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Sacrée bonne flamme !

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C’est avec Sameer Moos, l’ex-marathonien, qu’elle avait porté la flamme de la République.

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Ses nombreuses médailles racontent son passé de sportive spécialiste du saut en hauteur.

Le 12 mars 1992, alors qu’elle était encore adolescente, elle s’est retrouvée au-devant de la scène lors de la cérémonie qui marquait l’accession du pays au statut de République. Aujourd’hui mariée, cette femme épanouie de 39 ans nous raconte cet événement et sa nouvelle vie…

Ce matin-là, le soleil brillait haut dans le ciel. Il faisait bon et une atmosphère particulière régnait dans les rues. Ce matin-là, tous les Mauriciens s’étaient réveillés avec un grand sourire sur le visage, comme pour ces occasions heureuses qui mettent du baume au cœur. Ce matin-là, le pays s’était paré de ses plus belles couleurs : du rouge, du bleu, du jaune et du vert, à perte de vue, pour un événement historique. En ce 12 mars 1992, Maurice accédait au statut de République.

Et au cœur de cette immense organisation, entre cérémonie protocolaire et programme officiel, une jeune femme entrait dans l’histoire. Vêtue de blanc de la tête aux pieds, se déplaçant aux petits trots, entre une haie d’honneur, de la cathédrale Saint-Louis au Champ de Mars, Natacha Marié, 17 ans, athlète de haut niveau (spécialiste du saut en hauteur), avait la tâche, avec le marathonien Sameer Moos, de faire briller la flamme de la République.

«J’étais jeune et j’avais été choisie pour participer à ce moment très important. Je me souviens du moment solennel qui accompagnait le passage de la flamme. Les gens des deux côtés de la route étaient fiers et heureux. Pour ma part, même si je ne mesurais pas encore à l’époque toute la portée de mon rôle, j’étais très honorée d’être associée à un tel événement», nous confie Natacha, aujourd’hui âgée de 39 ans, mariée à Richard Angeline et maman d’Alicia,

15 ans, et Amélie, 8 ans.

Même si de l’eau a coulé sous les ponts, chaque 12 mars la replonge dans ses souvenirs. Elle se revoit traversant les rues de la capitale, tantôt dans un grand silence, tantôt sous une salve d’applaudissements : «Tous les athlètes qui ont fait honneur au pays étaient là et me soutenaient. Mes parents, peut-être plus que moi, vivaient intensément ce moment.» Natacha se souvient aussi de toute la planification de l’événement qui l’avait impressionnée : «Tout était chronométré à la minute près. Notre petite course et mes pas avec Sameer étaient synchronisés et on devait arriver au Champ de Mars avant midi.»

Mais ce qui l’a le plus marquée, c’est la dernière étape de la course : «Quand on est arrivés au champ de Mars où l’estrade officielle était dressée, l’émotion était vraiment à son comble. Il y avait sir Veerasamy Ringadoo, le premier président de la République, et des ministres. Avec Sameer, on a allumé ensemble l’immense vasque qui dominait tout le lieu. Tout de suite après, il y a eu la levée du drapeau et l’hymne national a ensuite résonné. Cela a été un moment très important pour moi.»

«Relever des défis»

Cette parenthèse de sa vie demeure pour la jeune femme l’un des moments les plus forts de sa carrière sportive jalonnée de nombreuses médailles, de trophées, d’un record national en 1990 et de plusieurs participations dans des championnats divers. Mais celle qui, à un moment, était considérée comme une «étoile montante» dans sa discipline, a dû malheureusement mettre fin à sa carrière en 1994 : «J’ai été très triste lorsque, suite à une grave blessure, j’ai dû mettre fin à ma carrière. Le sport a toujours été, pour moi, une façon de me dépasser, de relever des défis, mais surtout de faire flotter très haut le drapeau de mon pays. Même si j’ai dû abandonner, je suis très heureuse et très fière d’avoir pu faire honneur à mon pays, mais aussi d’avoir participé d’une certaine manière à un événement important dans l’histoire de mon pays.»

Et c’est grâce à tout ce qu’elle a vécu, tout ce qu’elle a traversé, que Natacha, qui travaille dans le purchasing, a aujourd’hui une hygiène et un rythme de vie qu’elle transmet aussi à toute sa famille. Femme heureuse aux côtés de Richard, son époux qu’elle connaît depuis 1988, et de ses autres proches, notamment ses parents Andréa et Maxime, Natacha essaye chaque 12 mars de faire une petite cérémonie familiale pour célébrer le pays. Ce pays dont elle est très fière et avec qui elle partage à jamais des souvenirs heureux autour d’une sacrée bonne flamme !

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