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SOS Femmes commémore les victimes de violences

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Fabiani Bigaunah de Zezi Vre Zom, en compagnie de Sydney Boodiah et Jean Luc Bathilde.

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Une bougie, un soutien

«L’heure est à la réflexion», soutient Rada Gungaloo, fondatrice de l’association. Cette année, SOS Femmes a choisi d’honorer la mémoire des six femmes qui sont mortes des suites de violences depuis le début de l’année. L’événement était empreint d’émotion.

Dire non à la violence faite aux femmes. Non aux actes de barbarie commis envers elles. Depuis le début de l’année, le cas de six femmes victimes de violence défraie la chronique. Et pour rendre un vibrant hommage à Deepa Takoordyal, Rachelle Rose, Selvina Seeneevassen, Jayshree Sohun, Pooja Ghumbeer ou encore Mantee Murchoya dans le cadre de la Journée internationale de la femme, une banderole, avec leurs noms inscrits dessus, a été déployée devant le foyer de SOS Femmes, hier, à Coromandel.

«Ce n’est pas le moment de faire la fête. L’heure est à la réflexion sur tout ce qui se passe actuellement, sur tout ce qui doit être fait pour mieux protéger les femmes et mettre les hommes devant leurs responsabilités», avance Rada Gungaloo, fondatrice de SOS Femmes. D’autres partagent cet avis. Parmi elles, l’on trouve Patricia Rose, la mère de Rachelle, tuée par son ex-petit ami, et Sila Ramlochurn, la mère de Deepa Takoordyal, découpée au grinder par son mari. 

Les yeux remplis de larmes, ces femmes ne peuvent cacher leur souffrance. Le cœur lourd de chagrin, elles s’avancent lentement et déroulent ensemble la banderole en hommage à leurs filles et quatre autres victimes de violence. «Je vous présente ma fille Rachelle. Elle a été tuée sauvagement cette année», crie Patricia, tout en tenant une photo de Rachelle entre les mains. L’assemblée présente, composée de près de 200 personnes, ne reste pas insensible à sa douleur.

Certains, les yeux larmoyants, préfèrent ne pas la fixer du regard. À l’instar de Ricardo Vulcain, vice-président de l’association La Voix des Sans-Voix. «L’homme n’est rien sans la femme. Nous avons tous des sœurs, des mères. Il faut les protéger car personne ne doit connaître de telles souffrances», dit-il.

Un peu plus tard, Marie-France Favori se met à réciter un poème dédié aux victimes de violence. Celui-ci s’intitule J’ai reçu des fleurs aujourd’hui. Ce passage est suivi d’une cérémonie de candlelight en hommage aux femmes victimes de violence.

Fabiani Bijaunah, du groupe Zezi Vre Zom de la paroisse de Roches-Brunes, était présent pour l’occasion. «Nous sommes contre la violence faite aux femmes. Notre curé, le père Lajoie, nous a encouragés à venir. Il est de notre devoir de conscientiser nos pairs pour qu’ils disent non à la violence», soutient notre interlocuteur, accompagné d’une vingtaine d’autres hommes.

La Journée internationale de la femme a été l’occasion de rendre hommage aux victimes de violences. Mais elle a aussi été l’occasion de lancer un appel à ces femmes qui subissent les violences de leur petit ami, conjoint ou époux. «Il est temps de prendre votre destin en main et de reconstruire vos vies. Car il n’est pas possible de subir des coups en silence. Le conjoint violent a la fâcheuse tendance à faire du chantage émotionnel à sa partenaire pour que la femme ne la quitte pas ou à la manipuler et à l’obliger de retirer sa plainte. Il est temps de dire ‘‘assez’’», a déclaré Ambal Jeanne. Parce qu’une victime de plus, dit-elle, c’est toujours un cas de trop.

Violences conjugales : le DPP préconise une nouvelle approche pour traduire les agresseurs en justice

En 2013, près de 1 775 demandes ont été faites auprès des magistrats de différents tribunaux du pays pour l’obtention d’un Protection Order. Ce qui représente une hausse de 17,7 % comparé à 2012. Devant l’ampleur de la situation, Satyajit Boolell, le Directeur des poursuites publiques, qui est intervenu dans les colonnes de l’express du vendredi 7 mars, précise que «les statistiques sont alarmantes» et que la «violence domestique est l’une de ses priorités». Selon lui, il y a beaucoup trop de femmes qui abandonnent les poursuites contre leurs conjoints ou maris violents. «Elles ne se présentent pas en cour ou refusent de collaborer et de donner des preuves ou elles retirent carrément leurs plaintes», soutient le Directeur des

poursuites publiques.

Pour ce faire, il propose une nouvelle approche afin de traduire les agresseurs en justice. «Dans la mesure du possible, il faut, de moins en moins, dépendre uniquement sur les témoignages des victimes. Les enquêteurs, y compris ceux de la Child Development Unit, doivent avoir recours à de nouvelles méthodes et techniques d’investigation. Dans chaque cas de violence domestique, la première heure qui suit l’attaque est cruciale. La police, accompagnée d’un photographe, doit se rendre sur les lieux pour récolter des preuves. Des scènes qui peuvent témoigner qu’une bagarre a bel et bien eu lieu. Par exemple, une maison sens dessus dessous, des meubles renversés, entre autres, et les témoignages des voisins, ce qu’ils ont vu, ce qu’ils ont entendu. Les photos des victimes, ce à quoi elles ressemblaient au moment des faits. Ainsi, on pourra poursuivre les agresseurs.»

La loi sur la violence domestique amendée bientôt

C’est ce qui ressort du Conseil des ministres, réuni le vendredi 7 mars. La loi sur la violence familiale sera bientôt amendée. Un comité, présidé par Rosario Domingue, président de la Laws Reform Commission, sera chargé de relever des manquements dans la présente loi et de faire des recommandations sur d’éventuels amendements à être apportés à la Protection from Domestic Violence Act.

Congrès de la Commission

des Femmes du MMM :

Pour dire «stop» à la violence

Aujourd’hui, dimanche 9 mars, la Commission des Femmes du MMM organise son congrès annuel pour marquer la Journée internationale de la femme, célébrée hier. Il se tiendra à partir de 9 heures à l’Auditorium Octave Wiéhé, à Réduit. Lysie Ribot, présente à la commémoration des victimes de violence, hier, à Sos Femmes, explique que plusieurs propositions seront à l’agenda de cette grande assemblée. «On fera des propositions d’ordre social, éducatif et législatif pour mieux combattre la violence faite aux femmes. Mais pas seulement car il faut éradiquer toute forme de violence pour un monde meilleur», avance la députée mauve qui s’interroge, par ailleurs, sur le système de prévention mis en place par le gouvernement pour combattre ce fléau. «On veut savoir quelles sont les campagnes menées par le ministère de l’Égalité des genres pour faire reculer la violence dans la société mauricienne. À la rentrée parlementaire, plusieurs questions en ce sens seront à l’agenda», a-t-elle précisé.

Soroptimist Club de Port-Louis

Une bougie, un soutien

La journée du 8 mars n’a jamais autant été synonyme de deuil. Depuis le début de l’année, elles sont six à avoir trouvé la mort entre les mains de leurs bourreaux. Un constat révoltant et inacceptable auquel le Soroptimist Club de Port-Louis a décidé de dire non. Pour honorer la mémoire de ces femmes disparues de manière si atroce et soutenir les femmes victimes de violences, une cérémonie aux chandelles a eu lieu en fin d’après-midi, hier, au Caudan. Elles étaient nombreuses à se joindre au mouvement pour commémorer cette journée. Auparavant, plusieurs activités avaient eu lieu, notamment un concert donné par la chanteuse de jazz Marie Luce Faron, un one woman show par Miselaine Duval intitulé Fam pa Kontan, et une présentation sur la violence de Natacha Henry, journaliste française, écrivaine et fondatrice de The Gender Company.

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