution ? Quid d’un dialogue et d’une collaboration citoyenne à travers des mouvements communautaires qui, s’ils disposent de quelques équipements, pourront se rendre plus rapidement sur les lieux endommagés en attendant les secours officiels ?

 

Maintenant que l’orage semble s’estomper, qu’allons-nous faire ? Sommes-nous réellement résignés à atann lapli pase (comme nous le chantait Evolozik) après chaque averse ?

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