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Les Mauriciens en Malaisie entre attente et incompréhension

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Florence Thomas, Farah Rawat, Billy Charles et Eric Coutet vivent en Malaysie et partagent la même inquiétude concernant les passagers du Boeing disparu.

Tous s’interrogent. Qu’est-il arrivé au Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, porté disparu depuis le samedi 8 mars ? À l’heure où nous mettions sous presse, les recherches continuaient, notamment du côté de l’océan Indien (voir hors-texte). De leur côté, des Mauriciens se trouvant en Malaisie suivent cette affaire de près tout en témoignant de la sympathie aux familles des disparus.

Il y a d’abord l’espoir, la foi. Puis la colère, la révolte, l’indignation. Ce sont autant de sentiments qui animent les proches des disparus du vol MH 370 de Malaysia Airlines depuis le samedi 8 mars. Toute la population malaisienne est également très affectée par cette affaire, ainsi que des Mauriciens vivant dans ce pays. Quelques-uns d’entre eux se sont confiés à nous.

Parmi eux, Florence Thomas, 25 ans et stagiaire au sein de la franchise d’écoles maternelles Smart Reader Worldwide, en Malaisie. «Cela fait près d’un mois que je vis dans ce pays», précise-t-elle. Et voilà qu’un drame vient frapper de plein fouet la Malaisie, notamment une de ses collègues, dont le frère était passager du vol MH 370. «Ma collègue avait hâte de fêter son anniversaire le dimanche 9 mars. Son frère lui avait d’ailleurs envoyé un message d’anniversaire juste avant de monter à bord du vol MH 370. Il était en voyage d’affaires. Depuis l’annonce de la disparition de l’avion, elle ne vient plus au bureau. Pour l’instant, tous les proches des disparus sont logés dans un hôtel à Putrajaya où les autorités leur communiquent régulièrement des informations», explique notre compatriote.

Elle essaie tant bien que mal d’apporter son soutien à son amie, mais aussi à toutes les personnes affectées de près ou de loin par cette affaire. «Quelques collègues, notamment ceux qui la connaissent bien, ont tenté d’aller lui rendre visite, mais ses proches ne souhaitent pas voir du monde. Ce que je comprends tout à fait, étant donné qu’ils subissent déjà beaucoup de pression de la part des médias. Mais sur un tableau, au bureau, nous avons témoigné notre soutien à notre collègue. Et dans le pays, en général, il y a un bel élan de solidarité et surtout de l’espoir», souligne Florence. «À Bukit Bintag, une amie, Farah Rawat, et moi avons également écrit nos prières sur des cartes que nous avons placées dans un stand de prière», ajoute-t-elle.

Garder la foi

Comme Florence, Farah Rawat, 22 ans et étudiante en Business Administration, est elle aussi très touchée par cette affaire. Elle se trouve en Malaisie depuis maintenant deux ans. La jeune femme ne connaît, certes, personne sur le vol MH 370, mais elle avoue ressentir de la tristesse pour les proches des disparus. «Ils vivent une tragédie. C’est dur pour ces familles de ne pas avoir de nouvelles des leurs. Mais elles doivent garder la foi. Que nous soyons mauriciens, malaisiens ou autres, nous prions tous pour elles», assure-t-elle.

Du soutien, ils sont nombreux à en apporter, par quelque moyen que ce soit, aux familles des disparus. «Dans certains centres commerciaux, des murs d’espoir (Walls of Hope) ont été installés afin que tous puissent partager leurs messages d’espoir pour les passagers et de l’équipage de l’avion qui a disparu», souligne Farah.

Éric Coutet, 27 ans, vit également en Malaisie. Ce jeune Mauricien, employé comme Graphic Designer au sein de Selectv, de la compagnie IPTV, s’y trouvait depuis août 2013. Lui n’a pas de proche qui se trouvait sur le vol MH 370. Par contre la mère d’une de ses connaissances se trouve dans cet avion. Elle se rendait à Beijing pour y rejoindre son époux et ses enfants, explique-t-il. «Certains proches se sont rendus à l’aéroport international de Kuala Lumpur dans l’espoir de prendre connaissance des dernières nouvelles le plus rapidement possible. Tous gardent espoir malgré les thèses émises de part et d’autre. Les plus communes sont celles selon lesquelles il y aurait eu une panne technique sur ce vol ou alors que les passagers ont été victimes d’un acte terroriste», fait-il ressortir.

Des thèses, il y en a beaucoup qui circulent dans les médias. Cependant, précise Eric, beaucoup de Malaisiens s’accordent à dire que le gouvernement de ce pays gère mal la situation. «Il n’a pas les aptitudes nécessaires pour faire face à ce genre de catastrophe. Plusieurs jours après que l’avion n’a plus donné de signal, le mystère plane toujours», déplore-t-il.

De son côté, Billy Charles, un Mauricien de 29 ans qui travaille dans le domaine de la finance en Malaisie, y vit depuis 2011. Le jeune homme suit toute cette histoire de près depuis qu’elle a éclaté. «Je ne connais personne sur ce vol. Par contre, je m’informe au sujet de la disparition de cet avion. Mais c’est vrai que d’un point de vue général, les Malaisiens se plaignent de l’incompétence des autorités du pays», observe-t-il.

En attendant, malgré les sentiments de colère, de révolte et d’indignation, tous gardent espoir, et la foi.

Maurice, possible destination de l’avion ?

L’énigme n’était toujours pas résolue à l’heure où nous mettions sous presse. Cela fait plusieurs jours, soit depuis le samedi 8 mars, que le vol MH 370 de Malaysia Airlines avec 239 passagers et 12 membres de l’équipage à bord est porté manquant. Les dernières communications entre le vol MH 370 et les satellites ont eu lieu six heures après qu’il a disparu des écrans radars. Pourquoi a-t-il changé de trajectoire ? Où se trouve-t-il ? Les autorités malaisiennes assurent étudier toutes les pistes possibles.

Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu samedi, le Premier ministre malaisien, Najib Razak, a déclaré que les mouvements de l’appareil correspondent à des actions «délibérées» de quelqu’un à l’intérieur de l’avion. Il a précisé que les recherches se focalisent désormais sur deux «couloirs», soit entre le Kazakhstan et la Thaïlande et entre l’Indonésie et l’océan Indien et que les deux possibles destinations de l’avion seraient Maurice et Madagascar.

Si plusieurs recherches ont été effectuées à ce jour, notamment par les autorités malaisiennes, le mystère plane toujours. L’avion a-t-il été détourné par un terroriste ou une personne désespérée ? Selon Najib Razak, les systèmes de transmission de données du Boeing 777, qui a quitté Kuala Lumpur pour rejoindre Pékin «ont été désactivés juste avant qu’il n’atteigne les côtes de la Malaisie. Peu après, le transpondateur a été coupé», a-t-il souligné.

L’appareil aurait ensuite fait demi-tour avant de se diriger vers le nord-est. Les autorités américaines ont déjà dépêché des équipes de recherche dans l’océan Indien. La marine, la garde côtière et les forces aériennes indiennes ont également été sollicitées par le gouvernement malaisien pour l’aider dans les recherches. La Marine américaine s’est aussi jointe aux recherches et a dépêché l’un de ses navires, l’USS Kidd et un avion de surveillance vers l’océan Indien pour tenter de retrouver l’avion disparu.

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