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L’escalade de l’horreur

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Des mamans de femmes assassinées hurlent leur révolte

Patricia Rose : «Je mène la lutte au nom de ma fille»

Dans sa douleur, cette maman ne veut pas rester les bras croisés. Elle veut désormais lutter pour que la violence à l’égard des femmes cesse. Cette même violence dont a été victime sa fille Rachelle Rose, 21 ans. Le 26 janvier, cette dernière a été mortellement poignardée de 31 coups de couteau par son ex-petit ami Thierry Agathe qui voulait la reconquérir. Depuis, d’autres femmes ont perdu la vie. Une marche a été organisée, à l’initiative de sa mère, il y a deux semaines, pour alerter et conscientiser l’opinion publique sur ce problème. Mais la situation ne s’est guère améliorée avec deux nouveaux cas cette semaine.

«J’étais l’initiatrice de la première marche qui a eu lieu après la mort de Rachelle. Et après ces deux nouveaux cas, je ne pouvais rester les bras croisés. Il fallait faire quelque chose, d’où cette nouvelle marche qui s’est tenue hier, à Curepipe. Il faut toujours s’indigner face à de tels actes. Mieux vaut organiser plusieurs marches que ne rien faire», soutient Patricia Rose. Elle sait à quel point perdre un enfant dans des circonstances aussi horribles peut être douloureux pour une famille. «Il ne se passe pas un jour sans que je ne verse une larme pour Rachelle. Elle manque à tout le monde. Je n’accepterai jamais son départ. Je mène la lutte au nom de ma fille. Et je dis aussi aux femmes qui sont battues par leurs conjoints de trouver le courage pour sortir de cet enfer car il y a toujours une solution à ce problème. »

Jantee Seerattun : «Qu’on applique la peine de mort»

Sa fille Jayhsree Sohun avait enfin trouvé le courage de sortir de l’enfer de la violence conjugale. Elle avait quitté son époux pour se réfugier chez sa mère à Mon-Trésor-Mon-Désert. Mais dans sa quête de tranquillité, Jayshree Sohun, 35 ans, a trouvé la mort. Son mari Vinay Sohun l’a poignardée de quatre coups de couteau sous les yeux de leurs enfants, âgés de 14 et de 8 ans, le dimanche 9 février. Un terrible coup du sort que Jantee Seerattun, la mère de Jayshree, a du mal à accepter. «Aujourd’hui, je pleure toujours ma fille. Et mes petits-enfants sont privés à jamais de leur mère. Ils sont traumatisés depuis le drame. Qu’on applique la peine de mort. Cela aura un effet dissuasif pour faire reculer la violence.»

Hier, elle s’est de nouveau retrouvée plongée en plein cauchemar avec la reconstitution des faits du drame à son domicile. «Le couteau a été remué dans la plaie. Je n’ai pu m’empêcher de traiter l’assassin de tous les noms. C’est un monstre.» Les meurtres de deux femmes cette semaine ne l’ont pas laissée insensible : «Je suis écoeurée par tout ce qui se passe. Je demande à ces hommes de penser à leur famille avant de commettre des atrocités. Ils ont eux aussi des sœurs et des mères.»

Nazirah Eckburally : «Mon petit-fils ne verra plus sa mère»

Trois mois après la fin tragique de sa fille Zarina Goolamgoskhan, brûlée vive par son époux, Nazirah est une mère qui reste inconsolable. Car c’est non seulement sa vie qui a basculé, mais aussi et surtout celle de son petit-fils, âgé de 10 mois. «Il est encore un bébé et ne sait pas ce qui se passe autour de lui. Mais je me demande comment je vais expliquer à mon petit-fils lorsqu’il sera en âge de comprendre, que son père a tué sa mère alors qu’il était bébé», pleure Nazirah.

Dans la nuit du jeudi 28 novembre 2013, sa fille Zarina a été grièvement brûlée à son domicile et transportée à l’hôpital où elle a rendu l’âme le

5 décembre. Auparavant, elle a affirmé, dans une déposition à la police, que son époux l’avait aspergée d’un produit inflammable avant de lancer une allumette sur elle. Aujourd’hui, Nazirah veut plus que jamais que justice soit faite. «J’ai soif de justice. Justice pour ma fille et justice pour toutes ces femmes qui ont perdu la vie depuis. Trop, c’est trop. J’aurais souhaité participer à des marches comme les autres proches de victimes, mais je ne peux le faire car j’ai mon petit-fils à charge et je n’ai personne pour le garder. Mais je soutiens les actions de ces femmes à 200 % et je leur dis de ne pas baisser les bras et de continuer la lutte.»

Sila Ramlochurn : «Je vis l’enfer»

Marquée à vie. Sila Ramlochurn l’est depuis la fin horrible de sa fille Deepa Takoordyal. C’est pour cette raison que cette dame de 61 ans a tenu à participer à la marche tenue hier, à Curepipe, pour dénoncer la violence conjugale. «Je fonds en larmes à chaque fois qu’on parle de violences conjugales maintenant. Je pense à ma fille qui a connu une fin atroce. Je pense à elle tout le temps. Je vis l’enfer depuis qu’elle est morte.»

Deepa Takoordyal n’avait que

33 ans. Cette jeune femme originaire de Hollyrood, à Vacoas a été étranglée par son époux Ashish, 35 ans, avant d’être découpée en morceaux à l’aide d’un grinder. Le corps démembré a été découvert à Trois-Mamelles, le samedi

25 janvier. Cette habitante d’Eau-Coulée était portée manquante depuis le 9 janvier. C’est Sila Ramlochurn qui avait signalé sa disparition à la police. Selon la sexagénaire, le couple formé par sa fille Deepa et Ashish battait de l’aile depuis plusieurs années : «Je n’ai toujours pas compris pourquoi m’a fille n’a pu le quitter. Elle avait un Protection Order car son mari était violent.»

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